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Hydrogène : quelques vérités sur un carburant faussement écolo

Vérités hydrogène

Bill Gates est connu pour son engagement en faveur de la planète avec des centaines de millions de dollars investis dans différentes initiatives. Cette fois, l’Américain s’est complètement planté. Et ça concerne, un peu, l’automobile.

Nous nous éloignons un peu du monde de l’automobile dans cet article, ne nous en voulez pas trop. Mais quelque part, le thème de fond concerne aussi la bagnole : l’hydrogène. Combien de fois pouvons-nous lire dans vos réactions que « l’hydrogène est l’avenir », et qu’il serait mieux que l’électrique à batteries. Sauf que c’est totalement faux (à l’heure actuelle, en tout cas). L’hydrogène aurait même un bilan global pire que celui du gazole ou sans-plomb.

Bill Gates, le faux écolo

EDIT : Sinot, la compagnie responsable de la fabrication de l’Aqua annonce que Bill Gates n’est PAS l’acheteur. Le navire ne serait qu’un « concept » pour promouvoir le futur de la mobilité en mer et « inspirer les clients ». Cela n’enlève évidemment rien à l’absurdité écologique de l’engin.

L’emblématique patron de Microsoft, le milliardaire Bill Gates, vient de s’offrir un bateau à près de 600 millions d’euros. Pourquoi un tel navire (de 112 mètres, tout de même…) coûte-t-il autant ? Déjà parce qu’il est immense et futuriste, et surtout parce qu’il fonctionne non pas au fioul maritime, mais à l’hydrogène. L’engin se prénomme Aqua et avance grâce à plusieurs piles à combustible alimentées par 56 tonnes d’hydrogène liquide.

Première chose : tout ceci n’a rien d’écologique. Secondo : lorsque notre Bill Gates tombera en panne d’hydrogène (oui, ça devrait arriver), il aura droit à des réserves de fioul et à un moteur thermique pour prendre le relai. En gros, le prolongateur d’autonomie XXL façon géant des mers.

L’hydrogène est une fausse solution, pour l’instant

Quand on considère une solution, il ne faut pas juste voir ce qui se passe sous vos yeux. Certes, faire le plein d’hydrogène est rapide et pratique. Certes, votre auto ne rejettera que de la vapeur d’eau. Mais la science, ce n’est pas juste le confort de l’automobiliste et son plaisir, c’est aussi la chaîne de rendement. Pour produire de l’hydrogène, on utilise le procédé du « vaporeformage » à partir de méthane. Un gaz avec un ENORME impact sur l’environnement.

« La principale filière utilise des composés organiques principalement constitués d’hydrogène et de carbone, comme le gaz naturel, le charbon ou la biomasse. Elle représente actuellement plus de 90% de la production d’hydrogène« , précise Air Liquide. Et pour cause : 90 à 95 % de l’hydrogène dans le monde est produit à partir de charbon ou de gaz.

Mais revenons-en à notre histoire de chaîne : le rendement total, du puit à la roue, de l’hydrogène, est mauvais. Il faut d’abord extraire et utiliser du méthane, qui servira à la production de l’hydrogène, qui nécessitera ensuite une compression et un transport délicat. Et puis lors du stockage et du ravitaillement, il y a encore des pertes. Il faut aussi compter les pertes dans la pile à combustible lorsque vous roulez (une PAC dispose d’un rendement moyen de 50 %)… au final, le rendement entre le moment où l’on produit de l’hydrogène et celui où il est effectivement transformé en énergie pour faire bouger vos roues est globalement très mauvais. Voire pire que celui d’un carburant fossile classique.

En termes de rendement, on n’y coupe pas : c’est bien l’électricité (nucléaire, de préférence) avec batteries qui est la meilleure solution. Ou plutôt : la « moins pire ». Peu de pertes dans le moteur (rendement de 90 %), et des pertes à la recharge, mais qui sont finalement faibles en comparaison des autres carburants.

D’autres façons de produire de l’hydrogène

L’hydrogène peut être produit à partir d’électrolyse de l’eau. Mais cela nécessite de grandes quantités d’électricité (électricité qui, au final, aurait directement pu servir à… une voiture électrique !) et surtout, le procédé est très, très loin d’être applicable à échelle mondiale pour faire rouler tout le monde à l’hydrogène.

Il faudra donc régler deux problèmes majeurs : trouver une façon de produire en masse à partir de l’électrolyse, et trouver des sources d’énergie électriques en grande quantité, flexibles et fiables, et peu émettrices de CO2. Malheureusement, pour l’instant, on prend le chemin totalement inverse : le monde construit de plus en plus d’usines à charbon, alors que certains Etats avaient promis de réduire. A commencer par le Japon…

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