Le déconfinement a donné des idées assez radicales à certaines villes européennes : Bruxelles, Toulouse, Strasbourg et d’autres ont un point en commun. Les voitures ne pourront pas rouler à plus de 20 km/h sur de nombreux axes.
Si vous circulez régulièrement dans une ville (grande, ou pas) en voiture, vous connaissez alors les galères habituelles : rues dégradées, ralentisseurs à gogo et souvent pas aux normes, embouteillages, piétons qui déboulent de nulle part devant votre capot, deux roues (vélos, scooters…) qui passent entre les autos. Bref, mieux vaut être alerte et avoir de bons réflexes pour rouler en ville en 2020, mais le déconfinement et la crise ne vont pas arranger les choses.
20 km/h, la vitesse d’un marathonien
Bruxelles, Strasbourg et Toulouse ont déjà confirmé la mise en place de limitations à 20 km/h en ville, au lieu des 30 km/h habituels. Nous n’allons pas non plus nous faire l’avocat aveugle de l’automobile, les 30 km/h étaient souvent adaptés et justes, les 50 km/h étant trop élevés dans bien des cas. Mais passer à 20 km/h va poser des problèmes, notamment pour ceux qui sont en boîte manuelle. Concrètement, cela va induire que ces gens là seront constamment entre deux rapports : la première et la seconde. Ceux qui ont un véhicule à boîte automatique n’auront pas ce problème, évidemment.
20 km/h, c’est une vitesse absurde en voiture, et c’est aussi la vitesse de croisière d’un marathonien de haut niveau, capable de tenir cette allure pendant plus de 2 heures, et sur 42 km. Où voulons-nous en venir ? Tout simplement au fait qu’à partir d’une certaine vitesse, la voiture devient absurde. Ou plutôt : la baisse constante de la vitesse et le durcissement constant des règles et des accès pour l’auto deviennent absurdes. Pourquoi prendre la voiture quand tous les autres moyens de déplacement, y compris la marche, sont plus rapides ?
A cette vitesse, le vélo dit « musculaire » (sans assistance électrique) rivalise aisément. Le premier Parisien venu serait capable de tenir cette vitesse sans trop de difficultés. Pourquoi donc rester en voiture ? Vous avez alors, peut-être, la réponse à toutes nos questions : en profiter pour enfoncer un nouveau clou dans le cercueil de la voiture, notamment en ville.
Le piéton, cet être divin
A Strasbourg, la mairie est allée plus loin en donnant la priorité totale aux piétons, sur les vélos qui eux mêmes ont la priorité sur les véhicules. Jusque là, rien de très nouveau dans le Code de la route, mais la particularité des « zones de rencontre » (un nom au passage très absurde en crise sanitaire) fait que les piétons peuvent marcher sur la route librement.
Les automobilistes n’auront rien à dire. La raison évoquée est le fait de laisser plus d’espace aux piétons pour qu’ils ne soient pas les uns sur les autres dans les villes, et limiter les contacts. Aucun mot, en revanche, sur le risque accru d’accident du fait de la liberté donnée aux piétons, qui n’ont, au contraire des vélos, voitures, motos et camions, aucun code à respecter, et sont quoi qu’il arrive dédouanés en cas d’accident.
Dans tout ce cirque, on plaint vraiment les livreurs qui viennent acheminer des denrées et marchandises en ville. Et puis aussi les constructeurs automobiles, qui vont devoir à nouveau vendre des autos à des Français toujours plus découragés de conduire.