La M3 actuelle chez BMW est devenue tellement grande, bourgeoise et puissante qu’elle fait plus office de petite supercar que de berline pour père pressé comme au bon vieux temps de Jacques Mesrine. Un rôle que rempli finalement à merveille la petite soeur : la Série 2 coupé (228i).
Elle est à peine plus longue qu’une M3 E30, elle a un design tout aussi épuré, des lignes simples et une recette équivalente : un moteur longitudinal à l’avant, des roues arrière motrices et… quatre cylindres. Eh non, nous ne parlons pas de la M3 actuelle, répondant au nom de code F80, mais bien de la Série 2 coupé, bien plus compacte et plus proche de son ancêtre. La digne héritière, selon nous, de la toute première M3 de l’histoire.
Avec ses 4,43 mètres de long, c’est la plus proche de la M3 E30 en termes de dimensions. L’avantage d’un gabarit plutôt compact est que la Série 2 coupé se montre à l’aise en ville, malgré la position de conduite assez basse. Evidemment, le style a bien changé depuis le début des années 90, l’aspect « boîte à chaussures » a laissé sa place à des courbes plus douces, mais quelques détails subsistent, comme les doubles optiques rondes à l’avant.
La Série 2 coupé n’est clairement pas la plus répandue des BMW en France et en Europe. Plus populaire aux Etats-Unis, l’auto a pourtant des arguments à faire valoir, à commencer par ses lignes, surtout agrémentées d’un Pack M qui nous paraît indispensable.
L’arrière est souvent décrié par les puristes. Les feux, notamment, sont source de débat. Probablement la partie la moins « réussie » de la Série 2 coupé. Mais chez Downshift, on valide tout de même !
La 228i (renommée 230i lors du restylage) adopte un quatre cylindres 2.0 turbo à injection directe de 245 ch. Sur notre modèle, il est associé à la boîte automatique à huit rapports d’origine ZF. Le couple généreux de 350 Nm dès les bas régime et sur une large plage permet d’enrouler facilement en toute circonstance. Un vrai bonheur en ville, mais ce n’est pas là que l’on profite le plus de cette « béhème ».
A l’intérieur, c’est du grand classique. Triste, diront certains, et ils n’auront probablement pas tort. L’absence de tactile ou d’affichage numérique de l’instrumentation sont à noter, mais le maniement de la molette est tellement pratique que l’on oublie vite tout cela. La finition M Sport apporte les sièges spécifiques en Alcantara (avec réglage électrique des renforts latéraux, s’il vous plaît !), agrémentés de surpiqûres bleues discrètes. Quelques badges « M » sont également placés à certains endroits, comme sur les seuils de porte. Parfait pour se la « péter » un peu sur les rassemblements « parking Carrefour » du coin le vendredi soir au milieu des E36 et E34 TDS rincées.
La 228i se montre très à l’aise sur les petites routes de campagne. L’amortissement, loin d’être ferme, est un excellent compromis entre confort et maintien. Le vaillant quatre cylindres prend quant à lui plus de 7000 tr/mn lorsqu’on le bouscule un peu. Les généreux boudins de 245 de large à l’arrière assurent un joli grip, mais avec un bon coup de volant et un grand « gaaaaz », l’arrière train peut décrocher dans une typique initiation de glisse BMW.
Avec un 0 à 100 km/h en 5,6 secondes, la 228i n’est pas du genre feignante. L’excellente boîte automatique ZF à huit rapports (qui s’enchaînent avec la douceur d’un Perle de Lait) est probablement ce qui se fait de mieux sur le marché aujourd’hui.
La petite déception vient de l’échappement. A l’intérieur, ça chante, mais c’est artificiel puisque le son est retranscrit via les haut-parleurs. A l’extérieur, à part un bien timide feulement, la 228i ne chante guère. Il faudrait pour cela un six cylindres, mais selon nous, cela alourdirait trop le train avant et ferait perdre le côté « facile » de la 228i. De plus, étant donné que vous allez rouler dès cet été à 80 km/h, les 245 ch devraient vous suffire !
Est-ce qu’une M3 actuelle est une mauvaise auto ? Non, certainement pas. Mais aux amateurs de petits plaisirs simples, nous nous adressons à vous : la Série 2 coupé (avec ce moteur, et pas un autre) saura grandement vous combler, sans ruiner votre portefeuille, puisque cerise sur le gâteau : si vous êtes gentil, en conduite normale et en évitant la ville, la consommation moyenne ne dépassera pas les 8 l/100 km…
Crédit Photo : Downshift