Est-ce que la jeune génération s’intéresse toujours à l’automobile ? Les gamins d’aujourd’hui rêvent-ils encore de devenir pilote de course ? Est-ce qu’ils se retournent encore au passage d’une supercar ? Au contraire, la société actuelle a-t-elle réussi son coup en faisant de la voiture l’ennemi public numéro 1 ? Voyons si on peut répondre à toutes ces questions.
Une fois n’est pas coutume, je vais parler selon ma propre expérience aujourd’hui. Quand j’étais petit (et je n’ai que 27 ans), l’automobile n’était pas perçue de la même façon que maintenant. Les choses étaient bien différentes, tant sur le fond que sur la forme. Les années 80 et 90 ont vu émerger les premières supercars, celles qui ont posé les bases que leurs descendantes utilisent encore. Ces voitures, dont certaines font encore partie des voitures les plus performantes jamais créées, étaient le Graal ultime, le nec plus ultra de toute la production automobile de l’époque. C’est également durant cette période que sont arrivées les premières petites GTI, avec la Golf GTI, la mythique 205 GTI et autre Renault 5 Turbo. A cette période, le rallye était à son paroxysme avec le légendaire Groupe B, et le championnat du monde de Formule 1 était suivi par un nombre incalculable de personnes. Mais surtout, l’industrie automobile avait le champ libre, et la voiture n’était pas considérée comme un tabou. L’automobile n’aurait pas pu rêver meilleure vitrine. Tout ça contribuait aux fantasmes de milliers de gamins qui, comme moi, accrochaient dans leur chambre des posters de Ferrari F40 et de Lamborghini Countach, regardaient les grand-prix de Formule 1 le dimanche après-midi à côté de leur papa, et passaient des heures sur Need For Speed Underground au volant de Nissan GT-R R34 et de Honda S2000. Quelle belle époque… Mais les choses ont bien changé.
Nous voici en 2022, dans la situation que l’on connait. L’automobile est dans le viseur de l’état et des écologistes (coucou Greta), qui en ont d’ailleurs fait le bouc-émissaire principal de tout ce qui touche de près ou de loin au climat. Si vous payez aujourd’hui un malus sur une Golf ou une Peugeot 308, c’est grâce à eux. Mais rassurez-vous, vous pouvez toujours faire 12 allers-retours Paris-New-York dans l’année, ça c’est autorisé. Cela dit, la taxation indécente dont la voiture fait l’objet n’est pas la seule responsable de la situation actuelle. La conception des voitures a changé, l’électronique a pris de plus en plus de place à tel point qu’aujourd’hui, le conducteur n’a presque plus rien à faire. Et ce n’est qu’un début, l’objectif à terme étant de déléguer totalement la conduite à des processeurs. C’est sûr que le plaisir de conduire en a pris un sacré coup… Sans oublier les SUV qui, après avoir tué les monospaces, sont en train d’avoir la peau des berlines et des breaks.
Mais comment expliquer ce changement? Eh bien je pense que la société a eu ce qu’elle voulait. A grands coups de normes sécuritaires et environnementales, les constructeurs osent beaucoup moins. A grands coups de taxes et de malus, les gens se sont mis en tête qu’avoir une voiture, c’était se tirer une balle dans le pied (ou plus exactement dans le portefeuille). Il ne faut pas s’étonner si de nos jours, les gamins préfèrent passer leurs journées sur Fortnite et avoir des posters de sneakers placardés dans leur chambre. Je me rappelle qu’en 2013, quand j’ai enfin eu l’âge de passer mon permis de conduire, tous mes amis et moi étions impatients de pouvoir conduire. Maintenant, le permis ne fait plus rêver qu’une poignée d’ados.
Heureusement, le monde de l’automobile a déjà prouvé qu’il était tenace. Regardez le nombre de chaines Youtube, d’émissions télé et de magazine automobiles qui ont vu le jours ces dernières années! Et le succès est au rendez-vous! C’est bien la preuve que la voiture continue de faire rêver les gens, et pas seulement les adultes. Vous seriez surpris par l’âge moyen du public rassemblé devant les deux plus grosses émissions télévisées du dimanche matin.
Alors oui, entre la mort programmée du moteur thermique et l’arrivée de la voiture électrique, une page s’apprête à se tourner. Mais il reste toujours de l’espoir. Certaines marques sont plus persévérantes que d’autres, et continuent de sortir de nouveaux modèles ultra enthousiasmants. Et pour ceux qui regrettent définitivement l’ancien temps où le seul endroit où l’on trouvait des processeurs était un ordinateur, il vous reste le marché de la youngtimer, qui regorge de pépites qui ne demandent qu’à se dégourdir les roues. Du côté des sports mécaniques, si le rallye n’a plus sa popularité d’antan, la Formule 1 continue de rassembler des fans chaque dimanche de course. Et il reste toujours des pilotes incroyables, venus de toutes les disciplines (Loeb, Ogier, Hamilton…) pour montrer à la jeune génération que la voiture avec un grand « V » a encore son mot à dire.