En marge des 10 000 Tours du Castellet, nous avons pris le volant de la première Ford Focus RS. Ce fut un véritable retour aux sources. Pour le meilleur, encore aujourd’hui ?
Bien que l’on adore la dernière Ford Focus RS, si vous la garez à côté d’une mk1, notre cœur nous amènera toujours vers la youngtimer. Certes, la dernière génération est plus puissante, plus précise et meilleure dans presque tous les domaines. Toutefois, c’est une femme facile. C’est tout le contraire de la Focus RS mk1 qui est plus brute et qu’il faut mériter. Même esthétiquement, « mamie » est parfaitement proportionnée. Elle est suffisamment sportive sans être trop m’as-tu vu. La peinture Imperial Blue, ses jantes OZ de 18 pouces à 5 branches, son rabaissement de 25mm ou encore ses ailes larges (+65mm) font de la Focus RS mk1 une très belle auto.
Habitacle : bienvenue dans les années 90
Aujourd’hui, si l’on regarde l’intérieur de la première livrée RS de la Ford Focus avec un air un peu moqueur, la sportive respectait toutefois tous les codes sportifs de sa génération. Sièges Sparco (obligés!) mi-cuir/mi-alcantara, petites touches de fibre de carbone à droite à gauche, ou encore pédalier + levier de frein à main en alu. Spéciales dédicaces au bouton vert du démarreur et au médaillon chromé portant le numéro de votre exemplaire.
Ensuite, et à l’inverse, certains éléments n’ont pas bougés d’une livrée à l’autre. Le volant à 4 branches est le même que votre ancienne Focus 1,8 L TDCi (115 ch) de l’époque. Le reste de l’instrumentation et du tableau de bord adopte le même look que la version standard. Dommage, on aurait bien vu un mano ou deux comme celui de la pression/niveau d’huile.
Moteur : in WRC we trust !
A l’époque (voilà, je suis vieux en disant ça), elle était considérée comme l’une des meilleures sportives de sa catégorie. Elle développait 215 ch à 5500 tr/min et 310 Nm de couple grâce à son 4 cylindres Zetec de 2,0 litres. Ces chiffres peuvent vous faire rire au regard des standards actuels mais, même encore aujourd’hui, certaines sportives avec 100 ch de plus sont bien moins fun à conduire. Ce qui plaisait aux aficionados de l’époque, c’est qu’elle empruntait beaucoup d’éléments de la version WRC. Pompe à eau, injecteurs, bielles, pistons en aluminium matricés ou encore soupapes au sodium, tout cela avait été pioché sur la commode dédiée à la version rallye.
Son 0 à 100 km/h est expédié en 6,7 secondes, ce qui était très bien pour l’époque. Grâce à ses 1278 kg, la Focus RS se plaçait même comme le poids plume de sa catégorie. Elle arrive ainsi à se mettre au niveau de la plus légère, la Honda Civic Type R (1’212 kg – 6,7s), ou encore surpasser les éléphants qu’étaient les Volkswagen Golf R32 (1’447 kg – 7s) ou encore la Seat Leon Cupra R (1’375 kg – 7,5s).
Derrière le volant d’une Focus RS mk1
Rembobinons à début septembre. Ford France nous avait préparé une belle surprise, en marge des 10’000 Tours du Castellet, mais surtout une grosse baffe de nostalgie en nous remettant les clefs d’une Focus RS mk1. La sportive était en excellente condition avec à peine 30’000 km au compteur.
Sur la route, le grip de la mk1 est impressionnant. Le coup de pied du turbo Garrett 2560 LS à partir de 4500 tr/min est toujours aussi excellent. Si par hasard vous aviez envie de ralentir, vous pourrez compter sur la qualité de ses freins Brembo. La boîte 5 rapports MTX75, retravaillée à l’époque par AP Racing, est notre coup de cœur sur la voiture, ou notre petite observation préférée comme dirait un confrère… Bien étagée, facilement maniable et précise, c’est un régal lorsqu’elle est couplée à un tel moteur.
On regrette toutefois un placement des pédales un peu approximatif qui empêche d’exceller en conduite talon-pointe. L’expérience est tellement plaisante, dans cette machine à remonter le temps, que pendant notre essai avec Baptiste des Pilotes Du Dimanche, on en a carrément oublié la nouvelle loi des 80 km/h et on s’est fait flashé à 88 km/h, retenu 83. Oups ! Enfin, on ne serait pas tout à fait objectif si on ne vous parlait pas des suspensions. Les amortisseurs monotubes Sachs Racing sont très raides. Vous n’irez donc pas vous plaindre si vous osez emprunter des routes accidentées…