Honda nous a laissé le temps d’une demi-journée essayer la toute nouvelle « e ». Il s’agissait d’un prototype proche de la série, assez, en tout cas, pour en tirer une première leçon avant le bilan définitif à l’automne. Fanboys, asseyez-vous, et faites contrôler votre tension artérielle.
Quand on vous parle de Honda, vous imaginez certainement tout un tas de choses : des moteurs qui hurlent à 9000 tr/mn, des motos, des moteurs de bateaux, des fanboys radicaux ou encore des tondeuses (à gazon, pas à cheveux)… mais probablement pas une voiture électrique. Pourtant, il va falloir s’y faire, Honda s’apprête à commercialiser cette « e » qui sera un premier pas vers un nouveau futur pour la marque.
On ne va pas se mentir, ça reste un premier coup d’essai. Pour l’instant, Honda joue la transparence en annonçant que cette électrique est la seule au programme et que d’autres modèles « pourraient » suivre, mais sans grande conviction. Honda fait donc preuve de prudence sur ce coup là, et si la marque n’hésitait pas à être pionnière en matière de mécanique thermique (VTEC…), elle ne peut pas en dire autant de l’électrique où elle est bien en retard.
Où est passé le look 205 GTI/Lancia Delta/VW Golf 1 GTI ?
Le problème bien souvent dans l’automobile, c’est le passage du concept à la série. Et sur cette Honda e, c’est effectivement un thème épineux puisque le côté musclé et trapu du concept Urban a presque totalement disparu. En fait, c’est un peu le même souci qu’avec la Twingo 3, qui avait été séduisante en illustration, puis bien plus triste en version définitive.
Trop haute, moins large, avec des hanches moins marquées et des surfaces vitrées plus grandes, la Honda e est passée de Matt Damon ou Georges Clooney à un acteur français : elle n’est pas nécessairement devenue moche, mais elle perd en charisme, paraît plus fade et plus plate. Un peu quand tu sors d’une bonne séance de ciné devant un Terminator ou un Expendables, et que tu passes la soirée suivante devant un Disney à la maison avec le chat et toute la petite famille : c’est toujours sympa (faut vite le dire, malgré tout), mais c’est quand même nettement moins punchy et savoureux.
Heureusement, on ne fait pas le même constat à l’intérieur où c’est le gros choc visuel. L’écran panoramique Mercedes ? C’est pour les petits joueurs. La marque nippone a mis le paquet sur cet affichage de près d’un mètre de large ! La console centrale, très épurée, est composée de plusieurs boutons dont celui du mode de conduire (Normal ou Sport), tandis que l’on retrouve quelques prises (USB, HDMI) à l’avant.
Notons également la présence d’une prise 220V, ce qui peut s’avérer utile dans certaines situations. Les sièges sont moelleux et maintiennent plutôt bien, même s’il faudra confirmer tout cela sur route dans les prochains mois…
Comment ne pas passer, toujours à bord, à côté de ces écrans dans les coins de la planche de bord ? D’une excellente définition, ils retranscrivent ce qui se passe… dans les rétroviseurs caméras, qui ne sont pas des gadgets puisqu’ils seront de série sur la version définitive, qu’on découvrira en octobre ! Bon, on doit quand même vous l’avouer, on a eu un peu de mal à s’y faire : non pas qu’on soit réticent à la technologie et à la modernité, mais on a encore un côté Jean-Michel « je regarde par la fenêtre » pour checker dans le rétroviseur. Manque de bol, sur la « e », c’est à l’intérieur qu’il faut regarder.
Un mot également sur les places arrière : l’assise est un peu « basse » (la faute aux batteries qui surélèvent le plancher de l’auto…) ce qui fait que vous le fessier presque plus bas que les genoux une fois assis (un peu comme quand tu fais « popo » en pleine nature, accroupi, tu vois la position…?), et donc, les hanches trop fléchies. En clair, ce n’est pas l’idéal en matière de posture, et ça peut vite devenir fatigant sur de longs trajets (même si la « e » n’est pas faite pour ça…). La banquette arrière peut toutefois accueillir cinq personnes assez facilement grâce à l’absence de tunnel de transmission/passage de ligne d’échappement.
Propulsion, 150 ch
Ah ! Avouez que ce titre de paragraphe vous fait frétiller… En effet, le seul moteur électrique situé à l’arrière entraîne les roues les plus proches avec 150 ch et plus de 300 Nm de couple. Mieux encore : la Honda e affiche une répartition des masses de 50/50… En mode Sport, on sent bien les vives relances, mais on ne passe pas à côté des 1500 kg de la bête : et c’est là, le principal problème des voitures électriques aujourd’hui. Le poids est un ennemi que les constructeurs tentent de combattre, en vain (la faute aux batteries, encore une fois). La décision de Honda d’avoir limité la capacité des batteries est donc la bonne, selon nous…
A l’usage, la Honda e montre déjà de belles choses, même si nous avons dû nous contenter d’un essai sur une mini piste au bitume parfait. Sachez d’ores et déjà que la japonaise offre un rayon de braquage minuscule de 4,3 mètres. Ajoutez à cela un couple généreux et l’absence de rétroviseurs massifs, et vous avez probablement là l’une des voitures les plus agréables en villes à l’heure actuelle.
Les batteries, de 35,5 kWh, devraient donner droit à environ 200 à 250 km d’autonomie (chiffres en conditions réelles). C’est peu, mais c’est surtout largement suffisant pour le quotidien, et ça permet de rester sur des batteries qui ne sont pas trop grandes en capacité, et donc, forcément, plus faciles à recharger. Comptez ainsi 30 minutes sur une borne rapide pour récupérer 80 % d’autonomie !
Trop chère ?
On ne connaît pas encore le prix de cette Honda e, mais il devrait être supérieur à 30 000 €, hors bonus. Cela commence à faire un joli budget pour une auto qui ne pourra être que secondaire dans le foyer, puisqu’elle n’est pas taillée pour les longs trajets. Trop chère ? Difficile à dire. Si vous êtes un citadin ou que vous vivez près d’une grande ville, et que lors des départs en vacances, vous louez un véhicule ou bien partez à l’étranger, la Honda e pourra suffire en « daily« . Sinon, il faudra probablement considérer un autre véhicule, de type diesel/grande berline/break pour avaler les kilomètres sur autoroute.
Heureusement, Honda aurait dans l’idée de sortir une deuxième déclinaison moins puissante, de 130 ch, et donc forcément moins chère. Mais sera-t-elle sous la barre symbolique des 30 000 € (soit 24 000 €, maximum, bonus compris) ? Nous ne le savons pas encore.
Décidément Honda qui part d’un concept génial a raté la transformation pour sortir une voiture au look quelconque ! Ils pourraient pas débaucher un vrai désigner ? En france ? En Allemagne ?
J’ai peur que les électriques dans une première phase exploratoire passent par ce genre d’exercice…
Honda a prouvé dans un passé récent que les designers (S2000, Civic) n’avaient pas grand-chose à envier à la concurrence fusse-t-elle japonaise ! Toyota N -ème version de cette magnifique Prius., par ailleurs excellente sur le plan fiabilité.
Le coupé C-HR lui « roule un peu les mécaniques »
La BMW I3 n’est pas plus excitante, intérieur qui doit déstabiliser la clientèle habituelle.
Tesla vu les prix proposés ne joue pas dans le même créneau !
Honda vise la citadine électrique et fait très basique.
Avec la NSX je ne crois pas que l’on puisse leur opposer le même genre d’argument. Le prix n’est pas comparable
Tous les constructeurs se heurtent au souci qu’est le poids d’une batterie qui soit à la hauteur d’une autonomie attendue.
Pour info si mes souvenirs sont bons il doit y avoir 5 centres de design Honda à travers le monde.
« »La banquette arrière peut toutefois accueillir cinq personnes assez facilement grâce à l’absence « »
Sérieusement ? Il y a plus de place que dans un classe g???