Le Parlement Européen a voté l’arrêt du moteur thermique à partir de 2035, mercredi 8 juin dernier. Le même jour, un amendement particulier a été approuvé sans faire de vagues. Ce dernier devrait permettre aux marques de voitures de luxe de continuer à produire des moteurs à essence, uniquement pour des modèles produits à moins de 1000 exemplaires par an.
L’Europe tient bon le cap qu’elle s’était fixé. Depuis le temps qu’on nous en parle tous les quatre matins, c’est maintenant officiel : la fin du moteur thermique est actée pour 2035. Passée cette date, les constructeurs n’auront plus le droit de vendre que des voitures dites « zéro émission », autrement dit des voitures électriques. Eh oui, cela signifie également que les hybrides ne seront plus produites non plus. Le texte de loi a reçu 339 voix favorables, contre 249 voix contres. 24 députés se sont abstenus. On constate tout de même que la majorité n’est pas si écrasante que ce qu’on aurait pu penser.
L’amendement « Ferrari » a été approuvé
Maintenant qu’elle a été officialisée, cette date butoir a de quoi susciter des craintes, tant auprès des marques qu’auprès des consommateurs. Mais certains constructeurs se veulent plus rassurants à l’image du géant Stellantis. Le groupe, dirigé par Carlos Tavarès, n’a pas attendu le vote pour annoncer l’arrêt du thermique pur dès 2030. Bien entendu, d’autres se montrent plus réticents, notamment du côté des marques plus haut de gamme Allemandes et Italiennes. Celles- ci demandaient depuis quelques temps plus de souplesse dans l’application de ce texte de loi, pour protéger leur savoir-faire. Et elles ont eu gain de cause, puisque ce qu’on appelle d’ores et déjà « l’amendement Ferrari » a été approuvé.
Qu’est ce que cela signifie concrètement ? Cet amendement stipule que les modèles vendus à moins de 1000 unités chaque année pourront continuer d’être équipées de moteurs thermiques. Le ministre Italien de la transition écologique, Roberto Cingolani (également ancien membre du conseil d’administration de Ferrari) avait justifié cette demande d’exemption en expliquant qu’il était plus difficile pour des marques comme Ferrari ou Lamborghini de continuer de faire des bénéfices en passant à l’électrique. Cependant, depuis sa prise de parole, l’Italie a annoncé le lancement d’un programme de giga-usine dédiée à « la production de batteries à grande échelle ».
Retournement de situation encore possible
Toutefois ne considérez pas cet « amendement Ferrari » comme acquis. En effet, il doit encore être soumis au Conseil de l’Europe le 28 juin prochain, où il pourrait encore être invalidé. C’est d’ailleurs ce qu’espèrent certains députés, pour lesquels ce traitement de faveur est une aberration. En revanche, s’il est maintenu, il faudra jeter un oeil du côté des marques concernées. Ces dernières pourraient revoir leurs stratégies d’électrification, en modifiant les échéances par exemple. Rappelez-vous de Lamborghini, qui, l’année dernière, avait communiqué son plan de transition énergétique sur dix ans.
Que faut-il penser de tout ça? La question est bien épineuse, il y a du bon et du moins bon… Évidemment, cela peut sembler assez hypocrite au vu des inégalités. Cela peut laisser penser que l’écologie est une priorité, mais pas pour les plus aisés, et que l’Europe encourage à continuer dans ce sens. Mais du point de vue de la passion (celui qu’on privilégie chez Downshift), cet « amendement Ferrari » nous permettra d’entendre rugir quelques beaux moteurs quelques années supplémentaires! Ça sera l’occasion de les faire écouter à vos enfants, qui n’auront connu que des aspirateurs à batterie insipides et silencieux! Ils vous remercieront de ça.