Au début du confinement nous avions lancé une série d’articles centrés sur les sportives et supercars des années 1980/1990. On ne pouvait pas clôturer cette série sans parler de la McLaren F1, celle qui a posé les standards du segment, celle qui encore aujourd’hui tient en respect des voitures pourtant loin d’être ridicules. Retour sur ce véritable mythe roulant.
Au début des années 90, McLaren n’est connue que pour ses succès en Formule 1. Et des succès, on peut dire qu’il y en a eu, avec notamment des pilotes comme Nikki Lauda ou encore un certain Ayrton Senna… La marque surf donc sur sa notoriété en compétition, et lance le projet F1 en 1990. Deux ans se passent avant que le prototype ne soit dévoilé à Monaco, à une poignée de personnes sélectionnées par McLaren. Et ce n’est encore qu’un an plus tard, en 1993 donc, que ce même prototype pose ses roues pour la première fois sur un circuit. Et en 1994, ça y est, la production débute enfin, la McLaren F1 va pouvoir être vendue en masse. Enfin en masse, pas tant que ça du coup… Le constructeur n’en construira que 106 unités, dont seules 71 seront homologuées pour la route. Pour sa première voiture, McLaren frappe fort d’entrée avec un modèle plus qu’exclusif. Mais ce n’est que le début de l’histoire de cette légende automobile.
En 1995, soit seulement un an après le début de la production, McLaren coupe le sifflet à tout le monde et rafle la victoire aux 24 heures du Mans avec sa F1. Cette victoire est d’ailleurs restée gravée dans l’ADN de la marque, puisqu’il y a quelques mois McLaren ressortait les livrées des F1 engagées au Mans en 1995. McLaren réussi encore un peu plus à asseoir sa réputation, et la F1 affiche clairement sa légitimité en tant que supercar. En Mars 1998, alors que les Bleus s’apprêtent sans le savoir à gagner la coupe du monde de football, la McLaren F1 devient officiellement la voiture la plus rapide du monde, grâce à une vitesse record de 391 km/h. Il faudra attendre 2005 pour que la Koenigsegg CCR vienne la détrôner, et pas de beaucoup !
C’est peut-être elle, la supercar de tous les superlatifs. Ses performances ahurissantes, elle les doit à plusieurs facteurs, à commencer par son moteur. A l’époque, McLaren fait appel à un constructeur Allemand. La F1 est donc équipée par un V12 de 6,1 litres d’origine BMW, placé en position centrale arrière. Pour ce qui est de la répartition des masses, on est plutôt pas mal. Le bloc développe 627 chevaux, pour 651 Nm de couple, un vrai missile en somme. L’intégralité de ce troupeau de chevaux passe au sol via une boîte mécanique à six rapports, et uniquement sur les roues arrière s’il-vous-plaît ! La F1 était donc capable d’avaler le 0 à 100 km/h en 3,4 secondes, soit à peu près le même temps qu’une Audi R8 actuelle ! C’est bon, vous visualisez le tableau ? Mais un moteur, si bon soit-il, ne sert à rien sans un bon châssis. Pas de problème, puisque la voiture possède un châssis monocoque en carbone, permettant de faire descendre le poids total de la F1 à 1140 kg.
Mais la F1 n’est pas restée dans les mémoires uniquement par ses performances, ce serait trop réducteur d’affirmer une chose pareille. Son design et son architecture si particulière l’ont rendue intemporelle. La F1 met le pilote au centre de l’expérience de conduite, et dans tous les sens du terme. Le pilote est assis au milieu de la voiture, et deux passagers peuvent embarquer à l’intérieur, de chaque côté du conducteur. L’auto est dotée de portières en élytre, ce qui contribue grandement à la claque visuelle. Mais tout cela peut faire penser que cette voiture est essentiellement pensée pour le circuit. Et c’est là que vous faîtes erreur. Gordon Murray, chef du projet de développement de la F1, souhaitait la rendre également vivable au quotidien. C’est pourquoi en plus du coffre situé à l’avant de la voiture, d’autres petits rangements ont été placés de part et d’autre du compartiment moteur à l’arrière.
La McLaren F1 était, et reste encore aujourd’hui, une véritable licorne dans le monde de l’automobile. Visuellement exceptionnelle, dotée de performances stratosphériques et d’un pédigrée digne des plus grands constructeurs, elle est certainement l’une des voitures les plus recherchées à l’heure actuelle. On estime aujourd’hui la côte moyenne d’une McLaren F1 entre 15 et 20 millions d’Euros. C’est le prix à payer pour s’offrir celle qui a montré au monde entier ce qu’était une vraie supercar.