Après l’annonce du deuxième round du confinement, on s’est dit qu’une autre petite série d’articles était la bienvenue. Après les youngtimers et les supercars des années 80/90, place à des voitures mythiques, de taille et de puissance différentes, mais dont le but reste le même : le plaisir de conduite. La plupart du temps, les voitures dont il va être question ont vu le jour pour permettre leur homologation dans différents championnats de course automobile, à l’image de la Peugeot 405 T16, dont nous allons retracer l’histoire aujourd’hui.
A la base, la 405 a tout d’une voiture sans histoire, parfaite pour le bon père de famille. Design sobre, motorisations sobres, intérieur sobre, la voiture discrète en somme. Mais elle fait le boulot, comme on dit, d’autant que la concurrence en face est rude. A l’époque de sa sortie, elle débarque au milieu des Renault 21, Volkswagen Passat et Audi 80. Mais elle parvient à tenir la dragée haute à la plupart d’entre elles, notamment grâce à ses lignes élégantes et à la fiabilité de ses moteurs. Peugeot la déclinera en plusieurs versions, dont une plus sportive baptisée Mi16 et délivrant 160 chevaux.
Mais c’est en 1993 que Peugeot accouche de la version qui nous intéresse aujourd’hui. L’objectif était, comme dit plus haut, de pouvoir engager la 405 Turbo 16 en compétition, donnant ainsi naissance à la variante routière T16. Elle se démarque esthétiquement par des boucliers un peu plus démonstratifs, un aileron arrière assez discret ainsi que des jantes plus sportives. Cependant l’ensemble reste plutôt sobre, l’élégance de la version de base est conservée.
Sous le capot se trouve un bloc 4 cylindres de 2 litres turbocompressé développant 200 chevaux. Cette puissance peut faire sourire de nos jours, mais c’était impressionnant pour l’époque. Certes, une BMW M3 E36 de 1993 faisait 86 chevaux de plus, mais il s’agissait déjà de la référence sur ce segment. Mais revenons à notre 405 T16. Elle était équipée d’une transmission intégrale, et d’une boite mécanique à 5 rapports. Côté performances, Peugeot avait annoncé un 0 à 100 km/h en 6,5 secondes, et une vitesse maximum qui plafonnait à 235 km/h. Elle n’avait vraiment pas à rougir face à ses rivales Allemandes, même plus puissantes.
Malheureusement, la 405 T16 n’a pas connu le succès escompté par Peugeot. La marque avait prévu de limiter sa production à 5000 exemplaires, elle n’en a finalement produit que 1061, dont 60 avaient été achetées par la Gendarmerie Nationale pour l’interception sur autoroute (Cupra n’existait pas à l’époque…). La marque voulait que cette T16 soit assez rare, elle l’est maintenant bien plus que prévu. Ce qui, vous vous en doutez, ne fait pas d’elle une voiture bon marché. Actuellement, il faut compter entre 20 000 et 30 000€ pour s’offrir une 405 T16 avec 150 000 km au compteur en moyenne. En Juillet 1995, Peugeot retire quelques versions du catalogue de la 405, dont la T16. Deux mois plus tard, en Septembre, la marque Française présente sa remplaçante, la 406.
Malgré ce succès mitigé, la 405 T16 a tout de même permis à Peugeot de faire ce pourquoi elle avait été produite. La 405 Turbo 16 avec la puissance moteur portée à 660 ch et 685 Nm de couple a pu être alignée au départ de nombreuses courses, dans différentes disciplines automobiles. Elle s’est notamment illustrée en remportant le Paris-Dakar deux années de suite, en 1989 et 1990. Mais elle est rentrée au Panthéon grâce à ses victoires à la légendaire course de côte de Pikes Peak, aux Etats-Unis, en 1988 et 1989, avec à son volant Monsieur… Ari Vatanen. L’une de ses montées, pendant laquelle il se protège du soleil en pilotant à une seule main, est d’ailleurs devenue aussi célèbre que la voiture en elle-même.