Le mois prochain marquera la fin de la production de la dernière Renault Zoe à l’usine de Flins, où elle est assemblée depuis onze ans. C’est la conclusion de l’histoire pour cette pionnière des voitures électriques européennes, qui ne connaîtra pas de seconde vie.
Bien que sa disparition fût anticipée, la date précise de son arrêt était inconnue jusqu’à présent. Désormais, c’est confirmé : la dernière Renault Zoe quittera la chaîne de montage de Flins le 30 mars prochain. Cela marque la fin de 11 années d’une histoire révolutionnaire, mais aussi de 11 années marquées par des occasions manquées.
Initiée par une idée de Carlos Ghosn, la Zoe aurait pu devenir l’icône de la voiture électrique en Europe, à l’instar de l’Espace pour les monospaces ou du frigidaire pour les réfrigérateurs. Cependant, malgré des débuts prometteurs au salon de Francfort en 2009, où Carlos Ghosn a présenté le projet Zoe en avance sur son temps, la voiture n’a jamais atteint les objectifs de vente escomptés. Bien que les immatriculations aient progressé grâce à diverses incitations gouvernementales, elles n’ont jamais atteint les niveaux espérés par la direction.
Les ventes annuelles de la Zoe sont passées de 11 000 en 2014 à 100 000 en 2020, avant de connaître un déclin rapide. En 2023, seuls 6 000 exemplaires ont été vendus. C’est sur ce constat que la production de la Zoe prend fin, pour laisser place à la future R5 électrique.
Cette évolution décevante s’explique en partie par un manque d’engagement de la part de la direction de Renault et un manque d’enthousiasme de la part du réseau de distribution. La Zoe a été dépassée par de nouveaux concurrents tels que la Fiat 500e et la Peugeot e-208. Même en interne, elle a été supplantée par la Twingo électrique.
Bien qu’elle ait bénéficié d’un restylage et de mises à jour techniques en 2019, l’absence d’une véritable nouvelle génération a nui à sa compétitivité. Au lieu de cela, Renault a choisi de relancer la R5, sans doute dans l’espoir de reproduire le succès rencontré avec la Fiat 500.
Cette décision soulève des questions sur l’avenir de Renault et sur le potentiel abandon d’un nom emblématique comme Zoe, qui fut la voiture électrique la plus vendue en Europe à un moment donné.