Que ce soit pour les voitures classiques comme pour les sportives, les données de puissance ne cessent d’augmenter. Les poids, en revanche, ne sont pas à la baisse. Les constructeurs automobiles ont choisi depuis bien longtemps. Mais ce n’est pas entièrement leur faute.
A la fin des années 70, une Golf GTI affichait 780 kg sur la balance pour 110 kg. 45 ans plus tard, vous pouvez presque doubler ces deux chiffres, et au final, le rapport poids/puissance n’a guère évolué. Les performances, évidemment, ont largement accru (meilleurs moteurs, boîtes, pneus…), mais il y a quelque chose qui cloche dans le monde automobile : la course à la puissance.
Les 300 ch sont devenus tellement ringards
Il y a dix ans, les 300 ch étaient réservés aux moteurs six cylindres, et aux grosses autos. Mais petit à petit, des sportives de « grande diffusion » ont reçu des moteurs suralimentés de plus de 300 ch. Honda Civic Type R, Ford Focus RS, Audi S3/RS3 et Mercedes A45 AMG, toutes ont joué à la course à la puissance.
Et le problème, aujourd’hui, c’est qu’une marque qui voudrait sortir une compacte sportive ferait mieux de proposer au moins 300 ch sur le papier, sans quoi la comparaison sera inévitablement faite… même si l’auto en question est aussi performante que ses concurrentes.
Et ça ne touche pas que les sportives. Qui aurait cru il y a vingt ans que 180 ch seraient une puissance banale pour la voiture de monsieur tout-le-monde ? Probablement personne. C’est pourtant ce que sort un 2.0 HDI chez Peugeot.
Des problèmes de poids aussi pour les autos
Les soucis de poids, ça n’arrive pas qu’aux être humains qui mangent mal. C’est aussi le problème de nos automobiles aujourd’hui.
Et c’est la même histoire avec les sportives. Une Golf GTI aujourd’hui tourne autour des 1500 kg, une Mégane RS est à peine en dessous, et ne nous citez pas la Peugeot 308 GTI : la marque française a longtemps « grugé » les tests de poids sur ses modèles en faisant peser la version d’accès dépouillée, avec le plus petit moteur, sans options. Bref, dans la réalité, une toute autre histoire, similaire à la concurrence.
La faute aux constructeurs ?
On aurait envie de répondre « oui et non ». Oui, parce que d’un qu’un concurrent ose mettre la barre un peu plus haut, il faut tôt ou tard que ses rivaux suivent. Si Renault Sport avait sorti une Mégane 4 RS de 250 ch, mais avec 300 kg de moins, pensez-vous réellement qu’elle aurait pu rivaliser dans les ventes ? Pas si sûr.
« Non », parce que les constructeurs doivent composer avec des normes toujours plus dures. Les assistants de conduite deviennent désormais obligatoires, il faut des filtres à particules sur tous les moteurs, et les voitures deviennent de plus en plus grosses. Du coup, quand un constructeur communique sur le fait qu’il emploie de l’aluminium sur une auto, on a tendance à en rire puisque ça compense tout juste la prise de poids à cause de tous les éléments cités plus haut.
Alors que faudrait-il ? Peut-être des normes (Euro NCAP, Europe…) moins strictes en matière de sécurité. Un volant, un bon ABS/ESP, des pneus en bon état, une instrumentation complète et ça suffit ! Surtout dans une sportive… Nul besoin d’aides à la conduite en tout genre (les yeux, c’est fait pour regarder la route, pas un écran), de simulateur de bruit moteur dans l’habitacle, de réglages électriques dans tous les sens ou de 29 haut parleurs. En ce sens, Alpine est bien l’un des seuls constructeurs à avoir tenté récemment de faire le chemin inverse : limiter la puissance, mais aussi le poids. Dommage que d’autres n’aient pas suivi, d’autant plus que ça permettrait de faire baisser les consommations.
Article mal documenté : la nouvelle Kia Proceed dans sa version la plus puissante pèse 1363 kilos avec les fluides !
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