Un gros V6 atmosphérique, une transmission aux roues arrière et une boîte manuelle pour pas (trop) cher ? C’est encore possible, même si ça devient rare. Retour sur la Nissan 350Z et sur les quelques points à vérifier avant l’achat du coupé nippon.
Il devient aujourd’hui compliqué de se faire plaisir en automobile sans aller vider son plan d’épargne logement, surtout avec de gros moteurs. Mais en se tournant vers le marché de l’occasion, il est possible de trouver des perles. C’est le cas de la Nissan 350 Z, une auto avec une ligne qui a globalement bien vieilli, et si vous n’êtes pas du genre à chercher un intérieur digne des plus beaux salons du château de Versailles, vous en aurez alors pour votre argent. Mais avant de sauter le pas, voilà quelques conseils bien utiles sur une voiture qui, finalement, est bien née.
Moteur costaud, mais un point à surveiller
La Nissan 350 Z partage une partie de ses entrailles avec certaines Renault, dont la Vel Satis. Aïe, ça tue le mythe, hein. Mais cette série de mécaniques reste d’origine Nissan, au départ. Ce gros bloc en V6 cube 3.5 litres et n’est ouvert que de 60°, gage de compacité. Très sonore, et plutôt coupleux, ce moteur a d’abord été lancé dans une version de 280 ch (première phase) avant de passer à 300 ch lors du restylage, puis 313 ch dans une ultime version de fin de série, avec de grosses évolutions.
Atmosphérique, évidemment, ce moteur est extrêmement fiable et ne doit pas vous effrayer des gros kilométrages. Encore une fois (désolé, on se répète), cela n’excuse pas des entretiens faits et surtout justifiés par des factures. Si vous arrivez devant un propriétaire qui vous dit « j’ai tout fait moi même, je suis mécano« , méfiance quand même…
Le bloc V6 VQ35DE présente un seul défaut bien connu : celui des poussoirs, qui prennent du jeu. Un souci surtout présent sur la version 280 ch, mais aussi sur quelques modèles en 300 ch. En clair, notre conseil : si vous le pouvez, optez pour la 350 Z restylée avec les 300 ch. Ce n’est pas juste une histoire de puissance, mais aussi de peaufinage au fil des années et de fiabilité accrue.
Quelques détails à surveiller
Mis à part ce problème mécanique, connu chez Nissan (et donc potentiellement pris en charge), notons également quelques faiblesses de synchro sur la boîte de vitesses manuelles. Lors de l’essai, vous vous en rendrez vite compte avec des verrouillages de rapports compliqués et des bruits de craquement. L’embrayage peut, lui aussi, présenter des signes très précoces d’usure sur la 350 Z. A vérifier, donc, lors de l’essai en prêtant bien attention à la course de la pédale d’embrayage et à sa remontée. Tout ceci donne des signes sur l’état de la transmission, qui a tendance à souffrir sur la japonaise, notamment sur les premiers modèles.
Même chose à l’arrière au niveau des cardans qui peuvent faire du bruit : là encore, Nissan connaît le problème en interne, et vous pouvez facilement le faire corriger par une concession de la marque.
La 350 Z présente également d’autres petits défauts moins graves comme des faiblesses au niveau des mécanismes de lèves-vitres (la mauvaise époque de l’alliance Renault-Nissan dans ce domaine), ou encore des soucis de son Bose ou de vérins de coffre. Bref, comme vous pouvez le constater, rien de bien grave.
Cerise sur le gâteau
A l’heure où nous écrivons ces lignes, vous pouvez trouver de jolis exemplaires autour des 15 000 €. Et en plus d’être fiable, ce moteur saura se montrer relativement « frugal » à allure stabilisée, avec possibilité de descendre sous les 10 l/100 km en conduite souple. Quoi qu’il en soit, c’est un petit dessert sucré qui s’apprécie en faisant chanter le V6, d’autant plus que la ligne d’origine laisse déjà libre cours aux vocalises de la mécanique.
Notez que la 350 Z a également été produite en roadster, pour ceux qui aiment les cheveux au vent. Plus lourde et donc forcément moins agile, la version cabriolet reste toutefois attachante, et présente les mêmes qualités et défauts que le coupé. Il faut simplement, en plus, vérifier l’étanchéité de l’ensemble capote et l’état du mécanisme, comme sur n’importe quelle découvrable.