Luca de Meo, ex-patron de Seat, a été nommé au poste de directeur général chez Renault. Alors qu’il prendra officiellement son poste le 1er juillet prochain, l’italien fait déjà couler de l’encre avec son salaire, supérieur à celui de Carlos Ghosn et de Thierry Bolloré. Le plus ironique dans ce fait divers, c’est que Luca de Meo aurait « accepté de baisser sa rémunération fixe plus variable ».
L’homme qui est venu sauver Renault est prêt à tous les sacrifices. Selon plusieurs sources, Luca de Meo a accepté de baisser son niveau de salaire pour prendre le volant du groupe automobile français. Ainsi, ce dernier devra survivre avec une rémunération fixe annuelle de 1,3 million d’euros, pour un total pouvant dépasser 6 millions en fonction de ses performances (part variable), selon un document mis en ligne par Renault.
Détail du fixe et de la part variable de Luca de Meo
Salaire fixe : 1,3 million d’euros
Dans un premier temps, vous avez son fixe, d’un montant de 1, 3 millions d’euros et versé sur 12 mois, soit 3 561 € par jour samedi et dimanche compris. Excusez notre illustration, mais s’il venait à s’absenter 15 minutes en plein conseil d’administration pour faire une grosse commission, on parle ainsi « d’un appel de la nature » valorisé à plus de 25 euros. Plus sérieusement, et à titre de comparaison, le fixe de son prédécesseur Thierry Bolloré était de 900 000 euros, sans parler de celui du président actuel, Jean-Dominique Senard, avec « seulement » 450 000 euros par an pour vivre.
Salaire variable : jusqu’à 4,55 millions d’euros
Côté variable, plusieurs sources de rémunération viennent s’ajouter à son fixe. C’est le cas de sa prime sur objectif , basée sur des « critères quantitatifs et qualitatifs » (toujours selon Renault et AFP), qui peut atteindre 150% de la part fixe, soit 1,95 million d’euros.
Parallèlement, il existe un variable à long terme avec des actions, jusqu’à 75 000 par an. En se basant sur la valeur actuelle de l’action, de 34,50 €, cela pourrait représenter quasiment 2,6 millions d’euros. Ainsi, si vous comptez sur le fait que son arrivée pourrait faire progresser Renault, cela aurait un impact direct sur le coût de cette action, donc un variable encore plus important. Quand on sait que l’action a chuté de près de moitié depuis l’arrestation de l’ancien patron Carlos Ghosn, en novembre 2018, sa valeur ne peut que décoller.
Mettez toutes ces sommes bout à bout et vous obtenez un total de 5,85 millions d’euros sur une année.
Une rémunération loin d’être démesurée
Des polémiques sur la rémunération de Ghosn
Contraint par le gouvernement français d’accepter une réduction de sa rémunération en 2018, Carlos Ghosn avait vu son salaire fixe passer de 1,23 à 1 million d’euro de fixe, ainsi que 80.000 actions de performance contre 100 000 les années précédentes, soit un maximum théorique de 4,7 millions d’euros. Rassurez-vous, avant 2018, avec 1,23 million d’euros en fixe, sa part variable maximale de 180 % et 100 000 actions, ce total pouvait atteindre jusqu’à 7 millions d’euros.
Le patron de PSA a touché 7,6 millions en 2018
Celui qui est arrivé chez PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall) avec un « petit » salaire de 2,7 millions d’euros en 2014 (fixe et variable) a touché en 2018 plus de 7 millions d’euros.
Quand on sait que la rémunération moyenne effective pour les dirigeants de sociétés du CAC 40 se situe autour de 5,8 millions, le salaire de notre ami Luca de Meo n’est pas si irraisonnable. Reste à connaître l’exigence des conditions de performance du variable de ces derniers. Il faut que les actionnaires s’assurent qu’elles sont réellement exigeantes, ce qui n’était pas le cas pour Carlos Ghosn.
Source : AFP
La punchline Downshift
En France, plus qu’un autre pays, nous sommes très critique quand il s’agit de la rémunération d’autri. C’est l’un des mystères de l’univers… Alors inutile de vous focaliser sur ces chiffres et de descendre sur les ronds-points en espérant en gratter une miette, c’est un monde que vous ne connaîtrez probablement jamais.
Espérons seulement que Renault reprenne du poil de la bête grâce à Luca de Meo. Quand on voit comment il quitte Seat, cela est encourageant pour l’avenir de Renault. Seat n’est plus la marque qu’elle était il y a 10 ans. Elle a su profiter du savoir-faire Volkswagen et propose désormais des véhicules très qualitatifs, aussi à l’extérieur qu’à l’intérieur.