Une récente étude de l’analyste de données AAA Data, menée pour nos confrères d’Autoplus, révèle une information intéressante : la voiture électrique est finalement plus mineure qu’on ne le croit en France, et les propriétaires sont loin d’avoir une conscience écolo.
Acheter une voiture électrique est-il vraiment un signe d’attachement à une consommation intelligente et durable ? Si l’on regarde la toute récente enquête du très sérieux cabinet AAA Data, menée pour Autoplus, il semble que c’est loin d’être le cas.
Les propriétaires d’électriques ont en grande partie d’autres voitures dans leur foyer : « 36% des propriétaires français d’électriques interrogés en ont déclaré deux, 22% en ont revendiqué trois et 6% quatre ou plus. Détail amusant, lorsque la question est posée aux seuls propriétaires de Tesla (forcément plus aisés), ils sont encore plus nombreux à posséder au moins deux voitures (71%)« , précise l’enquête.
Le problème ne vient finalement pas du fait que la voiture électrique n’est pas seule (on a beau dire ce que l’on veut, elle ne suffit pas à couvrir l’ensemble des besoins d’un automobiliste…), mais plutôt des autres véhicules possédés par les propriétaires.
Electrique, oui, mais à côté…
Sur les propriétaires d’électriques, une bonne partie possède donc au moins un autre véhicule, et il est en majorité… diesel. Honnêtement, sur le papier, ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose puisque le moteur diesel permet de réduire les émissions de CO2, mais l’enquête dit que ce second véhicule rejette en moyenne 143 g/km de CO2, et même 155 g/km en comptant les véhicules de collection. En clair, ces propriétaires ont des véhicules diesels à gros moteur (V6, par exemple).
Le profil de cet utilisateur de voiture électrique est donc paradoxal : il achète une voiture censée être « bonne » pour la planète (ou, au moins, pour la qualité de l’air à l’échelle locale), mais en réalité, la conscience écologique est passée au second rang au regard du mode de consommation et de vie. Ce n’est pas un hasard : l’acheteur de voiture électrique est quelqu’un de plutôt « aisé » (vis à vis de la moyenne française), avec un train de vie en adéquation.
L’électrique est plus confidentiel qu’on ne le croit
Et puis il y a le « poids » de l’électrique sur la route en France. Vous entendez souvent parler d’une part de marché qui passer le 1 %, qui grimpe fortement, qui monte, qui monte… Mais la réalité est différente : « à ce jour, moins de 90.000 « vraies gens » ont craqué pour la fée électricité ! Ce qui équivaut, ramené au parc total de 32,7 millions de voitures particulières, à 0,3% de part de marché« . Et le kilométrage annuel moyen constaté lors de la consultation des données de contrôle technique reflète un usage limité : il est de moins de 9000 km par an en moyenne, soit moins qu’un essence, et presque deux fois moins qu’un diesel.
Vous imaginez donc bien que l’impact, à l’heure actuelle, des voitures électriques sur l’amélioration de la qualité de l’air est proprement nul. Mais cela ne veut pas dire que ça ne va pas changer d’ici 2025 avec ce que préparent les constructeurs…