Cela fait maintenant plusieurs semaines que vous entendez parler de la fameuse « Renaulution », contraction de Renault et de révolution. Luca De Meo avait en effet annoncé sa volonté de faire prendre un virage décisif à la marque au losange. Et c’est ce Jeudi 14 Janvier que les annonces officielles sont tombées, révélant un calendrier très chargé pour les années à venir. On vous synthétise tout ça, histoire que vous soyez au courant de tout ce que mijote Renault.
On aura rarement vu un constructeur monopoliser à ce point l’attention des médias automobiles, et c’est une bonne chose pour Renault. C’est d’ailleurs la première conséquence des nombreuses annonces faites par De Meo. Mais au-delà de cela, le menu proposé par le nouveau PDG de la marque met l’eau à la bouche. Le chef propose donc en entrée une profonde refonte de la gamme, suivie par un plat de résistance composé d’électrification accélérée. Et s’il vous reste de la place pour le dessert, vous aurez droit à une optimisation des coûts et de l’outil industriel. On décortique le menu pour vous, c’est parti.
Nouveau logo Renault
Et ça commence avec le changement de logo. Le losange reste, mais reprend les codes du logo adopté par Renault au début des années 1970. Les changements de logo ont été assez nombreux ces dernières années, notamment parce-que cela permet aux marques de se créer une nouvelle identité et, dans certains cas, de se racheter une image de marque plus vertueuse. Dans le cas de Renault, le choix de ce logo au style néo-rétro n’est pas anodin, Luca De Meo ayant prévu de faire revenir d’anciens modèles phares de la marque.
Retour de la R5
L’une des annonces les plus importantes, c’est bien celle-là. Nous vous le disions plus haut, Renault va ressusciter une véritable icône, la R5. Préfigurée par la Renault 5 Prototype, la R5 se présentera sous la forme d’une citadine électrique abordable, et le concept présenté ce jeudi 14 Janvier est très alléchant. Esthétiquement très proche de la R5 traditionnelle, la version de série est attendue pour 2023. A terme, elle pourrait même remplacer l’actuelle Zoé. Ce choix de remettre une icône du passé au goût du jour n’est en soi pas une surprise. N’oublions pas que c’est Luca De Meo qui avait ressuscité la Fiat 500, dont le succès n’est plus à démontrer.
Alpine : nouveautés électrifiées
Alpine a également fait l’objet d’annonces très attendues. Luca De Meo a confirmé ce que nous pressentions, la marque va subir de profonds changements dans les années à venir. La gamme va donc accueillir de nouveaux modèles, parmi lesquels un crossover, une petite sportive ainsi qu’un coupé sportif conçu en collaboration avec Lotus. L’ensemble de la gamme Alpine n’échappera évidemment pas à l’électrification. Par ailleurs, le réseau de distribution de la marque devrait s’étendre dans les prochaines années. Rappelons également qu’Alpine bénéficiera dès cette année d’une visibilité exceptionnelle, le team Renault F1 ayant été rebaptisé Alpine F1 Team. Avec ses ambitions de podiums réguliers, et le retour de Fernando Alonso, l’écurie ne devrait pas manquer de briller cette saison.
Nouveautés Dacia
Le logo de Renault n’est pas le seul à changer, celui de Dacia va aussi y avoir droit. Le changement est d’ailleurs bien plus radical que pour le losange. La marque a présenté le concept Bigster, annonçant l’arrivée prochaine d’un crossover familial. Dacia et Lada vont également être réunis, afin de faire naître de futurs projets utilisant les mêmes plateformes. La marque Russe, de son côté, pourra également faire renaître le célèbre Niva, par le biais d’un 4X4 doté de vraies aptitudes en off-road (Boîte courte, garde au sol…).
Mission rentabilité
L’aspect financier va également être l’un des fers de lance de la stratégie de Luca De Meo. L’objectif principal est bien entendu d’améliorer la rentabilité de la marque, notamment en faisant grimper la marge opérationnelle à 3% en 2023, et 5% en 2025. Cette stratégie consiste aussi à réduire les coûts fixes de 3 milliards, et ce avant 2025. L’intervention des patrons de Nissan et de Mitsubishi lors de la conférence a également montré que Luca De Meo considère essentielle l’alliance dont la marque Française fait partie, et qu’il compte bien entretenir les liens qui unissent ces marques.
« Renaulution » : En résumé
Pour résumer, la stratégie de De Meo tient en trois grandes étapes : la résurrection jusqu’en 2023, puis la rénovation jusqu’en 2025, et enfin la révolution. Cette dernière étape consistera à « faire pivoter le modèle économique vers la technologie, l’énergie et la mobilité, pour se positionner comme précurseur dans la chaîne de valeur des nouvelles mobilités ». Luca De Meo va donc mettre en place l’entité « Mobilize », qui se concentrera sur l’allongement du cycle de vie des modèles, mais aussi sur les nouvelles mobilités et sur l’économie circulaire. Dans cette optique, l’usine de Flins sera réorganisée en « Re-Factory », et pourra apporter des mises à jour, aussi bien techniques qu’esthétiques, dans le but de faire perdurer certains modèles. Tout cela fera partie d’un projet baptisé « Un million de kilomètres ».
Les années à venir s’annoncent extrêmement chargées, aussi bien pour Renault que pour les autres marques du groupe. L’électrification est évidemment au cœur du plan de Luca De Meo, comme on pouvait s’y attendre compte tenu du contexte écologique actuel. Mais l’automobile sportive n’est pas morte pour autant, la collaboration entre Alpine et Lotus en est bien la preuve. Espérons en tout cas que cette stratégie parviendra à replacer Renault au premier plan.