Si vous souhaitez une voiture performante, accessible, relativement habitable, fiable et facile à trouver, ne cherchez pas trop loin : la Renault Mégane III R.S est le bon plan. Retour sur une compacte qui aura marqué son temps, et sur ses défauts et qualités.
En 2009, Renault lance la nouvelle Mégane R.S avec un objectif simple : faire aussi bien, voire mieux que la précédente Mégane RS qui avait été vendue en trois et cinq portes, mais aussi… en diesel (eh oui, souvenez-vous, le dCi 175 !).
La nouvelle Mégane R.S arrive donc pour mettre les pendules à l’heure : oui, Renault Sport est bien le maître en matière de maîtrise de conception des trains roulants. A une époque où la plupart des compactes sportives étaient du genre sous-vireuses en traction, cette Mégane R.S se payait le luxe d’un train arrière franchement mobile et facile à « enrouler » dans les courbes.
Les différentes versions
Le moteur a toujours été le même… depuis la Mégane 2 R.S. Il a simplement subit de nombreuses évolutions. Le bloc 2.0 turbo (Twinscroll) F4Rt développait au départ 250 ch, avant de passer à 265 puis 275 ch sur la Trophy R. Ajoutez à cela la possibilité d’une déclinaison « Cup » (avec l’indispensable différentiel à glissement limité mécanique, et pas juste électronique, comme chez certains concurrents allemands), et vous avez l’embarras du choix.
La rarissime Trophy R, produite à 250 exemplaires, et un « must », mais sa décote est presque inexistante en occasion ! Il faut dire que l’auto joue la carte de l’exclusivité, avec des jantes légères, une banquette arrière supprimée et remplacée par un arceau cage, et un échappement spécifique (entre autres, liste non exhaustive…).
La fiabilité
S’il y a bien une compacte sportive recommandable sur le plan de la fiabilité, c’est la Mégane 3 R.S. Les pièces se trouvent facilement, les forums regorgent d’informations, et le bloc est inusable si bien entretenu. Il faut dire que la famille « F4 » chez Renault remonte à un lointain passé (début des années 2000 pour le F4R). On note tout de même de gros problèmes mécaniques sur certains modèles de début de carrière (les premières RS 250) avec des soucis de turbo, ou de culasse. Mais il s’agit surtout de cas plutôt isolés.
La boîte de vitesses est à surveiller lors de l’essai (comme n’importe quelle Renault sportive, malheureusement, et ce depuis la Clio Williams…). Quelques difficultés de passages/verrouillages peuvent indiquer un souci de synchronisation ou un vrai gros problème de boîte. Le changement peut être pris partiellement en charge dans le réseau, et au pire, la réparation ou l’échange de boîte n’est pas des plus compliqués pour un mécanicien, surtout vu l’abondance de pièces disponibles sur le marché.
Les conseils pour l’achat
Si nous devions vous donner un seul et unique conseil pour l’achat d’une Mégane R.S, ce serait le suivant : fuyez tout modèle préparé ou modifié ! Le bloc 2.0 turbo n’est pas une mauvaise base de préparation, mais rares sont les propriétaires à faire les choses dans les règles de l’art. Et puis, de toute façon, faire (trop) grimper la cavalerie sur une traction amène un comportement plus sous-vireur et des pertes de motricité qui sont peu dans l’esprit original de la Mégane.
Attendez-vous également à un habitacle qui vieillit moyennement : les sièges baquets Recaro sont beaux, mais ils souffrent de déchirures précoces et d’usure prononcée avec le temps, que ce soit sur les modèles cuir ou tissu. La finition globale est correcte mais certains matériaux sont très peu flatteurs (poignées de porte intérieures, habillage du bas de la planche de bord). N’espérez pas la finition d’une Audi S3… mais en échange, vous aurez la traction la plus amusante de toute une époque dans sa configuration « stock ».
Un dernier mot sur les coûts d’usage : la distribution est à faire tous les 6 ans ou 120 000 km. Ne lésinez pas sur ce point lors de la visite. La consommation, elle, est variable selon votre usage, mais la Mégane R.S étant plutôt lourde (près de 1400 kg) et le moteur finalement ancien de conception, ne vous attendez pas à un bilan mixte très faible. N’oublions pas les primes d’assurance, qui peuvent être élevées : et pour cause, la Mégane R.S est TRES volée. Si vous stationnez votre auto dehors, un petit conseil : laissez la carte (clé mains libres) le plus loin possible de l’entrée de votre domicile, pour éviter que les voleurs ne captent son signal.