Le 27 Février dernier, l’usine Général Motors de Détroit-Hamtramck produisait la dernière Chevrolet Impala. Le groupe met donc fin à la carrière de la célèbre berline Américaine, après plus de 60 ans de bons et loyaux services.
Il serait bien difficile de résumer la carrière d’un modèle aussi emblématique, présent pendant tant d’années sur le marché, s’adaptant à ce dernier au fil des ans, mais essayons quand même.
Genèse de l’Impala
Il faut savoir qu’à son lancement en 1958, l’Impala n’était pas un modèle à part entière. En effet, à ses débuts, l’Impala était une déclinaison sportive de la Bel Air. Reprenant le design opulent propre aux Etats-Unis des années 50/60, elle était disponible en Coupé et en Cabriolet ( Ou Convertible ). Elle était équipée au choix d’un 6 cylindres en ligne ou d’un V8. Deux choix également pour la boite de vitesses, mécanique à 3 rapports ou automatique à 2 rapports. Cette première génération ne sera produite que pendant un an.
En 1959, le groupe GM présente la 2ème génération de l’Impala, cette fois sous la forme d’un véritable modèle, bien distinct de la Bel Air. Aucun changement au niveau des motorisations, Chevrolet offre cependant le choix aux clients d’opter pour une boite automatique à 4 rapports, en plus des deux autres boites déjà présentes sur la génération précédente. Elle est toujours disponible en Coupé ( 2 ou 4 portes ) et en Convertible, et se pare d’ailes arrières inspirées de l’aviation. Cette 2ème génération devient alors la voiture la plus vendue aux Etats-Unis, et le restera jusqu’en 1970 !
Années 60
En 1961, Chevrolet lance la 3ème génération de son best-seller, marquée par l’apparition du break. Le style général évolue, devient plus carré, plus équilibré. Elle devient globalement moins ostentatoire. Chevrolet va même jusqu’à offrir à l’Impala une version Super Sport, la bien nommée « SS ».
1965 marque l’arrivée de la 4ème génération. Cette année là, Chevrolet enregistre plus d’un million de ventes pour l’Impala, record absolu pour le marché Américain à cette époque. L’Impala devient un modèle phare pour la marque, une source de bénéfices énorme.
Années 70 – 80 – 90
C’est l’arrivée de la 5ème génération, lancée en 1971, qui apporte un gros changement. Le design devient vraiment rectiligne, carré. La voiture est très imposante. L’Impala gagne un capot long comme un terrain de football, au bout duquel trône une calandre digne d’un temple grec.
En 1977, Chevrolet est contraint de s’adapter à nouveau au marché, et redessine l’Impala. La 6ème version voit ses mensurations réduites, que ce soit en longueur ou en largeur. Néanmoins, même si cette nouvelle Impala est nettement moins imposante, l’habitabilité à bord est largement accrue par rapports aux anciennes générations. General Motors la dote également, en parallèle des autres moteurs disponibles, d’un petit bloc V6, développant 115 chevaux ( Choc pétrolier oblige ). Chevrolet met fin à la production de l’Impala en 1985.
Neuf ans d’absence plus tard, nous voici en 1994. La 7ème évolution de l’Impala pointe le bout de son nez. Cette version ne sera disponible qu’en déclinaison « SS », et sera considérée par beaucoup comme l’un des meilleurs modèles jamais produits par le groupe General Motors. Deux V8 sont alors proposés, l’un de 260 chevaux, l’autre de 404 chevaux. Le plus puissant permettait d’expédier le 0 à 100 km/h en à peine 6 secondes. 6 secondes ! Rappelons que l’on parle ici d’une berline, pas d’un coupé sport ou d’une supercar. De telles performances étaient extraordinaires pour l’époque. Mais cette super berline ne sera produite que pendant deux ans, et verra sa production à nouveau stoppée en 1996…
Années 2000
Chevrolet remet le couvert en 2000, en proposant une 8ème génération disponible uniquement en V6. Une version « SS » verra le jour quelques temps après, équipée d’un bloc V6 « Supercharged » de 240 chevaux. Mais ce modèle ne parviendra pas à égaler son prédécesseur, tant en termes de popularité que de performances.
2006 voit l’arrivée de la 9ème génération, avec un dessin davantage dans l’ère du temps, et un V6 de 211 chevaux. Elle aussi a droit à une version badgée « SS », et profite du retour d’un V8 « Small Block » de 303 chevaux, distribués uniquement aux roues avant.
En 2014, Chevrolet annonce le 10ème millésime de l’Impala, dont une version « Bi-Fuel » roulant au GNC ( Gaz Naturel Comprimé ). La suite, on la connaît… 6 ans plus tard, la dernière Impala est vendue. Si cette voiture a eu une carrière aussi longue, si elle a rencontré un tel succès, ce n’est pas seulement grâce à ses qualités techniques. Ni grâce aux performances dont elle était capable dans certaines de ses finitions. Non, si elle s’est vite imposée comme un monument de l’industrie automobile américaine, c’est parce que Chevrolet l’a dès le départ définie comme un véhicule prestigieux accessible au citoyen Américain moyen.
On peut également dire qu’en plus de sa carrière dans le secteur de l’automobile, elle aura eu droit à de nombreux rôles au cinéma, des fois en voiture de police, des fois en taxi New-Yorkais, des fois en voiture d’un parrain de la mafia, ou d’un chef de gang… Dans la « vraie vie », l’Impala a longtemps été la monture des forces de l’ordre Américaines. A tel point qu’au bout d’un moment, Chevrolet proposait des packs d’options baptisés « Police ». Elle a également eu pas mal de succès auprès des taxis, qui l’ont aussi adoptée pour son prix raisonnable, ses mensurations pas trop encombrantes ( sur les dernières versions du moins ) et son habitabilité avantageuse.
Clap de fin
Sachez que certaines annonces sont en ligne sur Leboncoin, ou d’autres sites de vente de voitures d’occasions. Bien que ces annonces soient assez peu nombreuses, différentes générations sont disponibles à l’achat. Des modèles en bon état se négocient aux environs de 10000€ ( selon années et versions ), même si certains modèles sont à vendre à plus de 60000€. L’Impala n’ayant jamais été commercialisée en France, tous les modèles sont donc des autos d’importation. Faîtes simplement attention, certaines Impala ont subi le mauvais goût de leur propriétaire, et se retrouvent bardées d’équipement de « Low Rider », et de peinture « vert pailleté »…
Même si Chevrolet a annoncé l’arrêt de la commercialisation de l’Impala, son histoire nous a montré qu’il lui est déjà arrivé de se voir retirée du marché provisoirement. Peut-être sera-t-elle relancée dans 5 ou 10 ans ? Il est toutefois permis d’en douter. L’Impala a été « tuée » par la déferlante de SUV qui s’abat depuis 10 ans sur le marché automobile. Même l’usine GM de Détroit-Hamtramck va être réhabilitée afin de produire des véhicules électriques, et d’accueillir la chaîne d’assemblage du prochain GMC Hummer EV. Même après avoir eu raison d’elle, les SUV vont continuer de la narguer dans sa propre usine…