La marque Alpine est sous le feu des projecteurs depuis l’ouverture des commandes en 2017, et encore aujourd’hui depuis la sortie de sa variante S. Toutefois, nous nous interrogeons sur le futur de la gamme et de la marque. Downshift a pu recueillir dans le cadre d’une interview, en exclusivité, de nouvelles informations à ce sujet.
Plusieurs années après sa disparition, Renault annonça le 5 novembre 2012 la renaissance de la marque Alpine. Le 15 décembre 2017, la production d’Alpine reprend officiellement avec l’ouverture des commandes pour l’A110 « Première Edition ». Depuis, le succès de la nouvelle berlinette est sans équivoque, ce qui nous pousse à nous demander ce qu’Alpine prépare pour ses clients afin de maintenir la hype !
Pas de nouveautés prévues pour 2020
Plusieurs rumeurs ont fait leur apparition sur Internet ces derniers mois. Il était d’abord question d’un SUV Alpine mais aussi d’une version cabriolet de l’A110. Sans nous expliquer les raisons, un officiel du marketing de la firme française de Dieppe nous a confirmé que l’année 2020 serait une année à vide pour Alpine, avec une intention particulière portée sur la commercialisation de sa nouvelle berlinette.
Le design et le développement d’un concept électrifié sous la forme d’un SUV, et baptisé A410, a bien été entamé par Alpine, mais le projet a été enterré « pour le moment » nous indique notre source. Pour la version cabriolet, ce dernier s’est montré plus direct en nous indiquant qu’il avait toujours été question d’un bruit de couloir interne qui était sorti de Dieppe : « je ne dis pas que nous n’y avons pas pensé ou qu’une A110 cabriolet ne verra jamais le jour, mais je vous assure que nous avons rien dans les tuyaux concernant un tel projet ».
Doit-on s’inquiéter de l’avenir d’Alpine ?
Qui dit année blanche sans nouveautés dit forcement mauvaise nouvelle ? Pas vraiment, Alpine continue la commercialisation et la success-story de son A110, aussi bien en version « Pure/Légende » que « S ». L’usine tourne à plein régime, et les retours routiers sont tous très positifs. C’est une réussite commerciale, et la sportive française confirme que le Light is right.
Toutefois, la seule interrogation que nous avons se porte sur sa fragilité financière, nous indique notre source. Les prévisions commerciales initiales justifiant le retour de la marque Alpine sur le marché automobile avaient été établies en englobant l’intégralité du marché européen. Or, depuis son lancement, mise à part en France, personne ne s’arrache réellement l’A110 au delà de nos frontières. L’époque de l’exclusivité et des 12 à 14 mois de délai pour avoir son Alpine est bien loin. Aujourd’hui, vous n’aurez que 2 à 3 mois à attendre entre le moment où vous signez votre bon de commande et le jour de livraison de votre bolide. Les premières A110 S devraient même commencer à sortir de l’usine et pourraient être livrées à compter du mois de décembre dans les centres Alpine de France.
Notre source souligne que ce délai réduit est « un nouvel argument de vente pour nos équipes de vente, mais qu’il cache un développement commercial qui s’essouffle« , faute de clients et de nouveautés. Il précise que les centres Alpine du constructeur (RRG) et ceux de la capitale ne performent pas autant qu’elles le devraient. A la place, ce sont des points de vente assez excentrés qui tirent la marque vers le haut. On parle ainsi de presque 90 commandes pour l’un d’entre-eux sur les 500 pré-réservations, soit 18% pour un réseau comportant 20 centres. « Ce constat ne devrait pas se produire, et notre produit de niche devrait générer un volume de commande plus ou moins homogène d’un centre à un autre » rajoute t-il.
Nous souhaitons le meilleur pour la marque Alpine, en espérant de belles nouveautés pour 2021…
L'avis de Downshift
Après que les fans de la première heure aient mis la main sur la voiture de leur enfance, les ventes s’essouffleront, faute de nouveautés. Les A110 et A110 S n’auront pas de mal à trouver preneur à court/moyen terme, mais qu’en est-il de l’avenir à l’horizon 2020-2021 ?
Dans un paysage automobile où les normes anti-pollution se multiplient, les restrictions en centre-villes augmentent, les sportives disparaissent et le budget des ménages français diminuent quand il s’agit d’automobile, qu’espère Alpine ? Le ticket d’entrée est de 60’000€, et bien que l’A110 exploite un marché de niche (voiture sportive légère), la concurrence sur de la « sportive week-end » reste importante, surtout en dehors du territoire français, moins chauvin quand il s’agit d’Alpine.
Et si la solution passait – notamment – par un programme sportif plus complet et une exposition à l’internationale ? Alpine est présent en WEC (avec une LMP2 rebadgée) mais si un lancement en Hypercar intervenait, il serait possible de doper la notoriété, notamment sur des marchés voisins et/ou émergents. Je rêve un peu trop ?