Mazda a prouvé à deux reprises ces derniers mois que la marque savait y faire en matière de style. Mais à force de vouloir faire du beau, Mazda a complètement oublié qu’une compacte ou un SUV avaient des place arrière ou un coffre.
A l’heure où tout se partage (technologies, moteurs, plateformes, intérieurs), et où tout devient raison, il faut saluer les efforts de Mazda. La marque persiste à faire son propre chemin, en développant ses propres solutions, et sans suivre la tendance, notamment sur le plan mécanique. Tout le monde fonce sur les petits moteurs turbo ? Mazda reste sur des quatre cylindres 2.0. Tout le monde fait des efforts pour agrandir les coffres et améliorer l’espace à bord ? Pas Mazda…
Mazda 3, belle, mais
Mazda vient de commercialiser sa nouvelle Mazda3 en France. L’auto fait appel à des moteurs 2.0, en diesel comme en essence, et on attend avec impatience l’arrivée du nouveau moteur Skyactiv X pour voir si le moteur thermique essence a encore de l’avenir. La précédente génération était déjà séduisante, celle-ci l’est probablement encore plus, à l’extérieur comme à l’intérieur. Mais c’est « dedans » que le bat blesse. Les places arrière sont difficiles d’accès à cause de la découpe du pavillon et des portes, et le coffre est tout bonnement minuscule pour une voiture de 4,46 mètres : 330 litres. C’est petit (61 litres de moins qu’une Clio 5 !), et c’est aussi ce qui prouve que mêler design et fonctionnalité est complexe.
Lors d’une ancienne visite d’un studio de design, nous avions constaté à quel point les attentes divergent au sein des départements. D’un côté, un designer qui veut de la liberté et dessiner des choses un peu plus osées, et de l’autre l’ingénieur qui lui renvoie son joli dessin en lui disant que ce n’est pas réalisable techniquement et que ça comporte trop de contraintes. Le compromis tend souvent à être en faveur de l’ingénieur. C’est pourquoi vous avez parfois de jolis concepts, et des voitures finales bien tristes (Skoda Scala, coucou !).
C’est un peu ce qui se passe avec cette Mazda 3 : elle a fait le choix du design, avec un long capot et un profil de coupé, mais derrière, pas de miracles, l’espace à bord est plus que compté. Et encore heureux que le moteur soit transversal et pas longitudinal, sinon imaginez un peu les dégâts sur la place à l’intérieur et le volume de coffre, qui se serait transformé en sac à dos (c’est d’ailleurs un des défauts d’une BMW Série 1, qui a un moteur longitudinal).
Mazda CX-30, encore un SUV, mais toujours la même recette
C’est le même problème avec le Mazda CX-30. Récemment dévoilé au salon de Genève, il fait étalage du savoir-faire de Mazda en matière de design. Le problème, encore plus avec un SUV censé être pour des familles, c’est que le coffre est à 430 litres, ce qui est tout juste correct pour la catégorie.
Evidemment, le CX-30 embarquera les nouveaux moteurs Skyactiv et la planche de bord redessinée de Mazda, ce qui sont deux bonnes choses, mais il ne pourra pas accueillir ses occupants aussi bien que les concurrents, qui ont moins des profils de coupé.
La question, du coup, pour Mazda, est la suivante : jusqu’à quel point le design peut-il suffire pour séduire un acheteur ? Le design seul peut-il lui faire oublier qu’il ne mettra qu’un sac à patates dans le coffre, et que les jouets des enfants, ça restera à la maison (qu’est-ce qu’ils nous embêtent ceux-là aussi !). Malheureusement, le design arrive souvent bien après le prix (toujours en tête), le choix du constructeur ou l’avis du conjoint. Et comme les nouvelles Mazda ont des tarifs plutôt élevés, les autos japonaises n’ont clairement pas les meilleurs arguments. Est-ce qu’on lest déteste pour autant ? Sûrement pas. En tout cas pas chez Downshift.