Les visiteurs du Mondial de Paris le confessent volontiers : c’est devenu un casse-tête de choisir une voiture en 2018. Fiscalité changeante, carburants toujours plus chers, restrictions de circulation, vous ne savez plus où donner de la tête ? Ca tombe bien, nous non plus.
Vous êtes paumé ? Nous aussi. En 2018, tout a tellement changé qu’on ne saurait pas vraiment quoi acheter comme voiture pour le quotidien. Le diesel ? « Il est mort ma bonne ‘dame« . L’essence ? Ca consomme trop pour les rouleurs ! L’hybride ? Faut voir… et l’électrique ? Trop cher, trop contraignant.
Voilà, en gros, le constat que l’on peut faire actuellement face à l’offre automobile, et on comprend aussi les constructeurs qui ne savent plus trop s’il faut se jeter dans l’électrique (comme Tesla), ou attendre et éviter une nouvelle catastrophe comme le diesel. Carlos Tavares, le patron de PSA, l’affirmait d’ailleurs : on pourrait avoir des surprises avec l’électrique dans quelques années, comme nous en avons eu avec le diesel et le scandale Volkswagen.
Bon, c’est bien beau tout ça, mais cela ne nous dit toujours pas ce qu’il faut acheter. Alors on va raisonner en terme de « profil » de conducteur, et tenter d’être le plus objectif possible.
Qui es-tu ?
Tu es un gros rouleur
VRP, grand voyageur, chauffeur taxi et autres avaleurs de kilomètres n’ont aucune question à se poser. Même avec la flambée des prix à la pompe, le gazole reste l’arme absolue pour manger des longues distances. Il n’y a aujourd’hui aucune alternative viable au diesel pour des personnes qui font 30 000 km par an, ou plus. C’est un fait incontestable, et cela devrait l’être encore quelques années.
Tu es un citadin à 100 %
Si tu es un pur citadin, là, ça devient plus complexe. Oublie le diesel qui ne servira à rien à part t’apporter des ennuis d’encrassement à cause des trajets trop courts. Il reste alors deux choix : l’hybride (rechargeable ou pas) et l’électrique. L’hybride est particulièrement intéressant en ville, surtout lorsqu’il est rechargeable. Avec une cinquantaine de kilomètres d’autonomie, tu pourras rouler la plupart du temps sur batteries et donc ne jamais consommer de carburant. Et si l’envie te prends de quitter ta capitale l’été pour aller squatter les plages du Sud de la France l’été, il y a toujours un moteur thermique pour l’autoroute.
Mais globalement, si tu es citadin, l’électrique devient très intéressant, surtout si tu as accès à une prise à ton domicile et/ou au travail. L’entretien sur une électrique est assez réduit (pas de vidange, moins d’usure des freins, pas d’usure de pièces mécaniques moteur, pas de boîte de vitesses…) et actuellement, les électriques sur le marché sont assez généreuses en autonomie pour tout faire la semaine. La voiture électrique sera, de plus, l’une des seules à pouvoir circuler dans les grandes villes dans le futur.
Tu es à la campagne et tu fais un kilométrage annuel « moyen »
C’est le cas le plus complexe. Il te faut une voiture capable de faire, parfois, des dizaines de kilomètres par jour. Et surtout, tu as besoin d’un véhicule qui te permette d’emprunter l’autoroute à certains moments. A l’année, tu fais entre 15 et 25 000 km.
Dans ce cas, oublies clairement l’électrique, puisque c’est encore aujourd’hui bien trop cher et contraignant pour cet usage. L’hybride simple (non rechargeable) est pertinent dans la mesure où les mécaniques sont souvent fiables et simples (surtout chez le groupe Toyota), l’entretien réduit par rapport à une thermique et la consommation plus faible. C’est ce pour quoi nous opterions personnellement. L’hybride rechargeable pourrait aussi être intéressant mais l’offre est actuellement très réduite et surtout très chère.
L’essence est à éviter si tu es régulièrement dans une circulation urbaine, à traverser des villes, avec une vitesse moyenne faible. La consommation risque de vite s’envoler, surtout avec les petits moteurs actuels turbocompressés. En revanche, si tes trajets sont principalement de la nationale/départementale et un peu d’autoroute, l’essence est un bon choix.
Tu n’habites pas dans une ville/grande ville mais tu fais peu de kilomètres
Là aussi, c’est un cas spécifique. C’est celui, par exemple, des retraités en Province qui se servent peu de leur auto. Si le budget d’achat est la priorité absolue, un petit essence fiable ira parfaitement et sera pleinement justifié. Et ça le sera pour encore un bon nombre d’années, puisque la fiscalité sur l’essence ne va plus trop augmenter après 2020 (à l’inverse de celle du gazole qui va exploser).
Si le budget est un peu plus « large », optes pour une petite hybride (type Toyota Yaris, C-HR et Corolla, Hyundai Ioniq…). Les autos sont fiables et l’entretien sera réduit, tout comme les consommations si tu n’es pas un gros bourrin au volant.
Une troisième solution serait le gaz naturel. Les véhicules disponibles se font rares, mais les groupes Fiat et Volkswagen en proposent. Seat vient d’ailleurs d’annoncer coup sur coup les Leon et Arona avec moteur fonctionnant au gaz naturel… et à l’essence en cas de besoin. De plus, le carburant est peu cher : moins de 50 centimes le kilo (oui, on parle en kilogrammes). Surtout, le gros avantage, c’est que les taxes sur le gaz naturel sont presque inexistantes… et ne bougeront pas avant au moins 2023. Le seul problème, c’est que les pompes se font rares, très rares… A voir si tu as accès à un point de vente pas loin.
L’E85, ou super éthanol, la solution en vogue
Depuis quelques mois, on ne parle que de lui : l’E85. Il s’agit d’un carburant disposant de 65 à 85 % d’éthanol qui est cinq fois moins taxé que le sans-plomb ou le gazole. Alors forcément, à la pompe, on sent vite la différence puisque le litre tourne autour des 60 centimes d’euro.
Certaines sociétés spécialisées ont enfin obtenu des homologations officielles européennes pour leur boîtier. L’installation coûte en général plusieurs centaines d’euros, mais cela est ensuite vite rentabilisé vu l’écart à la pompe (même si l’on consomme légèrement plus en roulant à l’E85). C’est donc la solution actuelle idéale pour les rouleurs « moyens » qui ne font pas uniquement de la ville, mais il y a deux choses à savoir.
La première est que l’E85 est extrêmement corrosif. Si vous avez des craintes, il vaut donc mieux faire installer ce dispositif sur une voiture ayant déjà du vécu, pour moins regretter les éventuels soucis. Mais sachez tout de même que les installateurs de boîtiers sont obligés de vous assurer la garantie de tout ce qui touche au circuit de carburant : durites, pompe à injection, admission… Vous êtes donc un peu plus tranquilles en 2018 avec l’E85.
La seconde, c’est que ces boîtiers sont pour l’instant réservés à certaines catégories d’autos (injection directe ou indirecte selon les cas, et moins de 14 CV fiscaux). Toutes les autos ne sont pas encore concernées. Mais globalement, on note que bon nombre de voitures (selon les expériences personnelles relevées ci et là) s’accommodent de l’E85.