L’appellation « gentleman driver » est trop souvent mal utilisée, bien que sa définition soit très claire. Mais derrière ce terme se cache bien plus d’un individu en mocassins à glands.
Si vous avez un ami jouissant d’une situation financière importante, tant mieux pour lui, c’est qu’il l’a surement bien mérité. Mais s’il commence à se définir comme un « gentleman driver » juste parce qu’il aime les voitures, les belles montres et les mocassins à glands, il faut absolument que vous nous aidiez à rétablir cette réalité. VITE !
Nous ne l’inventons pas, un gentleman driver est « un terme utilisé en sport automobile pour désigner un pilote non professionnel qui participe à une course au volant de sa propre automobile ou en louant une automobile à une écurie ».
Vous ne voulez pas de la vie d’un vrai gentleman driver
Sur ce constat, notez que ceci n’est pas le procès des gentlemen drivers. Au contraire, dans un documentaire Netflix que nous vous conseillons, et portant le nom de « La course en or des Gentlemen Drivers », on découvre vraiment l’importance qu’ils ont eue et qu’ils continuent d’avoir dans le sport. Sans eux, certaines écuries auraient fermé boutique, et certains pilotes n’auraient jamais eu la chance de gagner des titres prestigieux. Le vrai gentleman driver mène une double vie qu’on ne souhaite à personne, encore plus pour ceux engagés en WEC. Le respect envers ces amoureux du sport automobile est donc immense. Surtout quand on sait que toute une année de travail, d’argent et de sacrifices peut s’envoler en l’espace d’un virage mal négocié.
Juste pour votre culture, notez qu’on utilise le terme « gentleman » lorsqu’il n’y en a qu’un, et « gentlemen » quand on parle de plusieurs personnes. On vous dit ça car il y a toujours un Jean-Michel Grammaire pour nous casser les bonbons sur l’anglais.
Différencier un gentleman driver d’un bobo
Mais pour revenir à Jean-Eude qui possède un compte Instagram, une Porsche Boxster, une paire de gants en cuir, une montre Rolex, de la cire pour les cheveux et une maison secondaire à la Baule (Loire Atlantique TMTC) : lui, par contre, est dans notre collimateur. Voyez-vous, ce dernier est un passionné automobile. C’est un fait, et tant mieux : « plus on est de fous, plus on rit ! ». Toutefois, parce qu’il a peur d’être comparé à Jean-Kevin et son Ibiza TDI stage 3, il s’est réapproprié le terme gentleman driver pour se différencier. Il aura beau vous donner toutes les justifications du monde, ce n’est pas parce qu’il réalise 3 ou 4 sessions circuit par an avec sa Porsche Boxster que c’est un gentleman driver. A moins qu’il soit capable de rouler dans des championnats nationaux ou internationaux avec sa propre voiture, ou une voiture de course qu’il aurait pu louer, c’est du flan.
Le fond du problème : l’amalgame
Ne vous laissez donc pas avoir par des définitions élitistes qui réinventent trop souvent cette appellation. Notre préférée reste celle du site Cadot Paris, et qui offre un élément de réponse à notre révolution : « Panache derrière le volant, le style du gentleman driver se caractérise par l’utilisation de vêtements confortables, adaptés à la conduite, sans perdre une once de style ni d’élégance ». Et c’est justement là où est cette différence. Trop souvent, Jean-Eude adopte un style vestimentaire « gentleman driver » (jusque-là pas de soucis), mais fait le mauvais raccourci en se définissant en tant que tel.
Alors pourquoi créer une distance inutile quand en réalité Jean-Eude et Jean-Kevin sont tous les deux des passionnés automobiles ? Qu’ils portent un polo Ralph Lauren et des Ray-Ban ou un t-shirt délavé Monster Energy et une paire de Nike, pourquoi l’un aurait plus de reconnaissance que l’autre ? Ah si j’oubliais, parce que Jean-Eude connait toutes les fiches techniques des anciennes sportives par cœur, ainsi que l’historique de toutes les marques constructeurs. Oh ça va on rigole. Allez… sans rancune mes faux gentlemen drivers. Bisous.