A une époque, il fut décidé de bannir les publicités pour le tabac et l’alcool en compétition automobile. Mais aujourd’hui, certains députés demandent de bannir les publicités mettant en scène les voitures à moteur thermique.
Voir une grande berline ou un gros SUV dévaler des pentes, arriver à balle sur une route ou dans des virages et mettre en avant un moteur puissant, voilà le genre d’images que certains députés aimeraient ne plus voir en publicité. Pourtant, ces dernières années, les constructeurs ont fait des efforts : il n’y a plus de son de moteur montant en régime, et ils ne filment plus les envolées sur les compteurs. L’apologie de la vitesse et du « kakou » au volant, c’est fini.
Sauf qu’en pleine transition vers la mobilité écologique, certains aimeraient que la publicité suive la tendance et arrête de faire l’apologie… du moteur thermique. Matthieu Orphelin, député du Maine-et-Loire et Mme Delphine Batho, députée (Deux-Sèvres), ont déposé un amendement au projet de loi sur les mobilités pour interdire toute publicité de voiture qui n’est pas au moins hybride, hybride rechargeable ou électrique. En clair, en coupure pub entre deux épisodes des Feux de l’amour ou de Motus, il ne serait plus question de voir des voitures qui brûlent impunément de l’or noir : ça fait mauvais genre.
Toutefois, cet amendement ne passera pas sur le projet de loi définitif (il a été rejeté), puisque l’automobile est le deuxième annonceur en France en budget, derrière la grande distribution. En clair, si vous interdisez aux marques automobiles de faire de la pub sur des voitures thermiques, Jean-Michel « j’prends de la coke et de l’ecsta en soirée« , du service marketing et publicité de Volkswagen/Nissan/Toyota/Seat/Peugeot (rayer mentions inutiles), risque de s’enquiquiner un peu et va devoir se recycler dans la publicité pour les bébés. Oui, parce que ça, c’est trop cool, les bébés, et puis c’est gentil, c’est politiquement correct et ça fait « gouzi gouzi ».
Enfin, plus sérieusement, une telle loi ferait perdre des centaines de millions d’euros aux médias (télé, radio) et obligerait les constructeurs à trouver des solutions d’urgence pour vendre les voitures.