Depuis le début de l’année 2021, une nouvelle mesure a été mise en place à l’insu de nombreux automobilistes : tous les véhicules neufs sont désormais équipés d’un dispositif de surveillance appelé OBFCM (On Board Fuel Consumption Monitoring). Ce système permet à l’Union européenne de recueillir diverses données, notamment sur la consommation de carburant des véhicules, afin de les comparer aux normes officielles.
Ces informations sont recueillies de manière anonyme, principalement lors des révisions régulières, bien que certains modèles puissent également les transmettre à distance. Un récent rapport a été publié pour évaluer les premiers résultats de cette collecte de données. Il a révélé que les véhicules hybrides rechargeables consommaient beaucoup plus de carburant dans la réalité que ce qui était annoncé selon le cycle WLTP. Une suprise ? Pas vraiment… Cependant, les voitures essence ou diesel ne sont pas exemptes de reproches pour autant.
Des écarts très importants par rapport au cycle WLTP
Selon le rapport, les véhicules fonctionnant au diesel consomment 18,1% de plus que ce qui est indiqué dans les documents d’homologation. Pour les véhicules essence, cet écart s’élève même à 23,7 %. Bien que ces chiffres soient bien en deçà des +252 % enregistrés pour les hybrides rechargeables, ils demeurent significatifs.
- Essence : 7,89 l/100 contre 6,38 l/100 annoncés (+23,7%)
- Diesel : 6,88 l/100 contre 5,82 l/100 annoncés (+18,2%)
- PHEV (hybride) : 5,94 l/100 contre 1,69 l/100 annoncés (+252%)
De plus, les émissions moyennes de CO2 des voitures essence et diesel s’élèvent à 180,3 g/km, contre les 148,8 g/km si le cycle WLTP avait été strictement suivi. Cette disparité est considérable. Le rapport souligne également que « l’écart est particulièrement notable pour les véhicules lourds, tels que les SUV ou les modèles de luxe, dont les émissions sont déjà nettement supérieures à celles des autres véhicules ».
L’Europe savait…
Quoi qu’il en soit, l’Europe évite de sonner l’alarme, notant que la disparité actuelle est environ deux fois moindre que celle observée avec l’ancien cycle NEDC. Bien que les consommations réelles n’aient pas été aussi surveillées lors de l’utilisation de ce protocole obsolète, diverses études avaient déjà mis en lumière un écart croissant entre les mesures officielles en laboratoire et la réalité quotidienne des conducteurs. En effet, un rapport datant de 2017 mentionnait une différence de consommation moyenne de 40 %. Le passage au cycle WLTP a donc marqué une nette amélioration dans ce domaine. L’Union européenne souligne même que l’écart actuellement constaté était prévu, du moins pour ce qui est des moteurs essence et diesel.
Source : Commission européenne