Les prix des carburants continuent d’augmenter depuis le début du conflit en Ukraine, mais on assiste depuis quelques jours à un phénomène encore jamais vu. Le diesel est maintenant plus cher que le sans plomb, on vous explique pourquoi.
C’est quelque chose qui n’était pratiquement jamais arrivé. Une seule fois le diesel était passé au-dessus de l’essence, c’était fin 2018 alors que la crise des gilets jaunes faisait rage. Les choses étaient par la suite revenues à la normale, et tout allait bien depuis. Mais Poutine a déconné, et voilà que tout est à nouveau chamboulé : le prix du gaz a monté, et les carburants n’ont jamais atteint de tels tarifs. Et non seulement ils sont chers, mais le prix du diesel a même dépassé celui du sans plomb, le litre atteignant par endroits plus de 2,40€. Mais comment expliquer une chose pareille? D’autant que l’essence est taxé d’environ 10 centimes de plus que le diesel !
Un quart du diesel européen vient de Russie
La réponse à cette question se trouve à seulement quelques centaines de kilomètres de chez nous, à Rotterdam plus précisément. C’est là-bas que sont fixés les prix de l’essence, du diesel ainsi que du pétrole brut, et ce pour toute l’Europe. Le marché est en proie à une incertitude grandissante quant à un possible embargo visant le diesel Russe. Les acheteurs sont donc progressivement en train de l’abandonner, pour anticiper une éventuelle interdiction de le vendre par la suite. Ils se tournent vers du provenant d’Amérique du Nord et du Moyen-Orient. Et comme toujours, une demande de plus en plus forte fait obligatoirement grimper les prix.
Pour que vous vous rendiez bien compte de la situation, sachez qu’un quart du diesel utilisé en France vient de Russie. On ne parle donc pas de quelques litres, mais bien d’une quantité faramineuse de barils.
Interrogé à ce sujet sur Europe 1, le Président du l’Union Française des Industries Pétrolières (Ufip), Olivier Gantois, a déclaré : « Aujourd’hui, dans le prix du baril à 130 Dollars, il y a à peu près 35 Dollars qui viennent de la crise en Ukraine, et en particulier d’une anticipation d’un embargo éventuel ». Cela montre bien à quel point ce conflit impacte considérablement l’industrie pétrolière, et par conséquent le secteur automobile. Olivier Gantois se montre également prudent concernant les évolutions possibles des prix, affirmant que si le cours du baril continue de monter, les tarifs à la pompe suivront bien évidemment.