Sur place pour ce 75e anniversaire du débarquement en Normandie, retour sur le véhicule léger le plus tristement célèbre de la Seconde Guerre mondiale : la Jeep Willys. Même après autant d’années de service, elles continuent de parader pour le plus grand plaisir du public.
Il faut être honnête, certaines voitures sont devenues de vraies icônes au fil des années. Ferrari F40, Porsche 911, Ford Mustang… Mais s’il en est bien une qui l’est encore plus que celles-ci, c’est la Jeep Willys. Un monument historique, rendue célèbre par ses exploits en Europe, et plus particulièrement en France. Véritable fer de lance de l’armée Américaine, cette voiture est désormais reconnaissable à des kilomètres, que vous soyez passionnés ou non.
Après leur entrée en guerre en 1941, les Etats-Unis font appel à Jeep pour concevoir, selon un cahier des charges spécifique, un véhicule léger, agile, et utilitaire afin d’assister l’armée sur le front. Elle devait même être pensée pour être assemblée ou réparée facilement et rapidement par les soldats. C’est ainsi que fin 1941, la première Jeep Willys sort d’usine. De cette date jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale, pas moins de 650 000 unités seront produites. La fiche technique ne fait pas rêver, mais ce petit 4X4 a démontré de nombreuses fois de quoi il était capable. Le moteur est un 4 cylindres essence de 60 chevaux, autorisant une Vmax de 105 km/h, et une autonomie de 380 km, le tout pour un poids à vide de 1,4 tonne.
Après le débarquement allié sur les plages de Normandie, elle devient la « voiture à tout faire » de l’US Army. Ambulance, transport de matériel, transport de troupes, table de poker… Elle pouvait même être équipée, au besoin, d’une mitrailleuse. En temps de guerre, l’espérance de vie moyenne d’une Jeep était d’environ 3 semaines, ou 25 000 km. Ca c’est du métier à risque ! Le Général George C. Marshall a même déclaré : « C’est la plus grande contribution de l’Amérique à la guerre moderne ». Le D-Day a rendu la Willys célèbre. Dès lors, les gens l’associeront à un sentiment de liberté. Après la guerre, elle devient la proie de tous les collectionneurs, grâce auxquels on peut toujours en croiser aujourd’hui. En 1955, la Jeep Willys sera fabriquée en France par la firme Hotchkiss.
Le 9 Juin s’achevait un rassemblement commémoratif pas comme les autres, à Sainte-Mère-Eglise dans la Manche. Comme tous les ans, pendant la semaine du 6 Juin, la commune replonge dans les années 40 pour célébrer l’anniversaire du Débarquement, mais aussi pour rendre hommage aux victimes de ce conflit. Et c’est en me rendant au « D-Day Festival » que j’ai pu discuter avec le propriétaire d’une Jeep Willys. Ce Monsieur m’a alors expliqué que la sienne était de 1942, et qu’elle avait pris part au Débarquement à Juno Beach, aux côtés de l’armée Canadienne ! Quel historique impressionnant ! Un deuxième monsieur, lui, était propriétaire d’une Jeep Hotchkiss (Française donc) de 1956, repeinte aux couleurs de l’armée Américaine. Il m’a raconté l’histoire de son modèle, d’abord restauré par un vétéran de la deuxième guerre mondiale. Il en fait l’acquisition en 2001, et finira de la remettre en état.
78 ans après son lancement, la Jeep Willys ne cesse d’élargir son fan club. Et on peut leur dire merci, à ses fans, car grâce à eux cette légende ne devrait pas disparaître tout de suite !