Au milieu de toutes les informations concernant le Coronavirus, un nouveau décret a été voté dans l’indifférence générale. Et c’est bien dommage, puisqu’une fois n’est pas coutume dans le monde automobile, il s’agit d’une bonne nouvelle, qui ne devrait pas faire s’entretuer les automobilistes et le gouvernement ! Depuis le 5 Avril, le Rétrofit est désormais autorisé en France.
Mais qu’est-ce que le Rétrofit ? Eh bien c’est tout simplement le fait de convertir un véhicule thermique en un véhicule 100% électrique. Chaque véhicule pourra au choix être équipé de batteries ou de piles à combustible, afin de fonctionner à l’hydrogène. La France a quelques années de retard sur d’autres pays, mais mieux vaut tard que jamais. En tout cas, on peut dire que cette pratique arrive à point nommé chez nous, car le Rétrofit devrait, dans une toute petite mesure, aider le secteur automobile à affronter la crise économique dans laquelle nous sommes en train de nous enfoncer. Mais c’est aussi un petit pas en avant dans la bataille pour l’écologie, puisqu’au lieu de produire toujours plus de voitures électriques neuves, il suffira désormais de transformer des voitures déjà existantes.
Quelques conditions doivent cependant être respectées afin qu’un véhicule soit éligible. Tout d’abord, les véhicules agricoles ainsi que les véhicules de collection ne peuvent pas être transformés, pour le moment en tout cas. Ensuite, le véhicule doit au minimum être âgé de 5 ans. Sachez que les véhicules à 2 ou 3 roues peuvent aussi être modifiés. Côté homologation, le Rétrofit devra être réalisé dans un centre habilité, soit une dizaine de centres en France. Le nombre de centres agrées devrait augmenter suite au vote de ce décret. Enfin, est-il besoin de le préciser, le véhicule doit absolument être immatriculé en France.
Le gouvernement a annoncé qu’un bilan sera dressé au Printemps 2022, afin d’ajuster au mieux cette pratique et d’apporter quelques modifications à cette loi, si besoin est. Comme pour l’achat de véhicules « verts », l’Etat mettra en place un bonus, sous forme d’aide financière, pour inciter les gens à se mettre au Rétrofit. D’autre part, certaines collectivités proposent déjà des aides, comme la métropole de Grenoble notamment, qui propose de 4000€ à 6000€. Ces deux aides financières pourront être cumulées, même si elles devraient diminuer au fil du temps.
Le prix, voilà peut-être le point noir de cette pratique. Pour une citadine, il faudra compter environ 8000€, et ce pour arriver à une autonomie d’à peine 100 kilomètres. Dans le cas de véhicules plus gros, ou pour avoir une autonomie avoisinant les 600 kilomètres, la facture peut s’alourdir pour dépasser les 50 000€. Une sacrée bagatelle, surtout pour une « simple » conversion d’un véhicule déjà en circulation… Arnaud Pigoudines, responsable de l’association AIRe (Acteurs de l’Industrie du Rétrofit Electrique), considère que cette pratique est pour l’instant « trop chère pour les clients particuliers ». Selon lui, le Rétrofit devrait au début être privilégié par les professionnels, et ce dans le but d’augmenter les volumes de production et ainsi faire baisser le montant des factures. Les coûts devraient quant à eux diminuer grâce à l’augmentation des ventes et aux économies d’échelle.
C’est donc un vrai pas en avant qui vient d’être fait, en offrant donc la possibilité aux professionnels comme aux particuliers d’offrir une deuxième vie à des véhicules thermiques dont ils se seraient peut-être séparés pour acheter un véhicule électrique. Le Rétrofit pourrait même devenir, dans quelques années, un geste écologique banal.