Chez Mercedes, il y eut de gros changements ces dernières années en matière de motorisation. Le V12 biturbo a malgré tout réussi à traverser les âges. Mais cette fois, c’est bien la fin pour lui.
Le V12 Mercedes AMG a longtemps été un paradoxe. Sur la plupart des modèles où il était proposé, ce bloc était finalement peu intéressant : trop lourd, beaucoup plus cher que le V8 pour un gain de performances finalement presque nul vis. Pourtant, les autos badgées « 65 AMG » (le label du V12 biturbo chez Mercedes) ont toujours eu quelque chose de spécial.
SL 65 AMG, CL 65 AMG, S65 AMG ou encore G65 AMG, tous ont en commun la présence de cet énorme moteur sous le capot. Dans ses dernières déclinaisons, il proposait 630 ch et 1000 Nm de couple (limité, souvent, pour éviter la rupture de la transmission). Cette mécanique diabolique, mais finalement plus civilisée que le V8, appartient désormais à un autre temps.
Adieu, V12
Ainsi, après l’arrêt de la Subaru WRX STI, c’est une autre création un peu « décalée » de l’univers automobile qui s’en va. Chez Mercedes, il a existé deux types de V12 : le bloc « non AMG », que l’on retrouvait notamment sur la S600, et le moteur AMG, présent sur toutes les version 65 AMG. D’une cylindrée de 6.0 litres et gavé par deux turbos, ce moteur entrait en concurrence avec le V12 BMW et le W12 Audi.
De nombreuses évolutions ont eu lieu, depuis le milieu des années 90, sur le V12 Mercedes, à tel point qu’il se retrouvera sous le capot des Pagani, dans une déclinaison extrême de plus de 700 ch.
Seulement voilà, ce moteur n’a plus d’avenir. Les normes environnementales auraient entraîné des dépenses trop importantes pour qu’AMG le maintienne au catalogue, d’autant plus que les acheteurs préféraient presque systématiquement les moutures « 63 AMG » à moteur V8, bien plus légères, agiles, et surtout bien, bien moins chères…
Il n’y aura plus de V12
Le patron d’AMG a confirmé au Mondial de Paris que le V12 bitrubo était sur sa fin. Et n’espérez pas revoir un tel moteur chez Mercedes : il n’existera plus. AMG préfère se concentrer sur des six et huit cylindres, moins gourmands et surtout beaucoup plus légers et facile à caser sous un capot et à refroidir.
Nous avons, aujourd’hui, une petite pensée pour les acheteurs de Classe S65 AMG (ou SL 65 AMG), qui ont dépensé largement plus de 200 000 € pour s’offrir les services du douze cylindres. Et qui vont revendre leur auto 30 000 € cinq ans plus tard. Ces gens là font partie du club très fermé des propriétaires ayant eu les pires décotes au monde. Bravo, vous avez perdu l’équivalent d’un appartement en peu de temps. Mais bon, vous avez eu un V12 biturbo…