Moussaillons, réduisez la voilure, nous approchons du Salon de Genève ! Seulement une fois sur place, alors que vous espériez admirer paisiblement de sublimes et sauvages autos, pas de répit. Il nous restera encore à esquiver les concept-cars flous, les vendeurs avides, le stand Dacia, la foule compacte, les électri… oh, en voilà un joli concept ! C’est électrique ? Ce n’est pas la Polestar 2 ? Eh ben non !
Pour donner suite à… tout le monde en fait, il fallait bien que Seat introduise une compacte électrique dans sa gamme. Et comme c’est souvent le cas chez la marque ibérique, quand on a besoin de quelque chose, on va piocher dans la maison-mère Volkswagen. On ne va donc pas se priver, il suffira de reprendre la base de la belle ID toujours en développement dont la commercialisation est prévue pour 2020. Enfin, « belle » , il faut sérieusement relativiser. Reste que Seat, avec son élégant concept El Born (quel nom aguicheur) tout juste sortit du moule, à réussi l’exploit de proposer une compacte électrique, avouons-le, séduisante.
A l’extérieur, avec ses traits tracés à la serpe, son regard agressif et ses optiques arrière rappelant le Cupra Formentor, on ne doute pas d’être face à une Seat. Moins large et tout de même plus sage que ce que laissaient évoquer les premiers croquis, le El Born (qui se veut presque un petit monospace) conserve une allure dynamique à l’aide de phares étirés, d’une ceinture de caisse basse, de jantes grand format et d’un diffuseur arrière inattendu sur ce genre de véhicule, équipé d’un anti-brouillard triangulaire à la F1 tout à fait charmant. Très fidèle à ce que sera le modèle de série, le concept est certainement plus proche de la finition Fr que de l’entrée de gamme mais il permet un bel aperçu du modèle qu’on retrouvera dans nos rues au côté de la ID dans la caste à peine naissante des (inspiration) SUV-spacio-électrico-urbain.
Pour le look intérieur en revanche, c’est un peu la déconfiture. C’est à peine plus fun que dans ta Golf TDI avec du gris et de l’alu. On est certes habitué à cette pureté chez Seat, mais pour le concept, les designers auraient peut-être pu se lâcher un peu plus. Au moins des touches de rouge ailleurs que sur le volant, je sais c’est un peu fou-fou comme idée. Les sièges sauvent l’ensemble, modernes et sportifs comme toujours dans une Seat, mais globalement cet habitacle ne nous propulse pas dans le futur, c’est limite l’inverse, welcome back en 2010. On se consolera en admettant qu’on ne sera pas dépaysé avec le modèle de série.
Niveau mécanique, si je puis employer ce terme, pas de 2.0 TSI boosté de 300cv, cette époque est définitivement derrière nous (est-ce qu’on ferait pas demi-tour d’ailleurs?) mais bien un ensemble électrique dont la puissance cumulée sortira 204cv. L’autonomie de l’El Born n’est pas folle, environ 420 km, mais ça reste dans les normes pour ce type de moteur. La valeur intéressante (d’après Seat) est du côté de la recharge : en se branchant sur les (rares) bornes rapides, il faudrait moins d’une heure pour recharger la totalité de la batterie.
C’est toujours bien plus long que les dix minutes passées à faire un plein de Sans-plomb, mais ne soyons pas médisant. Pour les performances, Seat n’a pas encore communiqué beaucoup d’informations si ce n’est un 0 à 100 abattu en 7,5 secondes, valeur étonnement décevante pour un véhicule électrique. Je connais des moteurs thermiques de même puissance capable de meilleurs scores, alors qu’eux ne bénéficient pas de la totalité de leur couple d’entrée de jeu.
On en aura de l’électrique à Genève, sûrement jusqu’à l’overdose, c’est la mode, que voulez-vous ma bonne dame… Toutefois, parmi toutes ces insipides machines silencieuses incapables de faire un Paris-Marseille en une fois, il faudra bien trouver un petit point d’accroche sympathique. Et qu’il s’agisse de Tesla, de Polestar, d’Audi ou de ce nouveau petit El Born, on constate que ce qui restera aux automobiles, c’est bien la beauté de leur design, alors profitons-en !
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