Obligatoire d’ici deux ans dans les autos neuves au même titre que d’autres aides à la conduite, l’aide au maintien dans la voie (ou correcteur de trajectoire) est pourtant souvent intrusif… voire dangereux !
Si vous n’êtes pas entré dans une voiture de moins de 5 à 7 ans, vous ne connaissez alors peut-être pas la technologie. Mais pour les autres, vous avez forcément déjà eu affaire à ce que l’on appelle l’assistant de maintien dans la file/voie. Il s’agit d’une aide à la conduite parmi tant d’autres qui permet de corriger la trajectoire à la place du conducteur lorsque celui-ci dévie un peu trop.
Concrètement, des capteurs/caméras analysent si vous vous rapprochez d’une des bandes autour de la voie, ou du bord de la route. Si c’est le cas, deux situations différentes : un « simple » signalement par vibration dans le volant pour vous dire que vous déviez, ou bien, carrément, une correction dans la direction à votre place. Des fois que vous seriez un danger au volant.
Des ratés, et des situations dangereuses
Je ne citerais pas de nom de marque, mais certains constructeurs ont une aide au maintien dans la voie au mieux agaçante, au pire dangereuse. Il m’est notamment une fois d’être confronté à un assistant qui était perdu dans un tunnel. L’analyse des lignes blanches au sol ne fonctionnait plus correctement à cause de la faible luminosité, et la correction dans le volant trop violente et inadaptée. Le genre de truc bien dangereux si un motard remonte entre les files (même si, il faut le dire, cette pratique est stupide au possible)…
L’assistant au maintien dans la voie est non seulement agaçant et intrusif, mais il est aussi parfois incroyablement pénible. Chez certaines marques, il est activé par défaut à chaque fois que vous démarrez. Vous avez beau le désactiver dans les menus, à chaque redémarrage, il sera là.
Bon gré mal gré
Les constructeurs sont un peu forcés d’introduire ce dispositif dans leurs autos pour deux raisons. La première, c’est qu’à partir de mai 2022, l’Europe rendra obligatoire la présence de plusieurs aides à la conduite (dont cet assistant au maintien dans la file), au même titre que l’ESP avait été rendu obligatoire voilà quelques années.
La seconde, c’est plus d’ordre pragmatique : l’aide au maintien fait partie d’un « package », d’un environnement logiciel et matériel pour préparer la conduite autonome. Ou, en tout cas, semi-autonome avec la gestion du volant et de l’accélérateur/freinage sur voie rapide et dans les embouteillages. On comprend alors pourquoi l’aide au maintien est aujourd’hui actif dans tant d’autos. Mais ne pourrait-on pas un peu faire confiance à l’Homme et arrêter l’assistanat à tout va au volant ? Moins d’écrans, moins de distractions, moins d’aides en tout genre, et plus de responsabilisation des conducteurs.
Et je ne parlerai même pas du freinage automatique d’urgence qui, en plein virage, prend un panneau au bord de la route pour un obstacle et plante un coup de frein. Hypertension artérielle soudaine et coup de stress assuré…