Entre janvier et novembre 2019, 3,6 millions de voitures neuves ont été immatriculées en Allemagne. Dont 55 Mercedes EQC.
Vous êtes probablement comme nous : vous avez déjà vu au moins une fois la publicité du Mercedes EQC, le premier SUV 100 % électrique de la marque allemande qui est déjà mal parti. Les livraisons ont débuté depuis plusieurs mois, mais l’EQC ne semble pas passionner les foules au pays d’Alerte Cobra et autoroutes à vitesse libre.
Selon les données du KBA, l’organisme officiel qui homologue les véhicules neufs et enregistre les données, 19 EQC ont été immatriculés en novembre, et seulement 55 depuis le début de la production, au printemps 2019. C’est peu, très peu, notamment vis à vis de l’Audi e-tron qui se vend dix fois plus, alors que ce n’est pas non plus la voiture la plus populaire du moment.
Pourquoi un tel échec ?
Le prix d’entrée de l’EQC est de 71 000 € en Allemagne. Malheureusement, c’est toujours le même problème avec les électriques : l’autonomie sur autoroute. La multiplication des bornes de recharge rapides améliore la situation mais « cache » le problème de fond de la voiture électrique d’une manière générale : le manque d’innovation dans le domaine des batteries. Chose qui se retrouve dans le monde de la téléphonie : pour avoir un smartphone endurant, il faut une grosse batterie, et donc un grand téléphone.
L’EQC ne déroge pas à la règle dans un pays où certains tronçons permettent de rouler à vitesse libre sur autoroute. Et forcément, c’est tout sauf indiqué pour une voiture électrique qui perd la plus grande partie de son autonomie à mesure que la vitesse augmente… Du coup, à 70 000 €, les acheteurs préfèrent encore se tourner vers un GLC AMG. Mais tout cela pourrait commencer à évoluer en 2020 avec la multiplication de l’offre électrique et le durcissement des normes européennes en matière de CO2.
Problèmes de production ?
L’autre raison de cet échec de début de carrière pourrait se trouver du côté de la production. Les constructeurs allemands ne sont pas des habitués de la voiture électrique et son introduction en usine chamboule tout. Les immatriculations faibles pourraient donc aussi s’expliquer par des délais de livraison extrêmement longs. Et encore faut-il rappeler que c’est l’équipementier ZF qui fournit tout le groupe motopropulseur de l’EQC. En clair, Mercedes dépend d’un fournisseur extérieur pour l’assemblage de son EQC.
C’est en tout cas là que l’on voit la force d’un Tesla qui a réussi, en une dizaine d’années, à produire des voitures électriques convaincantes en masse, à construire des usines dans le monde (Gigafactory aux USA, en Chine et bientôt en Europe) et à maîtriser l’environnement d’une voiture électrique (même si les débuts de la Model 3 ont été plus que laborieux).
Nous verrons du coup fin 2020 si les chiffres sont toujours aussi bas. Et si c’est le cas, nous pourrons clairement dire que l’EQC est un échec cuisant…
La punchline Downshift
Mercedes a réussi l’exploit de vendre moins d’EQC en 2019 que de Lamborghini Huracan ou d’Urus. Chapeau !