Total annonce le plus gros marché européen public de bornes de recharge avec 20 000 points qui seront installés uniquement aux Pays-Bas. Cela ne nous concerne donc pas encore, mais parions sur un déploiement en France dans le futur.
Les pétroliers (ExxonMobil, BP, Shell, Total) ont engrangés des milliards d’euros de bénéfices avec l’or noir, mais il y aura bien un moment dans le futur (« quand » est la grande question…) où l’extraction, le raffinage et le transport seront trop coûteux pour que le carburant fossile soit encore rentable à la pompe. Pour préparer cet avenir, les géants du secteur doivent se diversifier, et c’est ce que tente de faire justement Total.
20 000 bornes aux Pays-Bas
Total annonce aujourd’hui la signature d’un accord public avec la région d’Amsterdam pour l’installation de 20 000 points de recharge uniquement en Hollande. L’objectif est clair : couvrir une bonne partie des besoins des automobilistes du secteur, notamment autour d’Utrecht et de la capitale. Mais les conditions s’y prêtent admirablement bien : le pays n’est pas grand (et donc les distances couvertes sont faibles), le dénivelé est nul, les vitesses moyennes faibles, et les ventes d’électriques se portent très bien. Ajoutez à cela une fiscalité avantageuse pour les voitures hybrides et électriques, et Total a tout à y gagner.
Le groupe confirme par ailleurs que l’énergie sera à 100 % d’origine renouvelable sur ces bornes. Total n’annonce pas, en revanche, la puissance de ces bornes. Nous avons contacté le géant français sur la question et attendons sa réponse pour en savoir plus sur le type de borne (rapide, ou pas). Mais vous pouvez déjà parier sur des bornes plutôt lentes en comparaison de ce que peut proposer, par exemple, Tesla.
De la poudre aux yeux ?
Si ces chiffres (20 000 points de charge, c’est tout simplement énorme en 2020) peuvent paraître impressionnants, en réalité, ce n’est qu’une goutte d’eau pour les géants du pétrole. L’AIE (Agence internationale pour l’énergie) explique en effet que pour Total, les investissements qui ne concernent pas le pétrole représentent seulement 1 % du budget de l’entreprise. En clair : il faut prendre du recul sur ces annonces. Si cela reste une bonne nouvelle pour la mobilité électrique, c’est une toute petite action pour le pétroliers qui misent encore tout sur l’or noir.
« L’entreprise vient par exemple d’annoncer la construction d’une gigantesque centrale solaire de 800 MW au Qatar, un chantier à plus de 420 millions d’euros qui doit s’achever début 2022. Toutefois, ces investissements hors de leur cœur de métier ne représentent aujourd’hui que 1 % de leurs investissements totaux. Même pour les entreprises les plus avancées dans la transition, ce chiffre plafonne à un maigre 5 %, regrette l’AIE« , peut-on lire chez Novethic.