L’avenir du monospace est menacé avec des ventes et des volumes en forte diminution. Alors que les consommateurs européens se tournent de plus en plus vers les SUV, dont les parts de marché ont explosé ces dernières années, tous les segments en souffrent, et le monospace tel qu’on le connaît aujourd’hui pourrait disparaître plus vite que vous le pensez.
Un rapport de Jato, spécialiste des tendances du marché automobile, indique que le segment C (MPV) est en pleine crise avec des ventes qui s’effondrent depuis 2009. A cet époque en Europe, 1,8 millions de monospaces avaient été immatriculés, soit 12,5% de parts de marché. Toutefois, en 2019, ce chiffre est tombé à 892’000, soit 5,7%.
La cause majeure
La cause, bien sûr que vous la connaissez, on vous en parle suffisamment sur Downshift. Nous voulons bien sûr parler du SUV, qui a débarqué pour la première fois sur le marché européen en 2007 avec la première génération du Nissan Qashqai. Mais bien que le monospace soit plus spacieux et « pratique », le design de ce segment naissant à eu raison du segment C au fur et à mesure des années.
Les SUV ne sont pas les seuls fautifs…
Les SUV ne sont pas les seuls à avoir volé les parts de marché au segment (C) du monospace. Dans la liste des accusés, on retrouve notamment les vans et utilitaires aménagés, ou surtout le segment automobile des ludospaces. Dans ce dernier, on retrouve des véhicules tels que le Citroën Berlingo, le Renault Kangoo en passant par le VW Caddy ou le Ford Tourneo. Rien que l’année dernière, le volume d’immatriculation s’élevait à plus de 500’000, avec une hausse de la demande depuis 2009.
La cause ? Ce n’est pas le design comme les SUV, ni leur degré de praticité ou leur volume à bord (assez similaire), mais bien leur prix. En effet, un Renault Kangoo (VP) est facturé à partir de 21’700€ au lieu de 25’700 pour un Renault Scenic. Et pour ceux qui seraient choqués par cette comparaison, c’est que vous n’êtes pas montés dans ces deux véhicules récemment… Ainsi, entre deux abominations automobiles, la seule variable légitime est bien le prix.
Quel avenir pour le monospace ?
Avec la chute des ventes du monospace et l’investissement nécessaire pour maintenir ce segment (C) en vie, ces derniers devraient disparaîtres du paysage automobile européen. Ford devrait arrêter le C-Max dans les mois à venir. Renault, de son côté, bien qu’ils maintiennent pour le moment les Scenic et Grand Scenic, devrait bientôt retirer les motorisations diesel de ce segment (information exclusive Downshift).
La cause : l’investissement nécessaire pour pallier aux nouvelles normes WLTP et CAFE, sans parler de l’intérêt décroissant pour le monospace, qui ne suffit pas pour convaincre ces constructeurs à continuer de miser sur ce segment en décadence… A la place, on voit l’arrivée de nouveaux ludospaces comme le Tourneo Courrier chez Ford (à la place du B-max), ou encore l’Opel Combo qui vient remplacer le Meriva.
Toutefois, il reste une seule chance de survie pour le segment C, l’électrification. Moins lourd qu’un SUV et suffisamment imposant pour transporter un pack batterie, voilà peut être l’avenir destiné au monospace. On a d’ailleurs pu voir récemment la présentation de concept-cars tels que le Seat el-Born, Mercedes EQV, Audi AI:ME ou encore Volkswagen SMV.