Team thermique VS Team électrique. Voilà l’éternel débat sans fin du moment, à savoir lequel des deux types de véhicule pollue le plus. Même si à la fin de la journée, pour schématiser, les deux camps iront au même Carrefour en SUV ou en vacances en avion/paquebot en faisant un doigt à leur conscience écologique, l’ADEME (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) vient de nous donner une réponse qui devrait clore le débat afin que l’on puisse faire une fixette sur autre chose…
Tout d’abord, il ne peut pas y avoir de débat, d’argumentation ou d’analyse sans prendre en compte l’ensemble de l’impact écologique d’une voiture, qu’elle soit thermique ou électrique. Il est ainsi question de la fabrication, de l’utilisation et enfin du recyclage.
Fabrication : victoire du thermique (3.74 t) face à l’électrique (6.57 t)
A ce niveau, ce n’est autre qu’une grosse boucherie pour la voiture électrique. On parle ici (en moyenne) de 50 % de CO2 de plus qu’une voiture thermique. Pour cause, afin de fabriquer une batterie, il faut différents métaux assez difficiles à extraire et à transporter (cobalt, graphite, manganèse, lithium, nickel, etc.), sans parler de tous les produits chimiques, nocifs pour l’environnement, mais nécessaires à leur raffinage. Bilan, la voiture thermique va rejeter 3,74 tonnes de CO2 à elle seule (assemblage inclus) contre 6,57 tonnes de CO2 pour une voiture électrique (assemblage également inclus). But! pour le thermique, 1 – 0 balle au centre, Elon Musk n’a qu’à bien se tenir !
Utilisation : victoire de l’électrique (2.34 t) face au thermique (18.26 t)
Retournement de situation. Comme dirait un grand maître penseur répondant au nom de Hubert Bonisseur de la Bath : « c’est la piquette Jack ! T’es mauvais ! ». Touche humoristique à part, en France, l’écart est si important du fait que notre électricité provient aux trois quarts du nucléaire, ce qui ne rejette pas de CO2. « En Chine, aux Etats-Unis, en Allemagne ou en Pologne, où l’électricité est en grande partie tirée du gaz, du pétrole ou du charbon, le bilan est moins positif » déclare José Baghdad, expert automobile chez PwC France.
Avant de vous commenter l’écart, notez que la bascule se fait aux alentours des 30 000/40 000 km. A ce stade, on est sur un bilan carbone similaire. C’est par la suite que l’addition fait mal pour le thermique. L’étude de l’ADEME se base sur un kilométrage réalisable de 150 000 km pour ces deux types de motorisation. Bilan, la voiture thermique va rejeter 18.264 tonnes de CO2 à elle seule (coût de la production du carburant inclus), contre 2,34 tonnes de CO2 pour une voiture électrique (coût de la production de l’électricité inclus).
Bilan : l’électrique gagne 9 à 22
En somme, vous avez dû faire l’addition ou lire le sous-titre ci-dessus. Si l’on cumule l’impact environnemental de la fabrication et de l’utilisation des deux voitures, l’électrique émet 9 tonnes de CO2 là où le thermique rejette 22 tonnes. Voilà qui vous laisse, si vous comptez au gramme près votre impact carbone, de la marge si votre batterie venait à prendre feu. Sans arriver à de telles extrémités, le recul de ces 7-8 dernières années montre que beaucoup de voitures électriques franchissent déjà la barre des 150 000 km, ce qui conduit de plus en plus de constructeurs à garantir leurs batteries jusqu’à cette limite kilométrique.
Notez que cela n’enlève en rien la qualité de l’expérience de conduite d’une thermique, bien supérieure à celle d’une électrique si vous voulez notre avis. Mais les faits sont les faits. Vous pouvez continuer à conduire vos sportives, comme nous le weekend avec « Maman », mais ne vous faites pas l’avocat du thermique en balançant des infos ou de la fake news. En ce qui concerne la source principale, l’ADEME, bien que cet organisme indépendant soit connu pour son « penchant électrique », les chiffres concordent avec d’autres sources.
Ah si… et le recyclage dans tout ça ?
Nous allons volontairement faire un focus sur l’électrique puisque l’enjeu est plus important du côté de l’électrique, étant donné que le processus de destruction et de recyclage d’une voiture thermique n’est pas prêt de changer. La durée de vie moyenne d’une batterie électrique est de dix ans. A terme, ces dernières seront détruites et transformées en déchets pouvant dépasser les 100 000 tonnes par an. Attention donc à l’effet boule de neige qui conduirait à l’accumulation rapide de ces batteries hors d’usage.
A ce titre, nombreux sont les gouvernements qui soutiennent la R&D favorisant le recyclage de ces batteries. Croyez-nous, en surfant sur la vague du « protéger la planète », dès que des gros industriels auront trouvé un moyen de s’enrichir sur le traitement de ces déchets dangereux, cette problématique n’en sera plus une. Ils passeront pour des entreprises impliquées, et l’électrique polluera encore moins. Une pierre deux coups !
Source : Le Parisien / ADEME
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