Peugeot provoque un cataclysme lors de la sortie de la 309 GTI 16 en 1990. La sportive va redéfinir les codes du segment « GTI » et des moteurs 16 soupapes, faisant passer des sportives telles que la Volkswagen Golf 2 GTI 16S, déjà vieillissante, pour des voitures obsolètes. Encore aujourd’hui, la française cherche la concurrence…
Souvent dans l’ombre des exploits de la 205 Turbo 16 puis de la 405 Turbo 16, la Peugeot 309 a longtemps été regardée avec dédain. Les jeunes de l’époque ne voulaient qu’une chose : la 205 1.9 GTI, ou bien mieux, la 405 Mi-16. Pendant toute sa carrière, la 309 GTI 16 va donc se battre pour gagner le respect des fans Peugeot. On peut dire sans crainte que cette mission a été remplie. Pire, même si la 205 GTI reste la youngtimer préférée des « Peugistes », cette GTI 16 est plus performante (sur le papier et sur la route).
Si vous passez outre son design sans âme (si, il faut se le dire…) qui pourrait la faire passer pour une simple GRD, alors vous n’êtes pas à la fin de votre peine à l’intérieur. La qualité des matériaux est assez mauvaise, comme le design de son tableau de bord. Toutefois, la 309 GTI 16 hérite de très bon sièges (provenant de la 405 MI16). Très enveloppants, ils maintiennent bien ses occupants. Quoiqu’il en soit, la sportive n’a heureusement pas été créée pour participer à des concours de beauté. C’est sur la route qu’elle va briller, pendant toute sa carrière, méritant ainsi sa réputation de compacte sportive la plus performante de sa génération.
Moteur (XU9J4)
Le (léger) restylage de la 309 en 1990 va sauver la virilité mécanique de la sportive française. Contraint de faire avec le bloc (XU) 1.9 de la 205 GTI en début de carrière (1986-1990), elle ne se démarque pas de la petite bombinette ou de ses concurrentes (Opel Kadett GSI 16V et Renault 19 16S). Heureusement, en 1990, Peugeot décide de jouer les savants fous en introduisant le bloc XU9J4 de 160 ch de la 405 MI16 dans la baie moteur de la compacte. La 309 GTI 16 est née !
MI16 + GTI = GTI 16, faut suivre !
Nettement plus à l’aise sous le capot de la 309 GTI 16, le nouveau bloc est transformé. Dans la 405 MI16, le 16 soupapes Peugeot accusait un manque de couple à bas régime lors des reprises. Ce point de défaut est immédiatement gommé. Sur l’exercice du 90 à 120 km/h, elle va même aller titiller des BMW M3 (E30) ou Ford Sierra Cosworth. La française aime être emmenée proche de la zone rouge et offre toute sa fougue dès 4500 tr/mn. Son faible poids, sa boîte de vitesses courte à 5 rapports et sa transmission idéalement étagée font d’elle une redoutable sportive sur tous les types de route.
Les Peugeot 309 GTI 16 restent invaincues de 1990 à 1992. Cela reste néanmoins de courte durée, puisqu’en fin d’année 1992, elles reçoivent un catalyseur qui va tuer le modèle (arrêt de la production en 1993). La puissance chute à 148 ch et le moteur du lion Peugeot perd toute sa rage.
Fiche technique synthétique de la Peugeot 309 GTI 16
- Moteur : 4 cylindres en ligne (1905 cm3) 16 soupapes
- Puissance : 160 chevaux
- Couple : 177 Nm de couple
- 0 à 100 km/h : 7,7 secondes
- Boîte de vitesses : 5 rapports (manuelle)
- Poids : 975 kg
- Vmax : 217 km/h
Au volant de la Peugeot 309 GTI 16
La 309 GTI 16 reprend les réglages châssis de la GTI, déjà très aboutie. Elle reçoit de nouveaux pneumatiques Goodyear, plus larges (195/55 R15 contre 185/55 R15). Vient s’ajouter également une plus grosse barre antiroulis à l’arrière. Toujours dans les petits détails qui changent, on note l’arrivée des silent-blocs plus durs et d’un amortissement renforcé.
Comme toutes les Peugeot de l’époque, la direction assistée reste précise et communicative, insoumise à la motricité de son 4 cylindres. La 309 GTI 16 se montre très dynamique et à l’aise dans presque toutes les situations. Les plongeons dans les virages sont encouragés avec un freinage toujours aussi puissant. Ces petits défauts tels que son habitude à survirer en début de virage et son train arrière joueur en phase de décélération s’effacent si on sait dompter la lionne.
Bilan
Véritable sportive, elle se démarque part son comportement routier très affûté. Malgré un design négligé et un prix de vente assez important, Peugeot a tout de même réussi à faire de nombreux adeptes.
Sur le marché de l’occasion, la 309 GTI 16 est atteinte de la même maladie de surcote que la 205 GTI. A date (avril 2020), les premiers modèles « abordables » en bon état et de moins de 200 000 km se vendent aux alentours de 9000€. En revanche, les prix s’envolent à 17000€ si vous souhaitez un modèle en très bon état à moins de 100 000 km. De quoi rendre fous tous les anciens propriétaires, puisqu’en 2014, on trouvait des 309 GTI 16 à partir de 4000€… en bon état.