A l’occasion de la 87e édition des 24 heures du Mans, et pour la dernière participation de Ford à la célèbre course d’endurance française, la division France du constructeur de Détroit a tenu à nous y inviter afin de partager ce beau moment de sport automobile. Voici notre bilan de « l’expérience Le Mans ».
Tout le monde peut regarder les 24 heures derrière son écran, mais vivre la course sur place c’est autre chose. Des coulisses d’une écurie Ford à quelques visites et accès privilégiés, on vous fait revivre cette 87e édition des 24 heures du Mans à travers nos yeux.
Sommaire (cliquable)
Mais avant de vous rapporter notre expérience, pourquoi ne pas mêler l’utile à l’agréable ? En marge de l’invitation de Ford France pour suivre les 5 voitures évoluant cette année aux 24 heures du Mans, nous avons pris les clés d’une Focus ST-Line pour nous rendre puis repartir de cette course mythique. Avec déjà quelques kilomètres effectués l’année dernière au Castellet, ce complément d’expérience au volant de la compacte nous permet enfin de vous donner un avis ferme, transparent et surtout sans langue de bois.
Essai de la Ford Focus ST-Line 150 BVA8 : le compromis
La majorité d’entre nous rêve d’une Megane RS, mais finira par acheter une Megane GT-Line. La majorité d’entre nous sommes prêts à attendre une déclinaison GTi de la 308, mais notre raison nous conduira à nous rabattre sur une 308 GT-Line. C’est la vie. Beaucoup d’entre-nous parlons, mais changeons d’avis face à la raison, votre budget ou encore à un(e) conjoint(e) malheureusement pas dans le même délire que vous…
Chez Ford, bien que la nouvelle Focus ST accompagnée de ses 280 ch et 420 Nm de couple puisse vous faire du pied, avez-vous vraiment envie de secouer votre famille et/ou payer plus de 7000 € de malus (7073 €, avec 179 g/km de CO2) ? Par chance, nous avons essayé la Focus ST-Line, une version avec un bagage esthétique tout aussi sportif, mais avec un confort à bord supérieur pour un usage daily.
Disponible en 150 ou 182 ch grâce à un 3 cylindres EcoBoost, vous aurez largement ce qu’il faut pour être le roi du dépassement sur autoroute grâce à une accélération bien linéaire, ou pour calmer Jean-Kevin VTEC avec sa ligne inox montée sur sa Civic EG4 rincée. En ville, sur départementale et route de campagne, on aurait pu s’attendre à un peu plus de dynamisme de la part du 1.5L, mais là réside le compromis dont nous vous parlions dans le titre de cet essai… Toutefois, mention spéciale au châssis, très équilibré et doté d’une suspension rabaissée de 10 mm.
La qualité perçue de l’intérieur est largement supérieure à l’ancienne génération. Sans pour autant décrocher la palme du plus bel intérieur comparé à certaines de ses concurrents premium actuelles, elle reste dans la veine de ce qu’un automobiliste attend d’une compacte débutant à 19 550 €. La Focus ST-Line se rattrape surtout sur l’ergonomie de cet intérieur ainsi que son bagage technologique. Nous nous lasserons jamais de l’Active Park Assist 2, lui permettant de se garer toute seule, ou encore de son mode de conduite autonome de niveau 2 capable de vous maintenir dans une voie et de gérer le freinage ainsi que l’accélération.
Grid walk d’avant course
Samedi 15/06 – 13h50. Tout novice que je suis, j’ai cru que le grid walk des 24 heures du Mans allait d’être un moment ultra-privilégié. Toutefois, même si cela le reste (objectivement) comparé à tous autres spectateurs contraints aux tribunes, je ne m’attendais pas à autant de monde. Heureusement, on a eu la bonne idée de faire la queue à l’avance, mais plus par excitation que par expérience. Derrière nous (illustration ci-dessous), on se saurait cru à IKEA ou Carrefour un samedi de rentrée scolaire !
Une fois sur la grille, comme pour un grid walk en Formule 1 ou Formule E, c’est le défilé de stars en tout genre. Influenceurs, anciens pilotes ou pilotes en visite de courtoisie, star du ballon rond en passant par millionnaires aux mocassins à glands reluisants, il y a en a pour tous les goûts. J’avoue m’être moi-même transformé en fanboy en voyant Fernando Alonso et Brendon Hartley, mais je vous épargne ma tête de fan coincé sur les selfies généreusement obtenus auprès de ces derniers… ou sortez les billets !
Mention spéciale aux grid girls russes venues encourager le team G-Drive. Car bien que cela soit interdit maintenant (problèmes de morale, de sexisme, d’éthique), quand on est Russe, les règles c’est sur-côté. Bon, vous êtes en train de lire un grand article, donc pour vous donner du courage et avant de vous montrer de vraies photos du grid walk, voici ce que vous êtes venus chercher … (Source : Facebook G-Drive)
Plus sérieusement, c’est l’occasion de voir de très prêt toutes les voitures alignées pour ces 24 heures du Mans. LMP1, LMP2, GTE Pro et GTE Am, toutes les catégories sont bien présentes. Côté Ford, c’était 5 voitures qui étaient alignées sur la ligne départ. Quatre d’entre-elles étaient engagées dans la catégorie GTE Pro, les #66 (Ford UK) #67 (Ford UK) #68 (Ford USA) et #69 (Ford USA). Mais aussi, pour la première fois de son histoire, Ford a permis à un team en catégorie GTE Am (Amateur) d’utiliser la Ford GT. Ainsi, c’est le team Keating Motorsports, emmené par le gentleman driver Ben Keating, qui avait à charge de donner raison au constructeur américain de lui avoir fait confiance.
Autrement, Porsche, Aston Martin, Toyota, Ferrari ou encore Chevrolet, tous les grands cadors du WEC avaient leurs voitures alignées, prêtes à en découdre pendant cette 87e édition des 24 heures du Mans.
Tour en hélicoptère
Samedi 15/06 – 18h00. Prendre une navette pour aller de point de vue en point de vue c’est bien, suivre la course dans un salon privatif Ford c’est top, mais suivre les 24 heures du Mans depuis un hélicoptère, c’est mieux non ? Perché à plus de 1300 mètres du sol, un hélicoptère réservé par Ford France nous a permis de faire le tour du circuit à deux reprises. D’en haut, c’était clairement plus facile de voir à quel point le circuit était grand, et de se rendre compte de la vitesse des voitures en catégorie LMP1 et LMP2, même à une telle distance. Mais en plus de vous proposer des clichés sympas (photos ci-dessous), cette expérience m’a permis de cocher une case dans ma bucket list. « faire un tour en hélicoptère » : CHECK.
Passage dans l’un des stands Ford pendant les 24 heures du Mans
Samedi 15/06 – 20h00. Nous sommes à peine au premier quart de course, et les quatre Ford GT évoluant en GTE Pro sont dispersées dans le premier tiers du classement de la catégorie. En formation serrée pour ne pas gêner l’équipe responsable de l’exploitation de la voiture #66 et #67, on nous explique que les mécanos ont accès à deux camions. Le premier contient toutes les pièces de carrosserie et châssis alors que le deuxième abrite toutes les pièces mécaniques et moteur. D’ailleurs, par terre dans un coin du garage, on aperçoit deux moteurs bâchés. Il s’agit en réalité des deux moteurs utilisés pour les séances des qualifs, pouvant être utilisés en guise de moteur de rechange en cas de casse pendant la course.
Roulage de nuit, que faire ?
Dimanche 16/06 – 00h00-03h00. Ne fermez pas les yeux tout de suite. Ne tombez pas dans le piège de la fatigue ou du combo canapé/TV, ça serait gâcher votre temps. Prenez plutôt votre voiture ou l’une des navettes qui vous emmènera au bord de certains virages mythiques du circuit.
Nous avons eu un GROS coup de cœur pour celui d’Indianapolis. Vous verrez ainsi les disques des voitures engagées virer au rouge en entrée de virage, et les accélérations ahurissantes des LMP1 et LMP2 à la sortie. Je pense que vous n’avez pas vraiment idée de la puissance d’accélération de la Toyota TS050 Hybrid tant que vous ne l’avez pas vu sortir du virage d’Indianapolis… Je vous parle même du bruit de certaines voitures : coucou Porsche RSR.
Indianapolis (virage 9).
Je t’aime ??#24hdumans
? @qgueroult pic.twitter.com/xEXw1u4TMO— Downshift (@Downshift_fr) June 20, 2019
Stand de Michelin
Dimanche 16/06 – 09h15. Nous avions rendez-vous assez tôt le matin pour le Michelin Tour. Je dis tôt car après une nuit de 4 heures, le réveil à été TRÈS dur. Vous retrouverez prochainement un article très détaillé de la visite du stand Michelin pendant les 24 heures du Mans. Quoiqu’il en soit, le but de cette visite était de se rendre compte des coulisses d’une course automobile quand on est un fabricant de pneumatiques. Et croyez-moi, c’est un vrai challenge, avec un process réglé comme une horloge.
Pour vous schématiser tout cela, Michelin sur les 24 heures du Mans, c’est un peu comme votre épicier du coin. Il a tout, et disponible à n’importe quelle heure. Leur shop, c’est 11 000 pneumatiques en stock, même si seulement le tiers sera utilisé pendant la course. Le fabricant clermontois propose 3 types de pneus pour la course : des slicks, des hybrides et des Wet (pour la pluie).
Pendant la course, chaque team se rend dans le paddock Michelin pour passer et commande. En à peine quelques minutes, les pneus préparés, montés sur jantes et gonflés entre 4 et 6 bars avant d’être livrés sur la petite voiturette du team. Notez qu’en fonction de la course, des pneus peuvent être commandés en sur-mesure, c’est à dire avec des rainures spéciales réalisées par les équipes Michelin. Comment ? Tout simplement avec un couteau chauffé, en respectant des « schémas de coupe » bien spécifiques.
Installations Ford à disposition
Team Unit
A mi-distance entre les stands et le Garden 24, le Team Unit sert de cantine pour le staff Ford. Cet espace fait aussi bien office de cantine pour tout le monde, mais aussi point de rencontre entre staff, pilotes et médias.
En amont de la course, plusieurs pilotes sont venus sur place afin de partager leur ambition sur ces 24 heures du Mans, mais aussi répondre aux questions de ceux qui sont présents.
Garden 24
Suivre les 24 heures du Mans sur place, tout en étant au calme, c’est bien possible. Canapés, pouffes Fatboy, chaises et open bar/buffet, le tout donnant sur une terrasse arborée, vous pouvez presque vous croire chez vous. Vous avez même un casier complet à dispo pour recharger tous types de téléphone. Petit bémol sur les prises électriques pour nos PC qui se faisaient rares, nous aurions pu vous relayer nos contenus plus rapidement.
Pour la course, aucune inquiétude à avoir puisque les écrans ne manquent pas. A plusieurs endroits du Garden 24, vous avez une paire de télévisions retransmettant le LIVE de la course sur le premier, et l’état du classement avec tous les temps sur le deuxième. Vous avez même 4 écrans juste derrière le bar avec une caméra embarquée par Ford GT engagée en GTE Pro. Dans notre cas, cet espace a été particulièrement apprécié et sur-utilisé pendant la nuit, et le lendemain au réveil pour mieux apprécier son petit dej’ en mode chill tout en ne perdant pas un œil des 24 heures du Mans.
Loge Ford Performance
Si vous souhaitiez voir toutes les voitures passées dans la grande ligne droite, faisant office de ligne de départ et d’arrivée tout en marquant la fin d’un tour, sans avoir à jouer des coudes en tribunes, les loges étaient votre choix de replis. A littéralement 2 mètres au-dessus des stands des 5 voitures Ford engagées, chaque pit-stop était impressionnant à voir. Sans parler de leur sortie de stand, sur les chapeaux de roues en faisait un bruit de malade. Comme au Garden 24 et au Team Unit Ford, les petits fours et le bar étaient là pour vous assister dans votre marathon du sommeil !
Je me lasserais jamais de ce pit stop ! ?? #LeMans24 @FordPerformance pic.twitter.com/LonaAsM9al
— Downshift (@Downshift_fr) June 19, 2019
Et c’est déjà fini…
Dimanche 16/06 – 15h00. Les quatre Ford GT signent la brochette 4e, 5e, 6e et 7e place au classement de la catégorie GTE Pro, alors que la seule engagée en GTE Am s’empare du titre. Toutefois, quelques heures plus tard, on apprend que la N°85 du team Keating Motorsports est disqualifiée pour un réservoir aux dimensions non réglementaires (96,1L au lieu de 96,0L). Même sort pour la #68, elle aussi victime du même problème. Côté LMP1, les deux Toyota raflent la première et deuxième place, au terme d’une course sans vraiment de concurrence. En LMP2, après une bataille féroce entre Alpine et G-Drive, c’est l’écurie française qui repart avec le titre pour la deuxième année consécutive (2018 et 2019).
Bilan : 24 heures de course semblent interminables sur le papier, mais un weekend au Mans passe très/trop vite. Les teams vous diraient le contraire bien évidemment, mais pour des spectateurs privilégiés comme nous, on aurait bien rajouté 48 heures de plus à cette course. Entre l’ambiance de l’événement, l’action et les faits de course incroyables, en passant par les souvenirs qu’une telle course génère, le contrat émotionnel est rempli.
A suivre sur Downshift, notre article sur les coulisses de Michelin pendant ces 24 heures du Mans, ainsi que notre première prise en main de la Ford Mustang Bullitt. Merci à Ford France pour l’invitation, et au staff sur place pour leur accueil à pas piquer des hannetons (Fabrice, Charlotte, Martine, etc.).