La Renault 21 Turbo est sans doute la voiture qui a poussé Peugeot à commercialiser la version T16 de sa 405. On peut donc la remercier, mais il ne faut surtout pas oublier les nombreuses qualités de cette auto qui, fut un temps, donnait bien du fil à retordre à ses concurrentes Allemandes.
Les années 1980 étaient difficiles pour Renault, qui voyait ses ventes chuter, à l’inverse de son déficit qui ne cessait de grimper. En cause, une gamme plus toute jeune et surtout une qualité plutôt médiocre. Heureusement pour la marque, quelques têtes pensantes sauvent les meubles avec la Supercinq, sortie en 1984, ou encore avec celle qui nous intéresse aujourd’hui, la 21, présentée en 1985. Esthétiquement, la Renault 21 reste très fidèle au concept Orca, imaginé par Italdesign en 1982. Elle profite de lignes très droites et tendues, pour un style global assez carré, très en vogue à cette époque. Chose très impressionnante, elle connaît un succès commercial inespéré, surtout quand on sait que son développement a fait l’objet de nombreuses restrictions de budget. Il faudra attendre 1987 pour voir débarquer la version Turbo qui coiffera la gamme.
Ses rivales Allemandes, notamment la BMW M3 de première génération, s’en souviennent très bien. Il ne fallait pas trop provoquer la Renault 21 Turbo, surtout sur autoroute. Avec son 4 cylindres en ligne 2 L turbo de 175 chevaux, elle était capable de vous emmener jusqu’à 227 km/h. Renault annonçait, à l’époque, un 0 à 100 km/h effectué en 7,4 secondes, soit le même temps que pour une Mercedes 190 Evo II. Rien que ça, ma bonne dame, d’autant que la R21 était une simple traction avant ! Quelques temps plus tard, la marque offrira à la 21 Turbo une variante Quadra ( 4 roues motrices ). Son châssis sera même salué par les spécialistes, jugé très efficace en conduite sportive. En résumé, Renault venait de pondre une voiture aux petits oignons.
Extérieurement, la Renault 21 Turbo adoptait les mêmes codes stylistiques que la version de base, mettant tout de même l’accent sur le côté sportif de l’engin. Les boucliers, spécifiques, sont peints de la même couleur que la carrosserie, et procurent à la voiture un aspect plus vif. Les bas de caisse sont eux-aussi spécifiques, et un aileron vient se greffer sur la malle arrière, dans la plus pure tradition des années 1980. L’ensemble repose sur des jantes 15 pouces, réalisées spécialement pour cette version Turbo. A l’intérieur en revanche, pas de changements majeurs, si ce n’est les sièges qui gagnent des renforts latéraux plus conséquents.
Vendue aux alentours des 150 000 Francs lors de la sortie, la Renault 21 Turbo demeurait bien plus abordable que ses rivales Germaniques. De plus, l’ABS était inclus dans la version de série, chose qui était tellement rare à l’époque qu’il fallait le souligner. En 1992, la puissance chutera à 162 chevaux, à cause du catalyseur dont la pose était devenue obligatoire.
Le constructeur Français développera même une version de course, développant la bagatelle de 430 chevaux, toujours à partir d’un bloc 2 L turbo. Cette 21 de course dominera d’ailleurs le championnat de France de Superproduction en 1988, année pendant laquelle elle gagnera six courses sur les dix que comptait la discipline.
En tout et pour tout, 13 781 exemplaires de la Renault 21 Turbo auront été produits, dont environ 900 en version Quadra. Actuellement, on peut en trouver dès 6000 €, mais la côte des modèles plus recherchés ou faiblement kilométrés peut atteindre des sommes supérieures à 10 000 €. Ce n’est pas si cher payé pour un modèle aussi collector, qui a signé en son temps le renouveau de Renault. La marque retirera la 21 de son catalogue en 1994, remplacée par la Laguna dès l’année suivante.