La marque allemande Gumpert, qui fait aujourd’hui partie du chinois Aiways, annonce la commercialisation de la Nathalie. Non, pas la femme à Jean Pierre Pernaut, mais bien une voiture électrique un peu particulière.
L’originalité n’a pas de limites chez Gumpert. La première supercar, l’Apollo, était déjà une des premières du genre à transposer une voiture de course sur la route, sans modification, ou presque. Cette fois, Gumper revient avec une auto dont la philosophie a bien changé. Cette fois, il n’est plus question de pistarde, mais plutôt d’un coupé électrique. Oui, électrique.
Méthanol, du drag à la route
Le méthanol est peu répandu en tant que carburant routier, à l’inverse de l’éthanol. Il est pourtant plus aisé à produire, et permet d’avoir une excellente combustion : pas de particule fines, peu voire pas de NOx et de monoxyde de carbone. Et il est possible de le produire à partir de résidus de bois, notamment. Un carburant bien connu des pilotes en Drag Racing, puisqu’il est utilisé quasiment pur dans les moteurs allant jusqu’à 8000 ch.
Pourquoi abordons-nous le méthanol ? Tout simplement parce que c’est le carburant utilisé pour l’électrolyse de la pile à combustible (d’une puissance de 15 kW) de cette Nathalie. Eh oui, cette électrique de 544 ch en quatre roues motrices dispose d’un réservoir de 65 litres de méthanol. Un carburant qui a une particularité : il est plus nocif que l’éthanol, et plus agressif. Un liquide par ailleurs très toxique pour l’Homme (que l’on retrouve dans les alcools frelatés).
Le méthanol est divisé en CO2 et en hydrogène, qui est ensuite utilisé pour l’électrolyse afin de produire de l’électricité. Celle-ci alimente des batteries, et selon Gumpert, l’autonomie dépasserait les 800 km à 120 km/h avec un plein. Le problème sera évidemment de trouver une pompe de méthanol…
L’auto revendique un 0 à 100 km/h en moins de 3 secondes et une vitesse maximale à plus de 300 km/h. La coque ultra rigide et l’arceau-cage intégré en font une voiture capable de réaliser de belles choses sur piste. Mais dans un format tout de même plus raffiné que celui de l’Apollo…
Nathalie vend cher ses services
Le problème d’une telle vitrine technologique (aux allures de Nissan GT-R, avouez-le), c’est qu’il faut payer pour avoir accès à ce laboratoire ambulant. Et payer cher, très cher : un peu plus de 400 000 € pour un exemplaire. La question de l’accès au carburant se pose très clairement pour cette auto, particulièrement en Europe.
On a eu beau chercher, nous n’avons trouvé aucun point de distribution officiel de méthanol en France. On trouve bien des bidons de méthanol pour la compétition sur Internet, mais il s’agit de petites quantités, à des tarifs prohibitifs. Bref, rien de bien intéressant.
Heureusement, Gumpert a pensé à ses clients : un service d’approvisionnement à domicile de méthanol, gratuit la première année après l’achat de la Nathalie. Mais seulement en Allemagne, Suisse et Autriche, pour l’instant. Le reste de l’Europe suivra plus tard selon la marque allemande.