OVNI de l’histoire de la gamme Clio encore aujourd’hui, la V6 voit le jour en 2000. Initialement développée (phase 1) chez l’anglais TWR, trop hâtivement, elle se montre imprévisible et difficile à conduire. Mais elle fait son grand retour en 2003 dans une phase 2 retravaillée par Renault Sport et assemblée à Dieppe. La Renault Clio V6 s’offre ainsi un nouveau visage et un comportement routier plus performant.
« On n »est jamais mieux servi que par soi-même ». C’est ce qu’à du se dire Renault Sport lors de la sortie de la phase 1 développée et mise au point par TWR. Lorsque la firme française se rend compte que la Clio V6 a du mal à convaincre (1 633 unités vendues en 3 ans), en partie à cause d’un développement châssis survolé, Renault Sport décide de reprendre les rennes. La sportive française retraverse ainsi la manche en 2003 pour être développé par le département sportif de Renault, puis assemblée à Dieppe qui à l’époque maintien son activité industrielle uniquement grâce au Spider.
Niveau look, si on passe son habitacle austère (mais moins pire que la phase 1), l’extérieur est incroyable ! Une « carte blanche » sans limite donnée aux designers a permis de faire naître avec un sportive avec du caractère, et qui l’affirme esthétiquement. La phase 2 est même plus sexy puisqu’elle bénéficie du dernier restylage de la Clio « standard ». On remarque immédiatement ses ailes AV/AR élargies, ses nouvelles jantes en alliage léger OZ de 18 pouces, sa double sortie d’échappement en inox, ses admissions d’air latérales ou encore son becquet arrière. L’aérodynamisme est également revu permettant d’obtenir un meilleur Cx (0,37).
Moteur
Désormais aux commandes, Renault Sport commence évidemment par le moteur. Le bloc V6 ES 24 soupapes (oui, la même base que celui de l’Avantime) voit l’arrivée d’un nouveau filtre à air captant un volume plus important (11,5L contre 6,1L), d’un système d’admission avec boîtier papillon motorisé, de nouveaux arbres à cames, ainsi qu’une nouvelle rampe d’injection dédoublée et des injecteurs au débit supérieur de près de 50%. Le calculateur signé Porsche Engineering est également plus puissant et doté d’une calibration plus pointue.
Résultat, la Clio V6 développe 255 chevaux et 300 Nm de couple, soit 25 chevaux de plus que la phase 1. Adepte des envolées lyriques à hauts régimes, son couple reste assez linéaire dans ses accélérations, avec un pic à 4650 tr/min, soit 900 de plus. Son V6 est couplé à une très bonne boîte de vitesses à 6 rapports, plus précise et agréable, issue d’un développement spécifique. Les reprises et les accélérations sont d’ailleurs optimisées de l’ordre de 10% grâce à un pont court. On obtient ainsi un 0 à 100 km/h en 6,3 secondes, 0.1s de moins que la phase 1, mais qui compense une prise de poids de 70 kg.
Fiche technique synthétique de la Renault Clio V6 (phase 2)
- Moteur (arrière) : V6 à 60°, 24 soupapes
- Alimentation : gestion électronique intégrale
- Transmission : propulsion (arrière)
- Puissance : 255 ch à 7150 tr/mn
- Couple : 300 Nm de couple à 4650 tr/mn
- 0 à 100 km/h : 6,3 secondes
- Boîte de vitesses : 6 rapports (manuelle)
- Poids : 1400 kg
- Vmax : 237 km/h
Au volant de la Renault Clio V6
Avec un look démentiel et un moteur pointu retravaillé par Renault Sport, il fallait bien un comportement routier atypique. Cela est bien le cas, bien que la firme française n’ait pas la même définition « d’atypique » que nous. Avec un moteur V6 en position transversale centrale arrière, couplé à une transmission par propulsion, son comportement est difficile à prévoir en usage très intensif. C’est une voiture qui va se révéler très joueuse, voir même trop. L’avantage principal ? C’est que vous ne vous ennuierez jamais !
Quoi qu’il en soit, il faut tout de même féliciter Renault Sport et Dieppe pour cette phase 2, puisque le comportement routier est plus précis, progressif et contrôlable par rapport au modèle de 2000. Grâce à une monte d’origine plus large à l’arrière (Michelin Pilot Sport en 245/40 R18), un train arrière recalibré et une augmentation de la raideur des suspensions (ressorts plus courts/raides et amortisseurs Koni), son châssis est plus civilisé. Déjà de qualité sur la phase 1, le système de freinage AP Racing avec ABS met la barre encore plus haute. La Clio V6 est stoppée net dès lors que vous écrasez la pédale.
Bilan
Plus précise et prévisible mais toujours aussi atypique et rageuse, la Renault Clio V6 phase 2 est une automobile aussi performante et qu’attachante. En conduite très sportive, elle demande de la rigueur et quelques heures derrière le volant avant de pouvoir l’exploiter à 100% de ses capacités. Avec un moteur et un transmission arrière, elle est la garantie de vraies sensations. Un OVNI dans l’histoire de la gamme Clio.
Acheter une Renault Clio V6 (phase 2)
Côté occasion, c’est la fête du slip. Vraiment. Commercialisée (neuve) en 2003 à partir de 39 700 euros, la cote moyenne actuelle de la phase 2 se situe à 50 000 euros, avec des modèles (selon l’état et le kilométrage) placés entre 45 000 et 55 000 euros. Nous sommes ainsi à 30% de plus que son prix neuf. Est-ce que la Clio V6 mérite sa réputation ? Oui. Est-ce une bonne sportive ? Oui. Toutefois, vous nous excuserez, mais 50 briques pour une sportive d’occasion de 255 ch, nous trouvons cela un peu prohibitif.
Pour ce tarif là, vous achetez aujourd’hui des supercars (Nissan GT-R CBA, Audi R8, Ferrari Mondial T/348/456, Corvette C5/C6) ou des sportives toutes aussi atypiques, et surtout moins chères (Focus RS MK2, Toyota Supra MK4 Biturbo, Lancia Delta HF Integrale 16S, BMW Z3M Coupé). Mais cela reste notre avis…