Depuis la fin d’année dernière, le retour à 90 km/h sur les routes secondaires est officiellement possible en France. La Haute-Marne est le premier département à opérer ce changement, qui nécessite de ressortir des panneaux du placard.
Il y a fort longtemps, dans une contrée nommée « France », l’automobiliste brûlait du carburant pour se déplacer, roulait à 90 km/h sur les nationales, pouvait fumer en liberté, boire de l’alcool, et parler de tout sans avoir peur des associations et des justiciers des réseaux sociaux. Bon, ça, c’était l’ancien temps, mais 2020 sera partiellement un retour dans le passé sur un de ces points avec la possibilité, à nouveau, de rouler à 90 km/h.
En effet, depuis la fin d’année dernière, les présidents de départements ont la possibilité d’opter pour un retour à 90 km/h, mais UNIQUEMENT sur les départementales ! Les routes nationales, elles, ne sont pas concernées pour l’instant par cet amendement, intégré dans le projet de loi des mobilités.
Premier élève à 90 km/h
Le département de la Haute-Marne, dirigé par un fervent « anti 80 km/h », est donc le premier de France à opérer un retour à cette ancienne limitation, mais seulement sur 500 km de réseau secondaire (sur les 3700 que compte la Haute-Marne). C’est un début, donc.
Ce changement devrait être suivi par d’autres régions et département dans les mois à venir, mais il ne faut pas trop se leurrer : le retour à 90 km/h sera probablement minoritaire à l’échelle nationale, où un grand nombre d’axes resteront à 80 km/h.
Dans la vraie vie, cela change-t-il réellement la vie des automobilistes ? Pas vraiment, vu le peu de temps gagné avec 10 km/h de différence. Mais c’est surtout le fait de rouler à la même vitesse (voire plus lentement) que les camions qui pose problème pour certains. Et aussi le fait d’avoir l’impression de littéralement se traîner sur des routes parfois très larges et de qualité, alors que les voitures sont toujours plus sûres et aseptisées.
Heureusement, vous pouvez passer le temps à zieuter sur les écrans à bord de votre auto. Et oui, si le smartphone est interdit, rien n’empêche les constructeurs de multiplier les tentations de regarder ailleurs que sur la route avec ces affichages numériques. On roule donc moins vite, mais comme on est moins concentré et qu’on s’embête un peu, certains regardent… ailleurs (ne faites pas ça, par pitié).
Retour aux 90 km/h : quel coût pour les panneaux de circulation ?
Autoriser à nouveau une vitesse de 90 km/h sur les routes nationales, cela a forcément un impact budgétaire au niveau départemental. En effet, cela signifie qu’il faille mettre de nouveaux panneaux d’indication de vitesse et évidemment, cela a un coût. Il faut compter la dépose des anciens panneaux, l’achat des nouveaux (si ces derniers n’ont pas été conservés) et la pose des nouveaux.
Pour information, un panneau neuf varie entre 30 et plus d’une centaine d’euros environ, suivant la taille retenue, car, vous pouvez choisir entre différents formats. Ceci est valable pour tout type de panneau, mais pour ceux qui indiquent la limitation de vitesse la taille va de 450 à 1050 mm. À cela, il faut encore ajouter la main-d’œuvre par panneau (environ 150 euros). Le montant peut vite grimper suivant le nombre et la longueur de nationale desservant chaque département.
Ce sont donc des milliers d’euros à dépenser par département. Il est donc peu probable que ces changements soient effectués sur tout le territoire. En plus, l’effet réfléchissant des panneaux routiers a une durée de vie limitée.
La punchline Downshift
Si vous aviez vendu votre boîte de vitesses à six rapports (vu qu’on ne peut plus rouler nulle part) pour une boîte à quatre rapports, mauvaise nouvelle : vous allez devoir la racheter.