Première française de son histoire a être dotée d’un moteur à 16 soupapes, la Citroën GTI 16S a surpris plus d’un pilote en herbe Peugeot malgré son design daté. Retour sur une voiture symbole du troisième âge, clairement sous-côté encore aujourd’hui.
Les années 80 marquent un tournant pour l’histoire automobile avec une course à la puissance menée par le segment des GTI. On voit de plus en plus de modèles frôler et/ou dépasser la barre des 150 chevaux. Après quelques variantes peu convaincantes comme la GT, la Sport, la GTI, les fameuses BX GTI 16 Soupapes et BX 16 Soupapes vont fédérer les Citroenistes.
Moteur (XU9J4)
Certains s’accordent à dire que la savoir-faire Peugeot est responsable d’une partie des sportives Citroën des années 80 et 90. La BX GTI 16S pourrait être un bon exemple de cela. La sportive française reçoit un moteur, nom de code XU9J4, fruit d’un rapport consentant entre un moteur de 205 1.9 GTI (XU9) et la culasse de la légendaire 205 T16.
A cela, la sportive française se voit rajouter des éléments spécifiques, premier modèle 16S de l’histoire Citroën au passage, dont notamment une gestion électronique Bosch Motronic, des poussoirs hydrauliques, un couvre culasse en magnésium ou encore des soupapes dites « en toit ». Résultat la BX GTI 16 Soupapes développera 160 chevaux et 177 Nm de couple à sa première sortie d’usine en 1987. Elle affiche un 0 à 100 km/h en 7,9 secondes, pour une Vmax de 218 km/h. Sur le papier donc, la française était plus rapide qu’une Volkswagen Golf 2 GTI 16S.
Le bloc XUA est à la base de la plupart des sportives incontournables du groupe PSA. Les plus connaisseurs d’entre-vous sauront notamment qu’il a alimenté des bolides tels que la Peugeot 309 GTI, la Peugeot 405 SRI, la BX 19 GTI, la ZX Volcane, etc.
Au volant d’une Citroën BX GTI 16 Soupapes
Avec un look moins sportif et « jeune » qu’une Peugeot 205 GTI, la BX GTI 16 Soupapes était le parfait sleeper de l’époque pour la ligne droite. Une « voiture de vieux » qui abattait tout de même le 400 mètres arrêté en 15,7 secondes, de quoi frustrer plusieurs jeunes flambeurs au volant de leur mini-Peugeot. Comme tous les 16S après elle, la clé de ses performances se situe à haut régime., et jusqu’à 7200 tr/min. Mais votre vraie challenge sera de maîtriser le freinage et surtout son comportement routier, parfois imprévisible.
Voyez-vous, on a presque l’impression que Citroën a voulu faire la meilleure des sportives, mais pour un public senior. Ainsi, la firme française n’a pas cherché a révolutionner son modèle et s’est contenté de lui offrir une suspension hydropneumatique. Parfait pour un usage routier classique, elle peut s’avérer capricieuse dès lors qu’on brusque son châssis, avec des cognements en butée des amortisseurs et du sous-virage à gogo (qui sera partiellement corrigé en septembre 1989). C’est là l’un des points qui la placera derrière la 405 pendant toute sa carrière. Ensuite viennent les freins. Ces derniers sont plutôt performants, mais nécessitent une attaque franche et un fonctionnement ON/OFF pour être parfaitement maîtrisés.
Bilan
Malgré ses quelques défauts, la Citroën BX GTI 16 Soupapes réservera bien des surprises à ses concurrentes. Très confortable en usage quotidien, elle n’aura jamais atteint le niveau routier de sa cousine 405 dans les virages. Cette sportive française parlera donc à ceux à la recherche de balades dominicales, et d’accélération franche sur ligne droite. Notre avis tranché choquera plusieurs Jean-Michel Citroenistes, mais c’est pourtant la vérité.
Les plus patients seront néanmoins récompensés en 1990, avec une série limitée à 300 exemplaires qui abandonnera le badge GTI pour l’appellation unique « 16 soupapes ». Outre son lifting esthétique (boucliers plus massifs, feux arrière noir et rouge, jantes peintes, nouvel aileron de coffre et aérateurs de custodes carénés), elle adopte de nouvelles suspensions avec des articulations de triangles inférieurs modifiée, une barre anti-roulis arrière plus épaisse et de nouveaux pneumatiques Michelin MXV2, de quoi partiellement corriger son comportement sous-vireur. En 1992, son restylage aura raison d’elle, notamment avec un passage à la catalysation qui fera tomber sa puissance à 150 ch.
Sur le marché de l’occasion, et malgré son passage en « collection », la BX GTI 16 Soupapes reste abordable, avec des offres en France oscillant entre 4000 et 7000 € selon son état et son kilométrage. Vous n’êtes également pas à l’abris de quelques bonnes affaires ou projets de restauration situés à 2/3000€.