Il fut un temps où les constructeurs parlaient uniquement de cylindrée, de nombre de rapports de boîte, de comportement ou encore de maintien des sièges. Mais tout ceci est révolu. Aujourd’hui, c’est de technologie automobile dont il s’agit. Et tant pis pour les vieux cons.
Vous avez plus de trente ans ? Vous avez alors probablement connu les dernières années de « pureté » dans le monde automobile. Une période où les mots « connectivités », « Apple CarPlay » ou encore « Digital cockpit » n’étaient même pas à l’état d’embryon dans les caboches des ingénieurs et décideurs. A une époque pas si lointaine, lorsque nous lisions des communiqués de constructeurs sur de nouvelles autos, c’était « centimètres cubes », « position de conduite », et, tout au plus, « place à bord » et « volume de coffre ». Des choses bien concrètes, quoi…
L’absurdité du marketing automobile
Aujourd’hui, le journaliste automobile (mais aussi le propriétaire) doit passer un temps fou à comprendre et déchiffrer les innombrables technologies embarquées. Un temps que nous ne passons plus à prendre le volant et conduire. Ni à regarder la route, d’ailleurs !
Les communiqués de presse actuels des constructeurs sont l’illustration parfaite de la voie suivie par l’automobile d’aujourd’hui. On préfère se concentrer sur son écran 3 trilliards de pixels avec possibilité de faire son shopping en ligne (si, si, cela existe vraiment !) plutôt qu’à garder la tête haute, le regard verrouillé sur la route et… conduire.
Voici quelques exemples de phrases trouvées ci et là dans les dossiers de presse officiels, qui illustrent cette tendance :
« Modèle le plus sportif de la Classe C, le coupé est axé sur le plaisir de conduire. Il exprime son tempérament à travers un design limpide à fort potentiel émotionnel ». (Mercedes Classe C restylée).
« L’UX est un crossover à l’esprit libre, conçu expressément pour l’explorateur urbain moderne à la recherche d’une nouvelle conception du luxe lifestyle, contemporaine et dynamique« . (Lexus UX).
« La nouvelle Audi A1 Sportback se caractérise par son design dynamique. C’est le compagnon idéal en milieu urbain mais également pour les longs trajets. Avec ses systèmes d’info divertissement et d’assistance à la conduite, la citadine sportive est fermement ancrée dans le monde digital« . (Audi A1 Sportback).
« On est mal patron, on est mal ! »
La tendance ne risque pas de s’inverser. Ces derniers jours, Volvo a annoncé que le prochain XC90, qui sortira en 2021, sera un véhicule autonome de niveau 4. C’est à dire qu’il peut théoriquement rouler tout seul d’un point A à un point B. Rappelons à ce sujet que le niveau maximal est le 5, où il n’y a même plus besoin de volant…
Avec les sommes folles investies par les constructeurs pour les hautes technologies (conduite autonome, ultra connectivité avec la future 5G), nous n’allons pas forcément vers des temps heureux pour celui qui aime simplement s’asseoir, attacher sa ceinture, démarrer et… conduire.
Sommes-nous déjà foutus ? Nous n’en sommes pas là, heureusement. Il y a encore aujourd’hui maintes et maintes automobiles fort intéressantes à conduire. Et qui ne vous enterrent pas nécessairement sous une montagne d’informations numériques dès que le contact est mis. Et c’est précisément ce genre de voitures que l’on espère essayer et vous faire partager le plus souvent sur Downshift.