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Essai | Ne trollez pas la Tesla Model 3 avant d’être monté dedans

Propriétaire Tesla Model 3

Ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre un membre de la communauté Downshift qui roule en Tesla Model 3, et encore moins un membre qui l’utilise sur circuit. Sur ce constat, l’essai de son aspirateur à haute vélocité était plus qu’évident ! Avant de rentrer dans les détails de cette journée « un peu spéciale » (comme disent toutes les Youtubeuses beauté), un rapide point sur le personnage.

Julien est l’heureux propriétaire d’une Tesla Model 3 Performance Dual Motor AWD. Chez lui, toute la petite famille est convaincue du potentiel de l’électrique puisque Madame a même craqué pour la dernière Mini Cooper SE. Mais si, rappelez-vous, cella là même que nous vous avions interdit d’acheter ! Toutefois, Julien connaît ses classiques thermiques puisqu’il a été l’ancien propriétaire d’une Nissan GT-R (R35), possède une Z4 M pour faire le guignol sur la piste, et roulera sous peu dans le merveilleux Suzuki Jimny

Sur circuit, Julien se joue de certaines super sportives et voitures taillées pour la piste avec une aisance qui frôle le ridicule. Enervant, probablement, pour certains « petrolheads », mais Julien a un désavantage sur eux : il faut passer par la case recharge. Et ce n’est pas toujours évident sur certains circuits qui ne sont pas nécessairement équipés en bornes rapides. Il faut donc innover, et parfois prendre un peu son temps, mais rien de rédhibitoire selon l’intéressé. La Model 3 offre toutefois un petit bonus par rapport à une Model S : un système de refroidissement plus élaboré, qui permet de tourner à vive allure plus longtemps sans surchauffe.

Mais allons droit au but, si vous êtes toujours ici à nous lire, c’est que vous souhaitez en savoir plus sur cette « Tesla Model 3 piste ». Oui, ce dernier a déjà emmené plusieurs fois sa Tesla Model 3 montée en Michelin PS4 sur circuit pour narguer de nombreuses supercars. Ce n’est pas un profil que l’on voit tous les jours, mais quand on roule en électrique avec une boite à meuh pour avertir les piétons de son passage (véridique, Julien en a une dans la boîte à gants !), qu’on porte un casque au design du dernier Mortal Kombat, ou fenêtre baissée avec du Patrick Sébastien pour faire rager des Jean-Kevin en Ibiza TDi au feu rouge, faire du circuit en Tesla devient tout de suite moins incohérent. Ah, et on vous le dit tout de suite : cette Model 3 est « full stock »…

L’expérience Tesla

L’intérieur qui déroute toujours autant dans l’industrie automobile… On aime, ou pas. En tout cas, l’écran est un modèle de réactivité et de qualité.

Avant tout, qu’est ce que la Tesla Model 3 a sous le capot, ou plutôt sous le plancher ? La voiture électrique dispose d’environ 462 chevaux électriques pour environ 639 Nm de couple grâce à une batterie de 77 kWh de 478 kg, et dotée de 4 416 cellules. Comme la puissance est instantanée, vous expédiez ainsi le 0 à 100 km/h en 3,4 secondes, avec un Vmax de 260 km/h si vous trouvez une ligne droite assez longue. Oui, avec une telle accélération, on est sur le territoire des Ferrari GTC4Lusso ou autre McLaren 570S.

Vous n’êtes pas prêts pour son accélération, vraiment…

Downshift a beau être un jeune média avec deux ans d’ancienneté, mais notre expérience nous a amené à conduire des voitures puissantes. Et dites vous une chose : on aura beau vous marteler qu’une Tesla accélère fort, il est difficile de vous décrire à quel point. Si vous réussissez le combo pti-déj avant de rouler et 0 à 100 km/h en 3,4 secondes sans sentir votre cœur et vos intestins partir dans le coffre, alors vous êtes le boss, surtout si c’est votre première fois en Tesla. Dans les courbes du Semnoz (74), Julien tenait au cul les motos qui se faisaient l’ascension du mont à gros coups de rupteur. Impressionnant !

Plus impressionnant encore : le frein moteur. Réglé à son maximum, il permet presque de se passer du freinage classique, tant il ralentit l’auto. Cela permet évidemment d’économiser disques et plaquettes de frein, mais il sert aussi à ne conduire qu’à « une seule pédale ». L’accélérateur vous sert en effet pour avancer, et freiner quand vous le relâchez. Attention, toutefois : les fortes poussées et les violentes décélérations peuvent avoir un effet vomitif, y compris pour le conducteur…

Une fois au calme, qu’est ce que vaut la Tesla Model 3 ?

Au delà d’une utilisation hardcore, en mode Long range, pour un usage purement routier pour aller d’un point A à un point B, vous serez interpellé par le minimalisme du tableau de bord avant même de jouer avec les options de son écran central. Son design remettra en cause toutes vos années au volant d’une thermique aux milles boutons. Et au premier abord, cela vous gênera, fort probablement…

Le levier de vitesse est comme sur certaines voitures anciennes américaines : un comodo à droite du volant, que l’on monte ou descend pour passer du « neutre » au « Drive ».

La sellerie offre une assise d’un grand confort, mais on pourra peut-être reprocher un léger manque de maintien des sièges, particulièrement frappant lorsque les courbes s’enchaînent. La faute à une caisse lourde, absolument rivée au sol (merci les énormes Michelin P4S en 235 de large et les quatre roues motrices…), et qui ne prend aucun roulis. Du coup, inévitablement, c’est le guignol derrière le volant et ses passagers qui valdinguent !

Julien a opté pour la sellerie blanche, qui se « détache facilement », selon ses mots ! En tout cas, l’habitacle est très lumineux.

Dans le détail, les finitions sur une Model 3 ne sont pas parfaites. L’exemplaire de Julien souffrait notamment d’un petit problème d’évacuation d’eau dans la portière passager arrière. Rien de bien méchant (aucune infiltration à l’intérieur), mais il faut bien reconnaître que Tesla a encore un peu de chemin à parcourir avant d’arriver au niveau des meilleurs.

Une aprem à rigoler en Tesla Model 3, et seulement 23 % grignottés

Une fois l’après-midi en Haute-Savoie sur le Semnoz terminée, il est temps de rentrer sur Annecy pour aller se payer une petite mousse avec Julien. L’occasion pour nous de stationner dans le parking de l’Hôtel de Ville, et surtout de constater les avantages d’une voitures électrique. Quand votre serviteur doit aller au fin fond du parking pour trouver une place, Julien se met à l’entrée sur les places réservées aux électriques, et met en charge son auto. Et le mieux est à venir : pour 1,50 € de parking (un peu plus d’une heure), il a pu recharger 15 %, soit un peu moins de 100 km récupérés… !

Le becquet de hayon en carbone est une option.

Julien a chargé à fond sur le Supercharger de Chambéry à midi, avant de nous rejoindre au pied du Semnoz pour rouler toute l’après-midi. Au final, les batteries affichaient 77 % de capacité le soir. Une perte ridicule compte tenu du programme que nous avons eu, mais il faut bien signaler que les descentes de col permettent de récupérer de l’énergie grâce au frein moteur. Et c’est souvent loin d’être négligeable !

Le soir, Julien repart pour le Vaucluse en passant par Lyon avec sa Model 3. Près de 400 km, sans broncher, avec une toute petite pause vers Lyon pour voir des amis et brancher l’auto, qui aurait presque pu faire le trajet retour sur le reste de la charge au moment du départ pour Annecy. Ce qui nous amène à conclure sur ce constat : si, en 2019, vous voulez une voiture électrique en tant que véhicule unique du foyer, à tout faire, il faut opter pour une Tesla. C’est la seule à être réellement polyvalente (merci les Superchargers). Sinon, si l’électrique ne concerne que votre second véhicule, n’importe quelle auto ou presque du marché, aujourd’hui, fera l’affaire.

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