Alors que la norme Euro 7 arrive à grands pas, certains constructeurs Européens commencent à montrer leur appréhension. La France juge elle aussi qu’une norme trop stricte pourrait mettre en péril son industrie automobile. Des négociations sont donc en cours pour tenter de sauver les meubles.
La norme Euro 6 avait été mise en place en 2015, obligeant alors les marques à réaliser d’énormes investissements pour développer et mettre à jour leurs moteurs thermiques, afin de les rendre moins polluants. Six ans après, on commence déjà à parler de la prochaine étape, la norme Euro 7 donc, dont l’entrée en vigueur est prévue pour 2025. Sans surprise, cette dernière serait bien plus stricte en matière d’émissions polluantes, avec des seuils encore abaissés, à tel point que les jours du moteur thermique pourraient bien être comptés.
Les constructeurs seront peut-être rassurés qu’ils ne sont pas les seuls à s’inquiéter à l’approche de cette nouvelle norme. Dans une interview donnée dans le Figaro, Bruno Le Maire, ministre de l’économie en France, a montré son désaccord en déclarant « Certaines propositions qui circulent sont excessives. Nos constructeurs ne pourront pas suivre. ». L’Allemagne s’est également montré défavorable à ces mesures trop drastiques.
A l’heure actuelle, aucun texte de loi officiel n’a été publié. Les grandes lignes directrices ne sont en fait que des recommandations émises par un consortium de laboratoires mandatés par la commission Européenne, dans le but de travailler sur cette future norme Euro 7 censée arriver en 2025. Or, quatre ans équivalent à une poignée de secondes pour le monde automobile, qui doit déjà commencer à se préparer pour répondre aux mieux aux exigences écologiques et environnementales de demain. Malheureusement, dans l’état actuel des choses, ces exigences semblent tout bonnement exclure toute trace de motorisation thermique.
Le patron de Stellantis, Carlos Tavarès, s’est récemment exprimé sur le sujet. « La norme Euro 7 va au-delà des simples règles de la physique. Elle rendrait tout simplement impossible la poursuite de la fabrication de voitures thermiques ». Mettre au rebus des moteurs ayant nécessité de lourds investissements il y a à peine 5 ans n’aurait pas de sens, mais aurait à l’inverse de lourdes répercussions économiques pour les constructeurs. Heureusement, les critiques répétés des divers acteurs du milieu automobile et la mobilisation de la PFA (plateforme automobile) semble commencer à porter ses fruits. C’est du moins ce qu’indique nos confrères de Journal Auto, qui affirment que la France serait en passe d’obtenir gain de cause.
Des assouplissements seraient à prévoir, avec notamment une tolérance entre les mesures réalisées sur le banc et la réalité, qui peut dépendre à la fois des conditions météorologiques, et du type de route empruntée. Une voiture, quelle qu’elle soit, rejette plus ou moins d’éléments polluants selon si elle est en ville, sur l’autoroute ou encore à la montagne. En revanche, les seuils d’émissions d’oxydes d’azote et des autres polluants seront bien abaissés comme prévu initialement.
C’est un premier pas de fait dans la bonne direction, mais il reste encore pas mal de travail pour que cette norme Euro 7 ne mette pas à genoux le monde de l’automobile. Le simple fait que le gouvernement aille, pour une fois, dans le même sens que les marques, est un signe plutôt encourageant. Par ailleurs il se murmure que la norme Euro 8 serait déjà en cours d’étude, et qu’elle privilégierait les déplacements en carriole ou à dos de poney…