DOWNSHIFT.FR | L'actualité automobile qui n'en fait pas des caisses ! – Blog Auto

Dos d’ânes/ralentisseurs : leur grande majorité est non conforme en France

Ralentisseur dos d'âne

Vous les détestez probablement autant que nous : les ralentisseurs sont omniprésents en France. Mais selon de associations, une grosse partie des 400 000 dos d’ânes français sont illégaux. Et les associations demandent qu’on les supprime.

Vous avez probablement déjà pesté au moins une fois sur les ralentisseurs. Et il faut dire qu’ils se multiplient comme de la vermine ces dernières années en France. Malheureusement, bon nombre d’entre eux sont illégaux, et l’association « Pour une mobilité sereine et durable » veut les faire supprimer. Pourquoi ? Tout simplement parce que les plaintes se multiplient, notamment en province, et que bien souvent, les automobilistes gagnent face aux mairies qui doivent les mettre en conformité ou bien simplement les supprimer.

La faute des maires !

Un dos d’âne, c’est surtout une volonté d’une équipe municipale. Malheureusement, nous sommes en France, et le populisme pour se faire réélire fait des dégâts. En effet, il suffit que quelques riverains demandent un ralentisseur devant leur pallier pour réduire la vitesse pour que le maire s’exécute. Il préfèrera bien souvent payer 5 ou 10 000 € plutôt que de perdre de précieuses voix pour se faire réélire. C’est peut-être un constat grossier, mais c’est tout de même, souvent, la vérité.

Et c’est comme cela que se multiplient les dos d’ânes dans les villes, avec des formes toujours différentes, des hauteurs variables (parfois démesurées !), des plateaux, des briseurs de suspension… au lieu de les commander sur ce site internet. Selon une expérimentation menée par une association d’automobilistes, les dos d’ânes illégaux engendrent une surconsommation de près de 30% et une nuisance sonore multipliée par 8 en comparaison à un ralentisseur légal. Les résultats de ces tests ont démontré une surconsommation de carburant de 26 à 28% après passage du dos d’âne illégal (contre 13% pour un légal), le tout à cause de la nécessité de freiner davantage pour le franchir, et donc d’accélérer davantage par la suite. De plus, le bruit est aussi un problème à ne pas négliger. En effet, le passage sur le modèle illégal impose une augmentation sensible du bruit à l’accélération, de l’ordre de 2 à 3 décibels, à cause du temps nécessaire pour retrouver sa vitesse initiale. Et cela est sans compter le bruit des boucliers avant qui avec de fortes décélérations frottent contre le dos d’âne et émettent un bruit supplémentaire.

La règlementation

Nos confrères du Parisien rappellent dans quelles conditions et sous quelles formes doit être construit un ralentisseur. Regardez maintenant autour de vous, et vous verrez que bien souvent, ils sont illégaux et non conformes. Parfois, les maires jouent aux petits malins en passant une rue de 50 à 30 km/h exprès pour y installer un ralentisseur et être dans la légalité.

https://twitter.com/le_Parisien/status/1218056736994742272?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1218056736994742272&ref_url=https%3A%2F%2Fpms.orange.fr%2Fmodule%2Fembed%2F2115%2Fsandbox%3Furl%3Dhttps%253A%252F%252Ftwitter.com%252Fle_Parisien%252Fstatus%252F1218056736994742272%253Fs%253D20%26frm%3D7ed512f7cb073e3840d6e9acd5285a99%26maxWidth%3D500

Le problème de l’usure, de la pollution

On vous ne l’apprend pas : un dos d’âne est censé vous faire ralentir. Et sur la papier, c’est plutôt une bonne chose dans les villes, notamment autour de points sensibles comme les écoles ou les commerces. Malheureusement, c’est aussi une énorme source de pollution locale : vous freinez, puis vous réaccélérez. Vous dégagez alors des particules fines (freinage) et des gaz polluants (relance). Et ça, peu de maires y pensent, préférant souvent faire plaisir à leur électorat.

Et puis il y a l’usure des autos : suspensions, pneus, trains roulants, ces derniers s’usent plus rapidement au fil du temps. Ceci sans compter sur l’état toujours plus déplorable des routes en France, et en particulier dans les villes. Mais les maires sont trop occupés à installer des dos d’ânes partout. Du coup, on colle des « rustines » sur le bitume pour boucher les trous, sans régler le problème de fond de la dégradation du réseau routier…

Quitter la version mobile