Plus de 20 % de chute des ventes, et parfois – 50 % chez certains concessionnaires de la marque en France : la situation de Nissan est préoccupante. Et franchement, on a du mal à voir comment elle pourrait s’améliorer…
Nissan a connu un boom énorme en Europe il y a quelques années avec l’arrivée des Juke et Qashqai. Mais Nissan a probablement un peu trop fait comme Fiat. Le géant nippon a fait « durer le plaisir » avec le premier Juke, qui a eu une carrière particulièrement longue. Le problème, c’est qu’entre temps, le segment s’est étoffé, les concurrents se sont améliorés, multipliés, au point de manger des parts de marché à l’un des best-sellers de Nissan. Et aujourd’hui, la situation est inquiétante…
Lancement manqué
Selon notre source, en interne, le lancement du Nissan Juke est jugé comme « manqué ». Marketing à la ramasse, campagne publicitaire loupée ou bien concurrence trop grande, les raisons sont nombreuses, mais à la décharge du Juke et de Nissan, le crossover n’a droit qu’à un seul moteur (un essence) à son lancement. Et rien d’autre. Trop maigre, alors que les rivaux laissent plus de choix à leurs clients.
Nissan comptait beaucoup sur le Juke pour se relancer, mais le décollage timide est une désillusion. Et il y a aussi cette concurrence interne désormais avec le Renault Captur, qui, lui, propose plusieurs moteurs et sera prochainement vendu en hybride. Pour le Juke, on attend toujours… Peut-être avant fin 2020, mais sans détail technique.
Un catalogue vieillissant
Six ans pour le Qashqai et le X-Trail, plus de dix ans pour les GT-R et 370Z, trois ans pour la Micra qui est aujourd’hui loin des meilleures ventes européennes, le catalogue de Nissan vieillit. Navara et Leaf mises à part, Nissan n’est plus compétitif. La marque s’est même retirée du segment des compactes avec la Pulsar, qui n’est plus vendue.
Avec un Juke qui démarre mal, les yeux sont désormais tournés vers le Qashqai, qui sera renouvelé d’ici deux ans et qui aura la lourde responsabilité de maintenir à flot le navire Nissan. Mais la marque japonaise ne pourra plus se contenter de faire un véhicule « bon », il faudra qu’il soit excellent, ou qu’il révolutionne certaines choses (design, technologie, moteur, prix…) pour sortir du lot. Parce que c’est aussi ça, le problème, aujourd’hui : se démarquer d’une concurrence très (trop ?) abondante, où chaque nouvelle sortie de modèle relève la barre et le niveau déjà très élevé.
Des chiffres inquiétants
Nissan accuse des pertes ces derniers mois. Sur le troisième trimestre, le constructeur a vu ses profits opérationnels chuter de 70 % face à la chute des ventes et aux problèmes de taux de change défavorables. En France, au 30 novembre, les ventes de Nissan ont dégringolé de 21 % par rapport à la même période de 2018. Pire encore : certains distributeurs nous ont parlé d’une perte de 50 % de l’activité en 24 mois !
Nissan n’a plus le choix : il faut de la nouveauté, et il faut marquer le coup. Malheureusement, rien ne se profile pour l’instant à l’horizon qui pourrait rassurer. Finalement, la situation de Nissan s’apparenterait presque à celle de Fiat, qui dispose d’un catalogue âgé et souffre d’un manque d’offre et de renouvellements.