Il fallait s’y attendre : ces modèles étaient déjà sur la sellette, mais avec la crise et les difficultés de Renault ces derniers mois, les Scénic, Espace et Talisman seront arrêtées, et n’auront pas de renouvellement.
Nous vous annoncions déjà l’an dernier l’arrêt des versions diesels du Scénic, Kadjar et potentiellement d’autres modèles. Entre temps, de l’eau a coulé sous les ponts, et Renault a subi des difficultés : résultats en berne, modèles qui se vendent moins bien que la concurrence, problèmes pour les renouvellements. La crise du Covid-19 a eu raison de certaines décisions : selon l’annonce officieuse du jour par certains de nos confrères, Renault va mettre à la retraite anticipée trois modèles.
Précurseur un jour, vieillot le lendemain
L’Espace faisait partie de ces autos avant-gardistes pour Renault qui avait révolutionné le genre dans les années 80 avec la première génération. De nombreuses solutions avaient alors donné des idées aux autres constructeurs qui avaient emboité le pas avec des monospaces. Malheureusement, depuis le milieu des années 2000, le monospace n’a plus la cote, la faute à son « ami » SUV, qui lui a piqué toutes ses parts de marché.
Le Scenic va rejoindre l’Espace au cimetière des modèles défunts au losange dans les prochains mois, puisque Renault ne renouvellera pas ce modèle, qui avait été lui aussi précurseur dans les années 90. Mais ce n’est pas tout, puisque la Talisman fait, elle aussi, partie des évictions !
Le but est de se concentrer uniquement sur les modèles qui se vendent (vous l’aurez deviné, les SUV). Mais la réduction de l’activité sur les modèles « essentiels » n’est jamais une bonne nouvelle : c’est parfois le début d’une période d’austérité qui peut faire mal, et surtout des ravages dans les autres domaines, comme le véhicule à usage « plaisir ».
Il faut ajouter à cela le renouvellement de la Mégane : certains annoncent qu’elle deviendrait un crossover, changeant ainsi sa configuration. Clairement, cela illustre la voie que souhaite suivre l’Alliance : Nissan, de son côté, compte réduire ses coûts et économiser 2,5 milliards d’euros, notamment en ne produisant plus que des SUV en Europe.
Alpine, Renault Sport ?
Pour l’instant, les projets chez les deux entités ne semblent pas menacés, mais avec la crise actuelle au Groupe Renault, l’avenir d’Alpine est empreint de mystère. Le constructeur ne pourra survivre sur le long terme uniquement grâce à l’A110, et la venue d’un second modèle semble traîner. Là non plus, ça n’est pas bon signe.
Pour Renault Sport, la donne est légèrement différente puisqu’il y a aussi les engagements en compétition qui occupent les équipes. Mais avec une Mégane R.S qui a droit à un malus très élevé et une Clio R.S possiblement abandonnée, ça ne respire plus vraiment la même motivation qu’il y a 20 ans…