C’est une proposition « choc » que vient de faire le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire : « déplafonner » le malus maximal, qu’il juge pas en accord avec les grosses cylindrées. Rien n’est encore fait, mais l’idée est sur la table.
Le gouvernement français a en ligne de mire les « grosses cylindrées », comme les qualifie Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie qui a balancé une énorme punchline chez BFMTV : « nous sommes en train de perdre la bataille du CO2 pour une raison simple, c’est que vous avez une explosion des véhicules à grosse cylindrée ». Que faire pour contrer ce problème ? « Déplafonner » le malus automobile.
12500 €, et bien plus ?
L’idée serait donc de ne plus plafonner le malus, qui sera, en 2020, de 12500 €. Pour le ministre, il n’est pas logique qu’un acheteur de Ferrari ou de Lamborghini paye autant de malus sur une voiture à 300 000 € qu’un acheteur de Ford Mustang ou de Kia Stinger. Il faudrait donc poursuivre le barème du malus au delà des 12 500 € en progressif, pour taper, aussi, au portefeuille de ceux qui peuvent tout se permettre et pour qui un malus à 12500 € et comme de la petite monnaie pour le propriétaire de Seat Ibiza.
Une idée qui pourrait faire son chemin
Bruno Le Maire a déjà prévenu qu’il allait en discuter avec Elisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique, pour voir ce qu’il est possible de faire. Il y a très peu de chances de voir cette idée aboutir en 2020, le projet de loi des finances étant déjà presque bouclé pour l’année prochaine. Le gouvernement a donc le temps mûrir cette idée pour 2021.
Mais quels seraient les effets ? La France est loin d’être le marché privilégié des constructeurs de « grosses cylindrées ». Ferrari, Porsche, Lamborghini, Aston Martin, tous n’immatriculent qu’une poignée de voitures par an en France. Et cela ne règlera toujours pas le problème des hybrides rechargeables : un Cayenne Turbo S-E Hybrid n’aura aucun malus, malgré son V8 et ses 680 ch. Et qui dit au gouvernement que les clients de ces véhicules roulent réellement en mode électrique ?
La punchline Downshift
« Malus, malus, tu l’as dans l’anus » : voilà ce qu’on pourrait dire aux acheteurs de voitures de luxe qui se moquent des 12500 € aujourd’hui. En revanche, il n’est pas du tout logique de voir des voitures accessible se prendre le malus maximal. Exemple : le Suzuki Jimny, dont le malus sera de 12500 € en boîte auto, soit plus de la moitié du prix de l’auto. Et là, on pourrait pas faire un malus « plafonné » en pourcentage du prix de l’auto ? Hein ?