A une certaine époque, PSA (et surtout Peugeot) a tellement aimé le diesel que le groupe français avait carrément travaillé sur des records de vitesse avec un brûleur de gazole. Retour sur la 404 à bulle, celle qui a fortement contribué à la popularité de ce moteur.
Par deux fois, entre les années 50 et l’an 2000, le gouvernement français a fait un « cadeau » fiscal au Diesel. La première pour aider les professionnels (routiers, agriculteurs), et la seconde pour écouler le stock de carburant alors que le nucléaire se développait à grande échelle en France, et qu’il restait des millions de litres de gazole à écouler. Certains constructeurs ont clairement « aidé » à rentre ce carburant populaire, allant jusqu’à le proposer sur des citadines. Parmi eux : Peugeot, qui, dès les années soixante, lance le moteur « Indenor » XD sur la 404. Un moteur qui terminera sa carrière dans les années 90…
A fond en 403 diesel
Au milieu des année 60, Peugeot prépare une drôle de 404. Le diesel sur les modèles particuliers est encore rare à cet époque (le moteur Diesel est plutôt réservé aux engins de chantier, camions et véhicules agricoles), mais le constructeur au lion compte bien prouver que la technologie a du sens sur la voiture de tous les jours.
Ainsi naquit la 404 « Record ». Un engin qui aurait pu figurer dans une BD, mais qui était bien réel. Le bloc XD est utilisé dans une 404 cabriolet transformée en monoplace, avec une bulle pour le conducteur, histoire de tirer profit des avantages aérodynamiques.
Peugeot utilisa deux versions du bloc XD : un 2.1 et, par la suite, un 2.0, dont les puissances n’excédaient pas les 70 ch. Rappelons qu’à cette époque, le turbo était un nom inconnu, et que les blocs diesels étaient atmosphériques, sans traitement antipollution (attention aux rejets de ces autos, cancer assuré en une heure chrono).
Peugeot parvient à effectuer environ 5000 km à 160 km/h de moyenne sur trois jours de roulage avec cette 404 « Record ». Au total, la marque au lion bat de nombreux records et parvient à montrer au public que le moteur diesel est fiable, tout aussi performant que l’essence (enfin, presque…), et intéressant pour le quidam.
Un scandale, et bye bye le diesel
Principalement grâce à Peugeot (et Mercedes), le Diesel a donc connu un énorme essor en Europe au fil des décennies, pour atteindre quasiment les 80 % de parts de marché chez les véhicules neufs au milieu des années 2000.
Et puis, un jour, un certain Martin Winterkorn, alors patron du groupe Volkswagen, met la pression sur ses équipes pour sortir des moteurs TDI capables de passer les normes et les tests d’homologation dans la hâte, sans travail de fond et gros investissements, et sans rogner sur les performances. L’équation impossible à résoudre. Il se passa ce qui devait arriver : les ingénieurs, qui ne sont pas non plus des faiseurs de miracles, ont dû jouer avec les lois (visiblement avec l’accord de certains responsables), et Volkswagen s’est fait attraper aux Etats-Unis.
30 milliards de dollars et 4 ans plus tard, le diesel a perdu toute sa popularité, tombant à moins de 40 % des immatriculations neuves. Il est toujours très important en occasion, mais c’est une autre histoire. Et comme une sorte de symbole : désormais, Peugeot fait la publicité de l’électrique. La dernière fois que Peugeot mettait en avant une technologie, c’était effectivement le diesel… et l’on voit aujourd’hui ce qu’il en est advenu.