Allemandes, Italiennes, Anglaises, toutes ces nationalités ont donné naissance à des supercars hors du commun. Et il faudrait voir à ne pas oublier la France ! Bugatti, ça ne vous dit rien ? La marque, bien qu’ayant été rachetée par différents grands groupes automobiles, reste Française. Abordons donc la Bugatti EB110, fleuron de l’industrie automobile française des années 1990. Si cette voiture ne vous dit rien, pas de panique, nous allons vous rafraîchir la mémoire.
Nous sommes en 1991 lorsque la marque Bugatti décide de célébrer le 110ème anniversaire de la naissance d’Ettore Bugatti. Rien que l’évènement force le respect, et une voiture digne de ce nom doit être créée pour honorer la date. Le projet EB110 est lancé, et la voiture est présentée en 1991 sous l’arche de la Défense à Paris. Rappelons tout de même que cette voiture, ce futur monument du constructeur, est le premier fait d’arme de Romano Artioli, détenteur de la marque à cette époque.
Lancée pour faire face aux Ferrari F50 et autres McLaren F1, l’EB110 se devait d’accueillir une mécanique des plus nobles. C’est donc un V12 quadriturbo de 3,5 litres que l’on retrouve sous son capot, et développant pas moins de 560 chevaux et 611 Nm de couple, ce dernier transmis au sol via une transmission intégrale et une boite manuelle à six rapports. Concrètement, cela donne 3,4 secondes sur l’exercice du 0 à 100 km/h, pour une vitesse de pointe de 344 km/h.
Plusieurs versions ont été commercialisées, pour 139 exemplaires au total. Parmi tous ceux-ci, 13 prototypes, 95 EB110 GT et 31 EB110 SS ( SS pour Super Sport ). La version Super Sport pouvait par ailleurs atteindre une vitesse de pointe de 350 km/h, et expédier l’exercice du 0 à 100 km/h en 3,2 secondes, soit deux dixièmes de moins que dans sa configuration classique.
La production débute en 1992, et prendra fin en 1995 une fois tous les exemplaires vendus. A cette époque, une EB110 de base était vendue aux alentours de 2,9 millions de Francs, soit 450 000 €. Aujourd’hui, sa côte a énormément augmenté. Une EB110 ne s’échange pas en dessous de deux millions d’Euros. Au cours de sa carrière, Bugatti a engagé une EB110 aux 24 heures du Mans, sans succès puisque cette dernière n’a pas fini la course.
Mais le plus beau témoignage de sa grandeur qui nous reste à ce jour reste celui de Loris Bicocchi, pilote d’essai des Bugatti Veyron et Chiron et, accessoirement, pilote de développement pour Bugatti. « L’ultime voiture qui m’arracha quelques larmes fut l’EB110 SS. A la fin du monde, parce-que pour moi, si le monde automobile s’arrête, ce serait la fin du monde, j’aimerais mourir dans cette voiture, être assis et regarder le monde tomber. » Voilà bien une preuve que les Français ont eu leur heure de gloire. La preuve, s’il en est besoin, que Bugatti a engendré une des supercars les plus excitantes de ces dernières années. Cocorico !