Le conflit qui oppose actuellement la Russie à l’Ukraine entraîne forcément son lot de conséquences, aussi bien économiques que politiques. D’autant que de nombreux pays de l’Union Européenne se sont mis d’accord pour infliger des sanctions à la Russie. Mais certaines entreprises risquent également de payer les pots cassés, y compris dans le secteur de l’automobile et des énergies.
Le 24 février dernier, Vladimir Poutine lançait une offensive brutale en Ukraine, alors même que l’Union Européenne et l’OTAN avaient tout tenté pour l’en dissuader. Bien évidemment, toute guerre entraîne des répercussions à l’échelle mondiale, et cela risque bien d’être le cas une nouvelle fois. Des sanctions économiques ont rapidement été décidées contre la Russie, et la majorité des pays d’Europe ainsi que les Etats-Unis ont fermé leurs espaces aériens à toutes les compagnies Russes. Mais ces mesures sont à double tranchant, certaines entreprises étant implantées là-bas. Leurs dirigeants sont donc confrontés à cette situation, et doivent être sur le pont comme le font les chefs d’Etats.
Renault : premier concerné
Le groupe Renault fait sans doute partie de ceux qui sont le plus en danger. Renault a depuis longtemps misé sur la Russie, à tel point qu’en 2021, ce marché représentait à lui seul 6% du chiffre d’affaires total du groupe, soit 2,9 milliards de Dollars. De plus, Renault est propriétaire de la société Avtovaz, qui s’occupe de la production des Lada. Sans oublier qu’en Russie, les Dacia sont vendues sous le logo Renault. Bien évidemment, l’entrée en guerre de la Russie s’est ressentie sur les actions de Renault, qui ne cessent de dégringoler depuis le début de la semaine dernière.
Stellantis : les gammes utilitaires peut être en danger
Dans une moindre mesure, Stellantis devrait également être impacté. Certes, les marques qui composent le groupe ne sont que très peu présentes en Russie. On leur a souvent reproché, mais on peut maintenant s’en féliciter. Opel avait bien tenté de faire une percée en 2019, mais les ventes restent confidentielles et ont bien du mal à décoller. En revanche, le groupe avait investi dans une usine à Kalouga, en Russie donc, pour produire ses utilitaires. Les Peugeot Expert, Citroën Jumpy et Opel Vivaro y sont donc assemblés. Dans l’hypothèse (plutôt probable) où Poutine voudrait mettre en difficulté les entreprises étrangères, l’usine pourrait au mieux être fortement ralentie, au pire être mise à l’arrêt. Il faut donc s’attendre à minima à un allongement des délais de livraison pour ces modèles.
Volkswagen : fermeture de 2 usines en Allemagne et Ukraine
De son côté, Volkswagen a annoncé mettre à l’arrêt deux de ses sites de production en Allemagne pour quelques jours. En cause, les difficultés d’approvisionnement auprès d’un fournisseur Ukrainien. Les employés des deux usines seront placés au chômage partiel. A noter que l’un des deux sites est en charge de la production des modèles de la gamme électrique ID.
Total : 17% de son extraction d’essence et de gaz est russe
Mais l’une des entreprises qui pourrait le plus souffrir, c’est bel et bien le groupe Total. En effet, la Russie représente à elle seule 17% des extractions de Total Energie, entre le pétrole et le gaz. D’autant que la présidente de l’Union Européenne a annoncé qu’elle arrêtait de fournir du matériel dédié à l’extraction : « L’union n’exportera plus vers la Russie de technologies de raffinage pour l’industrie pétrolière ». Voilà qui risque de mettre Total dans l’embarras, mais cela a un objectif bien plus louable : empêcher le ravitaillement en carburant pour les chars Russes et tout autre véhicule militaire.
Voilà grosso modo comment les choses se profilent pour les différents acteurs du secteur des énergies et de l’automobile en général. Bien sûr, d’autres répercussions devraient arriver plus tard, au fur et à mesure que le conflit durera. Du côté des particuliers, les prix des carburants à la pompe devraient continuer de grimper, et les délais de livraison pour certains modèles pourraient bien s’allonger davantage.